18 ans que Jean Pierre Lajournade dispute le Tour Auto, avec un beau palmarès à la clé : 9 podiums au classement général : 3 victoires, 5 deuxièmes places, 1 troisième place ! Pourtant cette édition 2023, qui sera sa 18ème, sera également sa dernière participation à cette épreuve devenue une classique renommée. Nous lui avons posé 6 questions avant le départ, mardi prochain 18 avril.
AutomtivPress : Depuis Le Mans Classic 2022, que s’est il passé pour toi et ta Jaguar Type E ?
Jean-Pierre Lajournade : “Début août 2022, nous avons apporté le moteur et boite de vitesses en Angleterre, chez notre préparateur Denis Welch. Les démarches en douane sont inimaginables. Rien n’est prévu pour qu’un particulier aille en Grande Bretagne faire réparer un moteur. Il a fallu exporter l’ensemble moteur boite de France et l’importer en Grande Bretagne et même manœuvre pour le retour ! Nous avons récupéré l’ensemble en début d’année, mi-février 2023.”
AP : Quelles sont les évolutions pour cette année ?
JPL : “La grosse évolution à laquelle nous avons eu droit cette année, c’est que Peter Auto s’est aligné sur la réglementation internationale FIA : notre moteur a donc un bloc en aluminium alors que d’origine il est en fonte. Le gain de poids est de 37 kg sur le train avant et ça change tout. La Type E est méconnaissable : la direction est devenue souple et surtout la voiture est joueuse, bien plus nerveuse sans avoir cette lourdeur à l’avant. La voiture est un véritable petit jouet, j’ai presque retrouvé la légèreté et maniabilité de la Lotus Elan !”
AP : Et au niveau du châssis ?
JPL : “Le train arrière a été totalement refait à neuf, transmissions, cardans , silentblocs. Le pont de transmission adapté au Tour Auto a été installé. Les freins ont été refaits à neuf, disques, plaquettes, maîtres cylindres. Le montage du moteur bloc aluminium s’est passé pour ainsi dire sans problème. Nous avons fait 120 km de « déverminage » sur route puis ensuite une journée sur le circuit de Lurcy Lévis.”
AP : Au départ avec le n°202, une nouvelle fois ?
JPL : “Comme l’année dernière nous partons avec le 202, juste derrière Thierry Boutsen, vainqueur l’an dernier partira donc avec le 201. Peter Auto sait que je souhaite partir avec le plus petit numéro possible et comme ils nous considèrent comme prétendants à la victoire ils nous ont accordé cette place. L’attribution des numéros est faite par Peter Auto en fonction de différents critères. En premier, le vainqueur de l’année précédente se voit attribuer le numéro 201. Ensuite, divers critères sont pris en compte comme : les résultats antérieurs, la notoriété etc… De plus certains préparateurs qui s’occupent de plusieurs voitures veulent les avoir côte à côte le soir dans le parc d’assistance pour des questions pratiques et donc leurs numéros se suivent.”
AP : Quels seront tes concurrents ?
JPL : “C’est dans notre plateau 4 que figurent les prétendants à la victoire. Parmi les prétendants, on trouve toujours les mêmes parmi les habitués à savoir : Sébastien Berchon, Christophe Delachaud, Patrick Bonardel en Jaguar Type E, Damien Kohler, Nigel Amstrong en AC Cobra, Joachim Von Finckenstein en Lotus Elan . Parmi les nouveaux, il y a un Américain et un Canadien en AC Cobra. Sinon, la grosse attraction cette année est la participation d’Henri Pescarolo, que l’on ne présente plus. Copiloté par l’excellent Michel Perin, ils seront à bord d’une AC Cobra préparée chez ATS au Mans, donc une auto performante.
Et puis deux autres concurrents pourraient mettre tout le monde d’accord. En effet ils sont sur des Ford GT 40 et si elles vont au bout sans problèmes techniques c’est impossible de les battre. Emile Breittmayer est pour moi le vainqueur potentiel de ce Tour Auto. Il est jeune, il pilote très bien, quasiment toutes les semaines il est en course. Philippe Peauger à bord de la deuxième GT 40 est plus Gentlemen Driver mais rien que par la performance de l’auto il peut faire la différence.”
AP : Dernier Tour Auto, tu raccroches le casque après ?
JPL : “Effectivement ce sera mon dernier Tour Auto. J’ai décidé d’arrêter. Il faut savoir choisir son départ plutôt que le départ vous choisisse. J’ai fait le tour du sujet, tout le monde sait que je cours pour la gagne. Au bout d’un moment, l’âge parle et la fatigue se fait sentir. L’épreuve sollicite l’organisme bien plus que l’on peut imaginer. Après ce Tour Auto 2023, nous allons le faire sous la forme d’un baroud d’honneur pour dire au revoir de la meilleure façon qu’il soit, que ce soit au niveau du résultat ou des relations que nous avons pu nouer au cours de ces 18 années.”
Respect !
Bravo
De la race des seigneurs! bonnes routes encore et toujours