Si vous êtes amateurs de virages et de superbes paysages, nul doute que la Corse est dans le Top 3 de vos destinations de rêves. Et si en plus vous partez accompagné d’une vingtaine d’autres sportives, ça devient dément !
Après les MX-5 dans les Alpes raconté par Philippe (à lire ici), voici le deuxième volet de notre nouvelle section « Roadtrip ». Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit mot sur le contexte de ce voyage. J’ai rencontré Max, l’organisateur des Rallyes de la Marterie, en début d’année alors que je recherchais des rallyes touristiques à photographier. Et de fil en aiguille, en juillet dernier je reçois un SMS « T’es dispo pour nous accompagner en Corse fin Septembre ? ». Le genre de proposition qui ne se refuse pas ! Ma monture ? Toujours mon fidèle Opel Speedster, comme dans les Cévennes plus tôt dans l’année (lire ici). En route !
Les préparatifs
L’avantage de se greffer à un rallye organisé, c’est qu’il n’y a pas de roadbook à préparer ! Et connaissant l’organisation, les routes seront top ! Du coup, j’y vais les mains dans les poches ! Je blague bien sûr puisque mon rôle sera d’illustrer ce merveilleux voyage : photos des voitures sur la route, paysages, quelques clichés embarqués … sans oublier au moins un beau coucher de soleil sur la plage. Je suis très ambitieux ! Et pour cela, mon vieil atlas Michelin sera le compagnon idéal.
Sans compter Google Maps – Street view, un outil juste extraordinaire pour le repérage ! A tel point qu’à plusieurs reprises j’aurai le sentiment d’être en terrain connu ! Après un mois de préparation, nous sommes enfin sur le port de Marseille ! Présentations, revue d’effectif … ça s’annonce très bien !
Il ne reste plus qu’à monter sur le ferry. Demain, nous débarquerons sur l’île de beauté !
Jour 1 – La côte Nord
Avant de descendre du bateau, je vérifie deux éléments essentiels : la météo en premier lieu. Ciel un peu chargé mais ça devrait s’éclaircir ! Finalement on aura un temps exceptionnel toute la semaine ! Et comme fin septembre la grosse saison est passée, la circulation sera vraiment très modérée et peu gênante.
Deuxième doute : est-ce que la voiture est toujours sur ses roues ? Certains ont dû être encore plus inquiets que moi !
Durant cette première matinée, nous suivrons d’abord la côte Nord d’Est en Ouest, de Bastia à Saint Florent. La route est vraiment le long du littoral, avec une partie plutôt verte au début, et des superbes falaises blanches, abruptes, côté Ouest après Pino.
Premier soulagement : la route est bonne, sinueuse mais pas trop étroite, et chaque instant est un émerveillement visuel. D’ailleurs, ce sera le cas toute la semaine, cette île est vraiment incroyable ! Du coup, comme je roule seul en avance sur le groupe, cela ne me donne pas vraiment envie de hausser le rythme. Surtout après une courte nuit à bord du bateau ! Mais la pédale de droite des participants du rallye les démangera très rapidement. Côté photo, ça se passe comme prévu : grosse satisfaction !
Avant la pause déjeuner, passage par le Désert des Agriates : sous un beau soleil. Quoi de plus normal dans le désert me direz-vous !
Un petit mot sur la liste des engagés : victoire Lotus avec 12 autos sur 24, suivi d’une belle brochette de Porsche. Notez la présence d’une Alpine A110 et d’une Ferrari 308 : les grand-mères ont encore la forme !
Après un délicieux repas dans une paillote sur la plage de Lozari, l’après-midi nous enchaînerons les cols : mes routes de prédilections ! Au volant c’est vraiment un plaisir très intense : lent, sinueux, en montée, en descente, le Speedy est juste le compagnon idéal dans ces conditions. Et tout ça en groupe, c’est une expérience unique !
D’autant plus que l’avantage d’être photographe, c’est d’avoir le temps de profiter du paysage. Certes, c’est au prix de journées un peu rallongées et de pauses déjeuner légèrement écourtées, mais quel bonheur de contempler de si beaux panoramas comme ici au Col de Palmarela !
En fin de journée, le clou du spectacle : les Calanches de Piana au coucher du soleil. Magique !
Jour 2 : Aller-retour vers Corte
Dans les rallyes touristiques de la Marterie il y a surtout Rallye. Du coup, pas de balade à la citadelle de Corte. En échange, toujours des routes extraordinaires et très différentes de la veille ! On commence la journée par la traversée de la forêt d’Aitone : il fait frais à l’ombre des immenses sapins et … plein d’animaux sur la route. Ce n’est donc pas une légende !
A peine 35 kilomètres plus loin, lors du passage dans le Défilé de la Scala di Santa Regina, on se croirait dans le Colorado !! Cette diversité de paysages est vraiment l’une des grandes forces de la Corse.
Bon là en revanche c’est balade au pas : route ultra étroite avec passage de camions et cars de touristes !
Pause déjeuner à Corte, juste à l’entrée des Gorges de la Restonica : ne pas être allé plus loin restera une des frustrations de la semaine. Mince alors, il faudra revenir !
Mais pourquoi ne pas prendre 1h30 et s’enfoncer dans les gorges ? Pour piquer une tête à la plage d’Arone ! Vu comme ça, ce n’était finalement pas une si mauvaise idée !
Pour beaucoup, aller à la plage c’est surtout la galère pour trouver une place de parking et des embouteillages monstres. Ici, il suffit de suivre le ruban de bitume parfaitement lisse du Col d’Osini qui se termine directement sur le sable fin … Improbable ! Sans oublier M. le Soleil qui tire sa révérence lors de la remontée vers l’hôtel !
Jour 3 – Plage de Sagone et balade en AMG GT S
Un conseil si vous prévoyez un voyage similaire : évitez à tout prix les RT (routes territoriales) car elles sont généralement très encombrées. C’est d’autant plus agaçant que nous n’avons eu que très peu de circulation lors des deux premiers jours. Le contraste est saisissant. Du coup, on prend le temps de regarder le paysage. Et de mon point de vue en hauteur, ce défilé de sportives sur la plage de Sagone restera un très beau moment !
Au programme de l’après-midi, farniente les pieds dans l’eau à l’hôtel ou une petite boucle pour les accrocs aux virolos.
De mon côté, j’ai réservé une place dans le baquet de droite de l’AMG GT S (lire notre essai). C’est l’opposé de mon Speedster : puissant, parfaitement amorti, avec un moteur de caractère mais lourd et encombrant. Enfin c’est l’idée que je m’en faisais avant de monter à bord.
Dès les premiers kilomètres je suis rassuré, voire même époustouflé : sur route je n’avais jamais eu de telles sensations. Le grondement du moteur et les crépitements de l’échappement, la poussée du V8 qui vous colle au siège, la puissance et l’endurance des freins céramiques, c’est vraiment une expérience inédite pour moi. Et que dire de l’amortissement – en mode sport – qui filtre parfaitement les irrégularités d’un revêtement parfois très abîmé, je suis vraiment bluffé. Quant au gabarit, question d’habitude certainement, mais on suivra sans soucis la frêle mais véloce Elise S1 qui était devant nous tout l’après-midi.
Grand grand moment de plaisir et de partage ! Merci encore au pilote ! J’étais dans la peau d’un photographe de Sport Auto pendant quelques heures ! D’ailleurs, je ne suis pas le seul à apprécier cette voiture : lors de la traversée des villages, elle aimante les regards. « Faites du bruit Monsieur svp ! » s’exclame même un ouvrier travaillant sur la route.
De retour à l’hôtel, il ne reste plus qu’à profiter d’un autre spectacle : il n’y a pas que les routes et les voitures dans la vie, il y a les couchers de soleil aussi !
Jour 4 – La ruée vers l’Est !
On dit que l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais est-ce que la mer est plus bleue de l’autre côté de l’île ? Un aller-retour sur la journée sera nécessaire pour le vérifier ! Abbartello ou Solenzara ? Petite crique de gravillons ou immense plage de sable fin ? Je vote pour la première sans hésitation. Peut-être ne suis-je pas encore remis du coucher de soleil de la veille. Toutefois, victoire du parking côté Est !
Mais le voyage aussi valait le détour avec encore de superbes décors pour nous accompagner.
Belle prise d’appui pour notre AMG GT S : pour suivre, il faut quand même un peu s’employer !
Max, organisateur et ouvreur en chef avec sa belle Elise S1 British Racing Green, au Col de Bacinu.
Les fameuses Aiguilles de Bavella
Le Col de la Tana. Inutile de chercher, ils sont déjà tous passés ! Mais ça restera une de mes routes préférées de la semaine.
En fin de journée, achat de charcuterie corse dans un magasin qui nous a été recommandé : ce n’est pas donné mais c’est AOP ! Un beau cadeau pour se faire « pardonner » une semaine d’absence de la maison non ?
Jour 5 – La journée verte !
Déjà le dernier jour… Je crois qu’on commençait tous à s’habituer ! Le programme ? Essentiellement des forêts : chênes, châtaigniers, sapins, il y en a pour tous les goûts. D’ailleurs nous prendrons le déjeuner au Col di Verde. Ça ne s’invente pas !
Et au sol, fougères pour tout le monde !
Les épingles du Col de la Sorba, un des classiques du Tour de Corse, furent un des rares moments à découvert.
Et puisque toutes les bonnes choses ont une fin, il est temps pour nous de reprendre le bateau à Ajaccio.
Déjà ? Non, pas vraiment. 5 jours / 1100 km / 6h de conduite quotidienne, c’est un très beau parcours. Plus, on risque l’overdose ! Et l’avantage, c’est qu’il en reste suffisamment à découvrir pour planifier un nouveau roadtrip : Un jour j’irai voir les falaises de Bonifacio ! En famille avec une vraie dimension touristique cette fois-ci. Ah, quelle semaine incroyable !
Pour les curieux, ou les gourmands, vous pouvez retrouver notre aventure en détail sur mon blog Aventures Autmobiles.
Et pour les fous du volant, ci-dessous le planning prévisionnel des Rallyes de la Marterie 2020:
• 7-10 mai : Rallye des Volcans en Auvergne
• 24-28 juin : Rallye des Pyrénées
• 6-12 septembre : Rallye des Alpes
• 16-19 octobre : Rallye du Limousin
Article génial !
Merci.
A tous les lecteurs : n’hésitez pas à prolonger le plaisir avec une version plus détaillée sur le site de Sylvain 😉