Présente au catalogue Skoda depuis la génération précédente, le break Octavia RS (appelé aussi Combi) se veut l’association des qualités pratiques et des performances de la mécanique phare du groupe VAG, le 2.0L TSI. Dénué de concurrence directe, elle a tous les atouts pour réussir son pari.
Oh la belle bleue !
« Elle est trop grosse pour être aussi bleue ! » Ce sont les premiers mots que j’ai entendu en ramenant le break à la maison. Et pourtant je la trouve vraiment jolie cette couleur Bleu Racing. Et sur un break de la galaxie VAG, cela rappelle furieusement l’Audi RS2 des années 1990, premier break haute performance resté dans toutes les mémoires des passionnés. L’Octavia RS Combi ne joue cependant pas dans la même catégorie que son illustre ancêtre, autant tuer tout de suite le suspens.
Le design de la Skoda est déjà bien moins démonstratif que celui de son ainée. Et ce malgré un spoiler bien ajouré pour faire respirer la mécanique et de belles jantes laissant apparaître des étriers de freins peints en rouge. Touche sportive de base dorénavant quelle que soit la marque de l’auto.
Ouvrons la portière. A l’intérieur, les sièges sont confortables, avec un look légèrement baquet mais ils ne maintiennent pas suffisamment aux épaules si on accélère franchement le rythme. Le volant est relativement fin (c’est un compliment) à défaut d’être vraiment joli. Les palettes de changement de vitesse s’apparentent plus à des boutons vu leur taille, mais malgré le fait qu’elles soient solidaires du volant elles sont assez intuitives pour ne pas nuire au pilotage.
Sportivité feutrée
Au moment de prendre la route, la position de conduite est facile à trouver et le seul léger inconvénient vient du fait qu’il est difficile de cerner les contours de l’avant de l’auto (mais peut-être est-ce du au fait que j’aime conduire assis au plus bas).
Pression sur le bouton « start », petite touche sportive une fois de plus, le moteur s’ébroue sans vraiment réveiller les voisins. La boite DSG 6 rapports en mode « normal » se fait totalement oublier, les premiers kilomètres s’apparentant à la prise en main d’une bonne familiale automatique. La mécanique s’échauffant, je commence à prendre des tours et le 2.0L TSI fait entendre un son profond plutôt agréable. Ce moteur est très adapté à une conduite rapide et souple : ses 220 ch sont suffisant pour laisser la majorité de la circulation loin derrière et sa sonorité est agréable tout en restant discrète. Connu, on le retrouve en plus puissant notamment sur les Volkswagen Golf R et Seat Leon Cupra. Le châssis est à l’unisson : suspension ferme sans être inconfortable. Il s’agit bien d’une voiture faire pour avaler les kilomètres en famille.
Dynamisme avéré mais limité
Oublions cependant le rôle de bon père de famille. Une fois seul à bord, j’active le mode « sport » pour libérer le moteur (ce n’est pas flagrant avouons-le) et redonner la main sur les passages de vitesse. La mécanique confirme sa bonne forme, bien qu’elle reste à mon goût trop discrète, trop étouffée par les couches d’isolant. La boite DSG quand à elle s’avère vraiment bonne (ce qui n’est pas une surprise au vu de sa réputation). Elle allie rapidité et douceur dans les passages de vitesse, facilitant du coup le pilotage en ne générant aucun à-coup de transmission néfaste à la motricité. Cet ensemble moteur-boite ne soufre objectivement aucune critique, mais il ne parvient malheureusement pas à m’enthousiasmer du fait de son caractère trop raisonnable. Certes j’ai pris du plaisir à cravacher la mécanique, mais je n’ai pas pu me départir d’une distance par rapport aux sensations diffusées.
Il faut dire que de son côté le châssis reste conforme à la première impression ressentie. Malgré son manque de motricité sur le premier rapport, il s’avère efficace et sérieux. Permettant de hausser le rythme en toute confiance, enchaînant les appuis sans jamais se désunir. Je ne ressens cependant pas une envie d’aller tutoyer les limites du grip, particulièrement dans les changements d’appuis. Non pas par manque de confiance dans les réactions de l’auto, mais plutôt parce que cette dernière semble me souffler qu’elle n’a pas envie d’être chahutée. Sur les petites routes Normandes l’auto n’est pas à son aise outre mesure et ce n’est guère que sur l’ancien tracé du circuit des Essarts qu’elle donne le meilleur d’elle-même, faisant preuve d’une stabilité propre à avaler les grandes courbes à vitesse élevée.
Value for money
L’Octavia ne triche pas sur la marchandise pourrait-on dire : son physique sérieux promet de la stabilité, n’en attendez pas de l’agilité. S’il est possible d’adopter un rythme élevé quel que soit le terrain, ce n’est pas dans les virolos que la Skoda donnera le meilleur d’elle-même mais plutôt sur les nationales et autoroutes ou elle permettra à son conducteur de tracer son chemin avec un plaisir certain sans secouer les occupants. Dans ces conditions, elle s’avère rapide et rassurante. Cependant à aucun moment le terme gratifiant ne vient à l’esprit, la faute à son aspect trop raisonnable : puissante mais pas trop, efficace mais pas impériale, dynamique sans être joueuse, dotée d’une mécanique mélodieuse mais discrète, elle se positionne véritablement comme la sportive sage par excellence.
Raison plus que passion
Relativement isolée dans son positionnement performance-prix-habitabilité, la Skoda Octavia RS est sans conteste une excellente affaire pour un peu plus de 30 000€ : confortable, spacieuse, performante et malgré tout apte à satisfaire occasionnellement le conducteur désirant se faire plaisir au volant, elle a le mérite d’exister dans un créneau intermédiaire dépeuplé entre les GTI, moins pratiques, et les breaks sportifs des marques premiums allemands aux tarifs autrement plus prohibitifs.
Il lui manque malgré tout un petit grain de folie pour en faire une voiture désirable. Elle se contente du coup d’être un achat envisageable.
P. Lagrange
toujours les mêmes refrains…seules les allemandes… etc…
les Skoda (ou Seat) sont de très bonnes voitures qui tapent le pion à beaucoup de concurrentes.
imbattable qualité/espace/prix !! quoi de mieux