Dévoilée sous sa forme compétition au Salon de Genève l’année dernière, voici la version de série de la nouvelle Supra (A90) dévoilée par Toyota au Salon de Détroit. Il s’agit de la cinquième génération du coupé sportif légendaire de la marque nippone, et surtout premier modèle “GR” développé par Gazoo Racing – la branche sportive de Toyota – pour les marchés internationaux. Comme la BMW Z4 avec qui elle partage de nombreux éléments, la nouvelle Toyota Supra sera produite chez Magna Steyr à Graz, en Autriche, aux côtés des BMW Série 5 (G30/G31), Mercedes-Benz Classe G II et Jaguar I-Pace. 16 ans après l’arrêt de la quatrième génération (A80), Toyota revient à la Supra, en partenariat avec BMW et l’utilisation d’une plateforme commune développée conjointement, pour le roadster Z4. Les groupes motopropulseurs sont identiques, deux 4 cylindres 2.0L turbo de 197 ch/320 Nm (1,41T) et 258 ch/400 Nm (1,45T), et un 6 cylindres 3.0L turbo de 340 ch/500 Nm (1,52T). Associés à la boite automatique à 8 rapports d’origine ZF, le 0 à 100 km/h est, respectivement, de 6,5 sec, 5,2 sec et 4,3 sec.
Concept FT-1 assagi, look TVR Griffith
D’inspiration stylistique Concept FT-1 (2014), dessiné par le bureau de style californien Calty du Groupe Toyota, ou TVR Griffith (2017), les lignes de la nouvelle Supra se démarque nettement de sa cousine bavaroise. Toyota a puisé dans son riche passé, notamment avec les 2000 GT (long capot, carrosserie compacte, toit à double bosselage) et Supra MkIV (proue et poupe) : lignes musclées tout en courbes, prises d’air imposantes à l’avant et sur les flancs, extracteurs d’air au niveau du capot et des ailes arrière, aileron composé d’un spoiler intégré au coffre. À l’arrière, l’arche du spoiler de coffre vise à éviter le phénomène de portance et le pavillon à double bossage permet de réduire la traînée en diminuant la surface frontale du coupé.
La Supra est plus longue de 6 cm et plus basse de 1 cm que la Z4, soit 4,38 m de long et 1,29 m de haut. L’empattement de 2,47 m (10 cm de moins que celui d’une Toyota GT86) et largeur de 1,85 m sont identiques (ratio empattement court/voie large de 1,55). La spécificité de cette 5ème génération de Supra est sa configuration stricte biplace, perdant son architecture 2+2 d’antan. Toyota annonce que sa rigidité structurelle est supérieure à celle de la Lexus LFA, avec une répartition des masses de 50/50 entre l’avant et l’arrière et un centre de gravité plus bas que celui de la GT86 (lire notre essai ici).
Pour la nouvelle Supra, le designer en chef Nobuo Nakamura avait donné des instructions simples centrées sur le concept de “condensé d’extrême”, en évitant volontairement toute référence à l’émotion : « Puisque l’ingénieur en chef Tetsuya Tada recherchait le plaisir de conduite, je connaissais ma mission : concevoir une voiture capable d’enthousiasmer les amateurs de sportives, esthétiquement et physiquement. En adoptant un six cylindres en ligne à l’avant et des roues arrière motrices – une configuration plutôt rare de nos jours – j’ai réussi à repousser les limites habituelles de Toyota. »
Le “condensé d’extrême” repose sur trois piliers : un empattement court associé à de grandes roues et une posture large (rapport entre la longueur de la voiture, la largeur des voies, l’empattement court et le grand diamètre des roues) ; un habitacle biplace aux lignes tendues ; une carrosserie compacte prolongée par un long capot, reflet de la combinaison moteur avant/roues arrière motrices. Nobuo Nakamura voulait une voiture à l’indiscutable modernité, mais qui évoque cependant le charme intemporel des anciens coupés sportifs. Le résultat obtenu permet en particulier de mettre en valeur les formes musculeuses des ailes arrière.
Cœur allemand sauce wasabi
Sans surprise, le bloc moteur au lancement est le 6 cylindres en ligne BMW “B58” 3.0L turbo, doté d’un turbocompresseur à double entrée, d’une injection directe, de la levée variable des soupapes et du calage variable des arbres à cames. Il développe une puissance de 340 ch (250 kW entre 5000 et 6500 tr/min) et 500 Nm de couple (entre 1600 et 4500 tr/min). Secondé par la boite automatique ZF à 8 rapports avec un différentiel contrôlé électroniquement (répartition du couple sur les roues arrières droite et gauche), Toyota annonce la 0 à 100 km/h en 4,3 sec, la VMax étant bridée électroniquement à 250 km/h.
Au niveau de la masse, la nouvelle Supra est plus légère de 40 kg que la Z4 M40i, soit 1495 kg à vide contre 1535 kg. Il en ressort 1520 kg en ordre de marche d’après Toyota. Sur la marché japonais, le Supra 2.0L turbo de 197 ch affiche 1410 kg, à comparer aux 1200 kg de la GT86 de 200 ch, la rapport poids/puissance n’est pas en faveur de la nouvelle venue, plus lourde de 200 kg.
Pour la suspension, Toyota fait appel à l’aluminium. Elle est de type MacPherson à l’avant et à cinq bras à l’arrière, avec amortisseurs adaptatifs de série. La nouvelle Supra dispose de deux modes de conduite : normal et sport. Pour ce dernier mode, l’électronique est moins intrusive avec un différentiel (utilisant un moteur électrique et un embrayage multiplateau) plus agressif, permettant des dérives, la réponse à l’accélérateur étant plus directe, la direction plus affermie et l’échappement plus suggestif. Les jantes sont en alliage forgé de 19″ et chaussées de pneus Michelin Pilot Super Sport (255/35R19 avant, 275/35R19 arrière).
Le freinage est confié à des disques de 348 mm de diamètre avec étriers à quatre pistons à l’avant et 345 mm et étriers à simple piston à l’arrière. De part et d’autre, les combinés de feux arborent un simple anneau intérieur. Les feux antibrouillard et de recul sont regroupés dans une matrice centrale de LED, à la base du bouclier trapézoïdal, qui pointe en direction des roues (projecteurs adaptatifs).
Habitacle compact orienté pilotage
L’intérieur de la nouvelle Supra reprend la disposition au tableau de bord de la Z4, avec la console centrale asymétrique est orientée vers le conducteur mais d’un dessin spécifique, horizontal, où les informations numériques se retrouvent sur la partie haute. L’équipement de série se veut complet, avec notamment les sièges électriques avec sellerie en Alcantara (inspirés des versions de compétition, des coussins latéraux équipent l’assise et le dossier haut avec appui-tête incorporé), un écran multimédia de 8,8”, la climatisation automatique bi-zone, le GPS, la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage d’urgence autonome, les alertes de franchissement de ligne, le trafic perpendiculaire arrière (risque de collision arrière), le capteur d’angle mort… et un système audio à dix haut-parleurs. La dotation haut de gamme “Premium” rajoute l’affichage tête-haute, la sellerie cuir, le chargeur sans fil et un système audio plus performant.
La capacité du coffre de la Supra s’élève à 290L, soit 9 de plus que le Z4. Un panneau amovible au fond de l’habitacle permet loger un sac de golf.
Pour le lancement, la Toyota GR Supra sera disponible dans une version “Launch Edition” reprenant l’équipement de la finition “Premium”, limitée à 90 ex. en Europe, nommée “A90” et proposant un coloris gris mat “Storm Grey”, jantes noir mat et sellerie en cuir rouge/noire. Pour la première année de la commercialisation, 900 Supra seront produites, leurs propriétaires bénéficieront de services exclusifs avant la livraison. Le tarif français n’est pas communiqué pour le moment, mais il se situera au niveau de celui d’une Alpine A110.
Source CP Toyota