Comme chaque année, le rendez-vous est donné dans les Ardennes Belges sur le plus beau circuit du monde pour une course d’endurance de six heures où une dizaine de Ford GT40 se bagarrent pour la victoire au milieu de Porsche 911, Lotus Elan, Ford Falcon et autres Jaguar Type-E ou encore Shelby Cobra.
Un plateau éclectique et bien chargé avec des écarts de performances élevés et un trafic en piste dense, le tout accompagné d’une météo belge automnale. Rajoutez un départ en fin de journée pour un drapeau à damier abaissé de nuit, voilà de quoi faire des Spa Six Hours une véritable épreuve d’endurance ! Retour sur cette édition 2021 avec Matthieu, édition qui a su nous apporter son lot de surprises…
Peu avant 16h, les 86 voitures se placent en pré-grille selon leur temps de qualification.
Cette année un modèle sort du lot, voiture emblématique de cette course : pas mois de douze Ford GT40 engagées sont engagées, elles trustent les premières places cette année.
Ici, le pole man sur la GT40 n°30, Marcus Count OEYNHAUSEN se fraye un chemin entre David Hard sur la n°2 et Oliver Bryant sur la n°21, respectivement 3ème et 4ème.
Les pilotes mêlent phase de concentration et photos souvenirs sur la grille avant le grand départ. Les temps changent, le monde évolue, l’époque des célèbres Grid Girls de Spa qui animaient encore un peu plus la pré-grille est désormais révolue.
Les HART (père et fils) et PASTORELLI sur leur GT40 orange sont l’un des équipages favoris. Ils prendront la tête lors de la première heure mais pointeront à la 76ème position l’heure suivante suite d’ennuis mécaniques.
Drapeau vert pour 6 heures de courses ! Les douze GT40 s’élancent à l’assaut du raidillon sans encombre.
Dès la première heure, plusieurs GT40 se retrouvent au fond du classement, dont la n°15 de Michael BIRCH, parti 11ème. On retrouve également la 70 et la 30, la voiture partie en pole.
Parmi les américaines, il n’y a pas que des GT40, les Ford Mustang et Shelby Mustang 350 GT sont aussi de la partie.
Habitués à truster les premières places en 60’s Endurance lors des épreuves Peter Auto, les Cobra essayent ici de se frayer une place parmi les GT40.
Deux répliques de Cobra Daytona sont engagées, dont cet exemplaire aux couleurs de l’Equipe Ford France lors du Tour de France 1964.
S’il a bien une Cobra qui peut être redoutable, c’est celle de Christophe Van Riet et Frédéric Bouvy.
Cette Cobra préparée par Gipimotor a déjà fait ses preuves cette année en remportant la course de 3 heures des Spa Summer Classic avec le même équipage et le Tour Auto (lire ici) début Septembre avec Van Riet au volant.
La gestion des pneus est une notion plutôt théorique en course historique. La Lotus Elan 26R n°12 ne les économise pas et montre un rythme très soutenu à chaque passage. Elle sera malheureusement victime d’un accident plus tard dans la course.
Seule Porsche 904 GTS engagée, Olivier BLANPAIN, Vincent JANSSENS et Thierry DE LATRE DU BUSQUEAU termineront 28ème au général et second de leur catégorie.
Tel un dragon, la Shelby GT 350 crache du feu au freinage !
A la mi-course, la luminosité baisse considérablement dû au voile nuageux très dense, spécialité locale reconnue mondialement 🙂
L’entrée dans la nuit se fait sous l’une des rares périodes de safety car de la course.
Chaque équipe va pouvoir constater si les bandeaux de leds installés pour reconnaitre la voiture de nuit fonctionnent bien.
Unique Aston Martin engagée, la DB4 GT DP214 de Wolfgang FRIEDRICHS et Simon HADFIELD terminera 3ème de sa classe.
A la fin de la période de neutralisation, la course reprend de plus belle mais dans une tout autre ambiance : il fait maintenant nuit noire et les premières gouttes de pluie réduisent encore un peu plus la visibilité des pilotes.
A deux heures du drapeau à damier, les arrêts aux stands s’enchainent mais ne se ressemblent pas. Les freins à tambour de la Mustang GT 350 ont besoin d’une révision.
Dans la pit lane endurance, la Porsche 911 alors pilotée par l’anglais Chris Ward souffre d’un problème mécanique.
Le bal des arrêts aux stands s’affaiblit vers 21h, il reste alors une heure de course.
Une heure pendant laquelle il est encore temps d’aller chercher l’équipage devant au classement ou au contraire, de garder le même rythme pour conserver sa position. Endurance rime parfois avec prudence…
Aux termes de 6 heures de course acharnées, c’est finalement l’équipage anglais James Cottingham et Oliver Bryant sur la Ford GT40 n°21 qui remporte cette édition. Une victoire bien méritée pour leur 4ème tentative consécutive avec la GT40 et la 17ème participation de James, sa première datant de 2004 au volant d’une MGB qu’il partageait avec un certain Oliver Bryant…
Partis de la seconde ligne, ils ont pris la tête de la course à la 5ème heure et mené 51 tours sur les 114 effectués. Mais n’allez pas croire que la victoire fut facile. Après seulement vingt minutes de course, ils ont perdu la 4ème vitesse. Pendant 5 heures et 40 minutes, ils n’avaient plus que 4 vitesses sur 5 d’utilisables.
Malgré cela, ils n’ont pas failli à la mise en œuvre d’une bonne stratégie : sauver de l’essence et deux arrêts aux stands sous safety car leur ont permis de rester dans le coup jusqu’à la ligne d’arrivée. Chapeau à toute l’équipe !
Quelques minutes avant le drapeau à damier, la pluie redoublait d’intensité. De quoi piéger quelques pilotes dans leurs derniers tours de pistes, dont Tony Wood qui sort de piste avec la GT40 n°6, alors en deuxième position.
Il reviendra aux stands avec la roue arrière droite manquante, de quoi laisser la n°7 de Craig DAVIES, Andy NEWALL et Mike JORDAN et la n°9 de Richard MEINS, Chris LILLINGSTON PRICE et Andrew BENTLEY compléter le podium final.
Saluons la remarquable performance de VAN RIET et BOUVY qui finiront 1er de leur classe et 6ème au général, plaçant la Cobra derrière 5 GT40 !
Crédit photos @ Matthieu Bourgeois (retrouvez le sur Instagram @thecarspots)