Après la SECMA F16 (lire l’essai ici), c’est au tour du Fun Buggy de passer dans nos mais avec “Novichok” (lire son avis ici). En réalité c’est lui que nous avons essayé en premier, mais comme il s’agit d’un dérivé de la F16, j’ai préféré raconter dans ce sens. L’équation est simple : la F16 est trop typée route pour vous et vous chercher un jouet plus à l’aise sur les chemins quitte à perdre en efficacité en arsouille ? Le SECMA Fun Buggy est la solution.
Fun Buggy, le fun est encore plus présent
La SECMA F16 n’est pas franchement la voiture la plus sérieuse du monde : une bouille de grenouille, une taille de microbe, un moteur plein de vie et un châssis sans assistances. Bref, déjà on n’achète pas une F16 pour relier sans émotion un point A à un point B.
Le Fun Buggy, c’est pire ! Prenez la base technique de la F16 : châssis poutre, coque en polyéthylène rotomoulé, éléments de carrosserie en ABS moulés à l’usine (lire l’article sur la visite de l’usine SECMA ici). Réhaussez la garde au sol d’une demi- dizaine de centimètres et montez des pneus à flancs hauts.
Modifiez le masque avant pour remplacer les optiques intégrées par deux gros feux ronds et roulez jeunesse. Il en faut peu pour changer complètement l’esprit de la voiture. Vous voici maintenant prêts à jouer Steeve McQueen dans un remake de l’affaire Thomas Crown.
La personnalisation est un peu plus poussée que sur la F16 avec des jantes California 15 pouces polies, des barres de protection latérales, des pneus BF Goodrich avec marquage blanc…bref tout ce qu’il faut pour rendre l’auto complètement craquante !
Au volant
A bord du SECMA Fun Buggy, il n’y a vraiment pas de changements par rapport à la F16. En tout cas c’est certainement le cas dans les derniers modèles car celui que nous avons en essai est le premier exemplaire et il accuse un peu le poids des kilomètres. Rien de bien grave, mais les sièges nous ont semblé plus confortables dans la F16 (modèle plus récent).
Sinon, rien à signaler, on retrouve ses marques facilement en passant de l’une à l’autre.
En route !
Par rapport à la F16, le SECMA Fun Buggy semble rapidement plus souple. La faute (grâce ?) aux pneus à flancs plus hauts. Il en résulte une précision légèrement dégradée sur route. Rien d’inquiétant, mais clairement la voiture a perdu le côté scalpel de sa petite sœur. Pour le reste, les accélérations restent sympathiques, le freinage de bonne facture et la capacité à enchaîner les virages est suffisante pour se défaire de toutes les énormes berlines environnantes.
En chemin maintenant !
Là où le Fun Buggy se démarque de la F16, c’est dès que l’on quitte le réseau routier. Les petits chemins de terre dans la campagne autour d’Aniche sont relativement carrossables bien que détrempés en cette fin octobre. Si nous avons de la chance d’avoir un ciel clément, il n’en était certainement pas de même les jours précédents et les flaques sont légion. Cela amuse “Novichok” qui se fait un malin plaisir à les viser avec les roues côté passager. Alors oui, je suis trempé, mais il faut bien avouer que cela nous fait marrer comme des gamins. Nous n’avons plus de bottes en caoutchouc, mais le plaisir reste le même que quand nous avions 5 ans.
Sur la terre, le SECMA Fun Buggy permet de se prendre pour un pilote de rallye en mettant l’auto en glisse même en ligne droite. Mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’un véritable tout terrain. Le Fun Buggy n’aime pas le cassant et rappelle vite à vos vertèbres que la suspension reste proche de cette du F16. Alors dès que le chemin se dégrade, mieux vaut réduire l’allure. Le Fun Buggy vous permettra de franchir beaucoup d’obstacles, mais à vitesse réduite.
La taille réduite du SECMA Fun Buggy présente un autre avantage dans les chemins de traverse : celui de pouvoir opérer facilement un demi-tour. Alors que nous nous enfoncions de plus en plus dans la campagne, nous avons atterri sur un chemin bordant un canal. De plus en plus étroit, il nous a fallu nous rendre à l’évidence : impossible d’aller plus loin une fois que le passage se réduisait à un chemin piétonnier. Pas de problème, un demi-tour presque sur place et hop, nous repartions dans l’autre sens là où un tout-terrain plus classique (disons un Range Rover pour ne pas en prendre un trop gros…) aurait dû rebrousser chemin en marche arrière.
Fun Buggy ou F16 ?
Après un petit nettoyage, il était temps de rendre le SECMA Fun Buggy. Alors que j’en attendais beaucoup, je reste un peu sur ma faim. Soyons clairs : le Fun Buggy est très loin d’être un mauvais produit. Conception simple, aussi (peu) polyvalent que la F16, il propose un cocktail assez différent malgré les nombreux points communs.
Là où la F16 joue à fond le côté petit roadster fun et sportif, le Fun Buggy se veut plus aventureux. Il perd dans l’équation la précision de la F16 sur route, en faisant plus un véhicule de promenade qu’une bombinette d’arsouille malgré les performances équivalentes à la F16.
En contrepartie, il permet de s’aventurer en dehors des chemins dits carrossables. Pour des virées plus exotiques sans aucun doute. Mais dans l’exercice, il ne va pas assez loin à mon avis. A l’aise sur des chemins relativement propres, il permet certes de bien s’amuser. Mais dès qu’il y a des cailloux, des trous, il perd de sa superbe et il n’est plus alors question de rigoler au volant. Tout au plus de profiter du paysage à vitesse réduite. C’est dommage car dans ces conditions, performances et qualité du châssis donnent envie de continuer à faire l’andouille.
En conclusion
En synthèse, si vous craquez pour son look de baroudeur, pour la possibilité d’aller pique-niquer au milieu des prés et que nous n’êtes pas un fondu de pilotage, le SECMA Fun Buggy est fait pour vous et il ne vous décevra pas. Par contre, si vous attendez une version rallye de la F16, il en manque encore un peu. Un choix assumé par le constructeur.