Après deux éditions à Magny-Cours (nos reportages à retrouver ici), le GP de France Historique déménage dans le Sud sur le Circuit Paul Ricard. Une semaine à peine avant le GP de F1, ce bel événement avait un air de Prologue avant que les meilleurs pilotes et équipes internationales viennent en découdre sur le circuit varois. Retour en images sur un beau week-end célébrant les monoplaces historiques… mais pas seulement !
La recette de l’événement phare du calendrier HVM Racing reste inchangée : de l’activité en piste non-stop pendant 3 jours avec des plateaux fournis et de qualité illustrant le plus largement possible les anciennes gloires des épreuves monoplaces et d’endurance. Rien que ça ! Et force est de constater que le contrat fut parfaitement rempli cette fois encore, pour le plus grand bonheur des fans qui ont pu enfin retrouver les tribunes. Il n’y a guère que le port du masque qui nous rappelait que l’on n’a pas encore complètement retrouvé « Les jours heureux ». Vraiment un moindre mal pour nous permettre d’assister à un spectacle de très grande qualité.
Les formules de promotion
Avant d’accéder au graal, à savoir la Formule 1, les pilotes passent nécessairement par des échelons inférieurs. Et lors de ce GP de France Historique, chacun d’eux est mis à l’honneur dans des courses très disputées. Que ce soit au volant des petites Formule Ford ou Formule Junior, très populaires outre-manche, des Formule Renault atmo ou Turbo, des F3, ou les très performantes F2, tous les pilotes s’en donnaient à cœur joie avec de très belles batailles, que ce soit pour la tête de la course ou en queue de peloton. L’important étant de prendre un maximum de plaisir après une longue période de disette !
Brabham et Lotus composent la majeure partie du plateau « Formula Junior ».
Coloré sur la piste comme en tribune, la signature visuelle du Paul Ricard est unique.
Pour les Formule Renault, relativement peu puissantes, rester dans l’aspiration est essentiel sur ce circuit rapide afin ne pas se laisser distancer !
Jean-Pierre Jarrier, ex-pilote de F1 et Champion d’Europe de F2 en ’73 est régulièrement intervenu au micro pour évoquer ces différentes catégories et notamment la Formule 2. Des voitures similaires les unes aux autres qui permettaient au pilote de faire la différence essentiellement par son talent. Avec ces autos de conception relativement simple, sans électronique ni télémétrie, il fallait juste être entouré d’une petite équipe de mécaniciens et faire confiance à ses sensations pour régler la voiture. La belle époque …
Les March composaient l’essentiel du plateau de F2 avec des luttes intenses et une grosse attaque des vibreurs à la chicane !
Plus de 60 ans de Formule 1 !
La catégorie HGPCA regroupait des Formule 1 ayant couru entre 1951 pour la Maserati A6GCM vaillamment conduite par Julia De Baldanza et 1964 pour la Cooper T79. Durant cette période, la F1 vécut l’une de ses premières révolutions techniques sous l’impulsion de l’anglais Cooper : le passage du moteur avant au moteur central arrière. Ces monoplaces en forme de cigares sont beaucoup plus fine, étroites, presque fluettes comparées notamment aux italiennes qui conservaient leurs moteurs sous un long capot devant le pilote. Et n’en déplaise à Enzo Ferrari, elles se révèleront également plus performantes ! En résulte en piste un contraste saisissant entre les virevoltantes petites anglaises et les lourdes mais puissantes Rossa.
La météo fut parfaite tout le week-end !
La Maserati 250F aura permis à Juan Manuel Fangio de remporter le titre de Champion du Monde en 1957.
Et voici le Vainqueur de la course 1 : Cooper T53 de 1960 avec son moteur arrière.
Le cœur de ce GP de France est indéniablement le Master Historic Formula One composé des F1 à moteur atmosphérique entre ’65 et ’85. Avec plus d’une vingtaine d’engagés, le plateau avait vraiment fière allure. Un spectacle grandiose puisque les grands noms de la F1 – Lotus, McLaren, Williams, Matra – côtoient des artisans moins célèbres mais tout aussi méritants et passionnés – Theodore, Hesketh, Trojan. Au volant, on retrouve certains noms connus des épreuves historiques comme Mister John of B. ou Marco Werner, triple vainqueur des 24h du Mans !
Ces quatre -là s’échangeront régulièrement les positions lors de la course du Dimanche. Ils sont venus pour prendre du plaisir mais aussi et surtout faire la course !
50 nuances de bleus !
La Matra MS120B de ’71 était l’une des plus ancienne du plateau
Tandis que la Theodore N83 de ’83 était l’une des plus récente. Quelle évolution !
Avec sa mythique livrée JPS la Lotus 83 fait tourner les têtes !
Cette McLaren M10B n’est pas vraiment une F1 puisqu’il s’agit d’une Formule 5000 – correspondant aux 5.0l de cylindrée de son V8 Chevrolet – ayant couru en Australie. Invitée à participer au GP, elle y apporte une touche d’exotisme fort bienvenue !
Enfin, pour les mélomanes, on retrouvait le plateau des Maxx Formula. Kesako ? Disons qu’il s’agit d’un championnat plutôt hétéroclite qui regroupe d’anciennes monoplaces de 1990 à 2013. Des F1 – enfin 3 lors de ce meeting – mais aussi IndyCar, GP2, Superleague etc… Leur point commun ? Un son de folie. V8, V10 ou V12, leurs hurlements sur le plateau de Signes sont juste magiques !
Que ce soit en phase d’approche …
Ou lorsque la tornade est passée, mes tympans gardent un souvenir ému de ces quelques passages !
Cette SuperLeague Formula aux couleurs du Brésil fût intraitable tout le week-end : Pole Position, 2 victoires et Meilleur tour. Le V12 4.2l de 750ch avait vraiment la santé !
Coup de cœur perso pour cette Super Aguri de 2006. Ayant troqué son V8 2.4l Honda de l’époque pour un V10 3.0l Cosworth plus fiable, sa mélodie me transporte immédiatement au début des années 2000 et la fabuleuse période Schumacher/Ferrari !
L’endurance à l’honneur également
Et comme si cela ne suffisait pas, deux plateaux complémentaires était également proposés afin de satisfaire les afficionados des courses d’endurances et des 24h du Mans en particulier. Si nous ne retrouvions qu’une dizaine d’autos pour le Master Historic Sports Car des années ’62 à ‘74, ce ne sont pas moins de 22 GT et Protos de ’90 à 2013 qui ont pris la piste pour deux superbes courses en soirée !
Que ce soit la petite Chevron B8 (en haut) ou la Cooper Monaco (en Bas), elles sont largement dépassées en performances par les terribles Lola T70. Pour autant, leurs galbes typiquement ‘60s en font mes favorites !
L’élégance et la musicalité de la Lola-Aston Martin DBR1-2 (en haut) ou la technologie et un soupçon de patriotisme pour la Peugeot 90X (en bas) ? Côté performance, égalité parfaite avec une victoire chacune lors des 2 courses du week-end !
Si je vous dis, GT / Endurance / Rouge … forcément vous me répondrez Ferrari ! Et vous auriez raison. Mais la Dodge Viper GTS-R est également une auto mythique avec 3 victoires de classe au Mans entre ’98 et 2000 sans compter son incroyable succès au général lors des 24h de Daytona en 2000.
Le public … enfin !!
Pour clore cet article, un petit mot sur l’ouverture de cet événement au public. Et oui, on dirait bien que le huis-clos c’est fini ! Limité à 5000 pers. / jour et nécessitant un pass sanitaire à jour, ces contraintes sont finalement largement supportables au regard du spectacle proposé. D’ailleurs, la foule s’est déplacée en masse, surtout le dimanche, avec un paddock très largement ouvert permettant de détailler les monoplaces des différentes catégories et même discuter avec pilotes/mécaniciens.
Un petit air de ‘50s avec le stand Maserati et pas moins de trois 250F !
Notez la propreté de ce compartiment moteur, c’est beau, tout simplement !
Pendant la pause déjeuner, il était même possible d’aller balader dans la PitLane – et même à l’intérieur de certains box – pour admirer les Maxx Formula, F1 Masters et Endurance Legends. Le public ne s’est pas fait prier et finalement ces quelques minutes sont passées bien vite avant de repartir en tribunes, des étoiles pleins les yeux !
Ah qu’est-ce qu’on est bien à l’ombre et au frais dans ce box… qui plus est en charmante compagnie !
D’autant que sa voisine de garage n’est pas mal non plus !
Mais question beauté mécanique, ces jeunes retraitées toutes de carbone vétues ne peuvent rivaliser avec les trompettes d’admission d’un V12 de Jaguar Type E !
La Summer Race arrive !
Une fois ce week-end historique terminé, la F1 sera toujours à l’honneur au Castellet avec le GP de France de Formule 1 dès ce week-end du 18 au 20 Juin. Hamilton, Verstappen, Leclerc et tous les autres vont investir les box que nous venons de quitter pour se disputer un championnat du monde des plus indécis cette année!
En attendant, si je puis me permettre un petit message personnel pour le GP à venir … Forza Ferrari !
Crédit photos @ Sylvain Bonato
Ce reportage retrace parfaitement l’atmosphère de ce week-end Sounds, Stars and Sun !
Les “Belles” sont magnifiquement photographiées (et commentées) pour le plaisir des yeux et des souvenirs.
Quel circuit haut en couleurs, il est unique. Ne ratez pas le prochain rendez-vous.