Nous avons pu piloter la Toyota GT86, à l’invitation de Toyota France en participant à une journée “GT86 Driving Experience”, sur le circuit école du Castellet Paul Ricard HTTT, avec les équipes d’Oreca Drive Center. N’ayant pas eu encore l’opportunité de prendre en main le coupé GT86, ce fut l’occasion de juger au volant des aptitudes de cette nippone dont la philosophie nous sied bien : plaisir de conduite, simplicité, poids contenu, prix et entretien abordable. Ce coupe GT86, nous le suivons du regard depuis longtemps, 2009 lors de la présentation du Concept FT86, puis 2011 avec le Concept FT86-II et enfin 2012 lors de son lancement officiel.
Cours théorique puis application pratique
C’est sur petit circuit école du Castellet, long de 1,6 km, qu’est basé le driving center d’Oreca. La journée se décompose en 3 moments distincts et comme toute formation qui se respecte, c’est d’abord la théorie en salle puis la pratique… ici sur la piste. Cette dernière se décompose en deux temps : atelier maitrise du freinage pour une trajectoire plus efficace, puis sessions de pilotage, en groupe derrière le pace-car, de plus en plus rapides. Chaque moment est ponctué par les conseils de Roland et de ses moniteurs, car chaque auto emmène un talkie-walkie. Gare aux étourdis, les remarques fusent dans la bonne humeur et lorsqu’un recadrage s’impose, l’équipe d’Oreca n’hésite pas a arrêter les autos pour réexpliquer ce que nous avons du mal à mettre en pratique. C’est du sérieux et chacun joue le jeu ! Évidemment, l’atelier freinge/trajectoire se situe dans l’un des virages les plus difficile du circuit (tout en bas à droite sur le plan).
Quand aux sessions de “rythme”, c’est sur l’intégralité du développement du circuit que cela s’effectue. Chaque session dure 5 tours et il y a 5 voitures derrière le pace-car. Vous l’avez compris, chaque apprentis-pilote fait donc un tour/session collé au pace-car, qui adapte son rythme… à la hausse. Nous avons réalisé pas moins de 30 tours dans ces conditions, avec une météo fraiche et humide le matin, puis ensoleillé et sèche l’après midi. Le repas de midi et les poses sont un moment privilégié pour faire des belles rencontres et partager ses impressions.
Driving Fun GT86
De part ses caractéristiques techniques et son esprit, nous pressentions que le GT86 devait être fun à conduire. Dans le mille ! Toyota et Subaru ont conçu une auto plaisante à emmener à la limite, en toute tranquillité. Doté d’une répartition des masses presque neutre (53% à l’avant / 43% à l’arrière), le GT86 bénéficie d’un châssis prévenant qui ne décroche jamais sèchement, les glissades étant bien progressives même avec les aides électroniques (VSC) désactivées. D’un poids contenu de 1 275 kg, le GT86 est une auto légère à notre époque, sans pour autant faire partie du clan “Light Is Right” comme notre Lotus Elise. De dimension à peine plus grande qu’un roadster Mazda MX-5, le Toyota GT86 est aussi compact qu’un Nissan 370Z.
Grâce à son moteur Flat 4 Boxer 2.0L (200 cv à 7 000 tr/min), le centre de gravité du GT86 est assez bas, assurant à l’auto une bonne stabilité. La partie lourde du moteur (bloc et culasses) est comprise entre l’axe et le haut de la roue avant. La boite de vitesse a une sortie d’arbre haute pour laisser passer l’échappement. Enfin, l’arbre de transmission attaque la couronne de différentiel par le bas. Bon point, le coupé GT86 est équipé d’un différentiel autobloquant de type Torsen afin d’améliorer la propulsion en virage, comme toute bonne sportive qui se respecte.
Nous disposions d’une version à boite de vitesses pilotée semi-automatique qui ne souffre d’aucune critique. Les palettes sont solidaires du volant et les vitesses sélectionnées s’enclenchent rapidement. Seul bémol, la longueur des rapports qui n’est pas en accord avec le tempérament pointu du moteur (couple maxi de 20,9 mkg à 6 400 tr/min). Creux sous 4 000 tr/min, il faut “scier du bois”, c’est à dire jouer du levier de vitesses, pour en tirer toute la quintessence. Comme le roadster S2000, la puissance et le couple sont haut perchés, sauf que le GT86 ne dispose pas de l’effet VTEC du Honda qui hurlait jusqu’à 9500 tr/min. Certes, Toyota a mis au point une injection directe à double étage (culasse puis admission) pour palier à ce manque de punch, mais cela ne nous a pas convaincu. Alors, que reste t il, sinon de raccourcir les rapports de boite et en augmenter le nombre. La boite pilotée dispose de la bonne technologie pour accueillir 7 ou 8 rapports comme chez BMW.
Ne vous y trompez pas, c’est du bonheur de cravacher ce moteur, une fois compris son fonctionnement. Allié au châssis rigoureux et sain, l’amusement et le plaisir de conduite sont bien présents. Les pneus Michelin Premacy montrent vite leur limite, mais c’est le but de l’exercice bien aidés par les ressorts/amortisseurs tarés moins ferme que la cousine BRZ. Au GT86 le fun, à la Subaru le circuit ? Pourtant la Toyota distille énormément de sensations. C’est addictif, on en redemande tant la voiture est un vrai jouet !
GT86 coup de coeur ou pas ?
Coup de coeur assurément pour cette sportive école abordable. A 30 000 €uro, c’est l’une des propulsion les plus attachantes du marché. C’est sur, pour un tarif voisin la Renault Megane RS en proposera plus… mais c’est une traction, quand à la Nissan 370Z plus puissante, elle est pénalisée par le super malus. Bien installé, la position de conduite est parfaite même pour les grands. La finition est correcte, l’essentiel est présent de série et le look de la voiture est agréable, d’un design moderne. Le coupé GT86 freine bien, sachant allier tenue de route confortable et sportive, en toute polyvalence. Une auto complémentaire à notre Lotus Elise…
Toutes nos articles sur les Toyota GT86 et FT86, > ici <.
Crédit photos @ Oreca Drive Center, AutomotivPress.fr, ABC Moteur.fr
