Retromobile, cela fait maintenant près de quarante ans que j’y vais. De mes premiers souvenirs d’enfants avec mon père aux dernières éditions où c’est moi qui ai emmené mon propre fils, j’ai eu l’occasion de voir à peu près toutes les plus belles voitures du monde, mais aussi de voir l’évolution du salon. Du joyeux bazar de passionnés du début aux boutiques pour milliardaires des dernières années. Cette année, enfin, un certain retour aux sources finit de me réconcilier avec le salon parisien des véhicules anciens.
Un salon pour tous
François Melcion, organisateur du salon depuis une quinzaine d’années (avec un intermède entre 2008 et 2010) tire sa révérence en beauté. une superbe édition où tout le monde a pu trouver son compte.
la présence des constructeurs assure toujours le spectacle, Porsche avec son exposition anniversaire ou encore Jaguar avec sa type D continuation.
Mais sans conteste, la plus belle présentation revenait à Renault avec ses A442 célébrant la victoire de la marque française il y a 40 ans. Les trois voitures alignées avec les casques des pilotes sur les pontons étaient magnifiquement mises en scène.
Mais au delà des constructeur, un bel effort était fait aussi aux “collections”. Ainsi l’originale présentation dédiée au pilote Jean-Pierre Wimille avec ses voitures de course, mais aussi ces quelques conceptions personnelles apportait fraîcheur et surprise aux visiteurs.
La collection Abarth était elle aussi très impressionnante. A côté des Fiat modifiées, les pures voitures de courses rappelaient la richesse de la marque.
Enfin, la collection Mc Laren présentée par l’horloger Richard Mille.
Des vendeurs haut de gamme toujours bien présents
C’était devenu l’attraction principale des éditions précédentes : les spécialistes des voitures de collection sont toujours là. Il n’y a pas de raisons de s’en plaindre, les automobiles présentées sont souvent exceptionnelles. En témoigne encore cette année la dizaine de Ferrari 250 GT SWB autours d’autres modèles comme la 275 GTB4 sur le stand Lukas Huni.
Ou bien encore une des plus belles Ferrari de Formule 1.
Mais s’il est difficile de se plaindre de voire tant de raretés, il était frustrant je trouve de n’avoir plus que cela à se mettre sous la dent les années précédentes.
Une Mercedes 300SL c’est beau, mais au final cela reste totalement inaccessible pour la majorité des visiteurs.
Le retour du peuple
C’est la grande réussite de cette édition Retromobile 2018. D’un côté les belles hors de portée, de l’autre les belles qu’on peut (presque) s’offrir. Et dans cette catégorie tout le monde à joué le jeu. Peugeot avec la 205 GTi, Renault avec la R30 flambant neuve, mais aussi le nouvel espace réservé au dépôt vente de voitures de moins de 25 000€. Une sélection éclectique allant de la Corvette C3 à la Simca 1000 Rallye. Un petit coup de cœur pour la Puma GT brésilienne (voir notre article sur la Puma GT), même si le moteur de 140ch ne me semble pas tellement d’origine.
Et toujours les pièces, œuvres d’art et miniatures
Stands historiques de Retromobile, les marchands de pièces, livres, miniatures et œuvre d’art sont toujours l’occasion de repartir du salon avec un petit souvenir plus ou moins raisonnable. Et là aussi, il semblerait que la raison soit revenue chez les commerçants. Certes il y a toujours des pièces chères, mais au moins ce n’est plus la norme. Il est à nouveau possible de trouver de petits objets à tarif raisonnable.
Et quand votre fils de 9 ans décide de se payer une Ferrari 25 Testa Rossa 1958 pour une dizaine d’euros c’est que finalement la passion automobile a encore de beaux jours devant elle.
Alors que je commençais à ne plus trouver mon compte à Retromobile depuis quelques années, l’édition 2017 avait déjà réussi à me redonner de l’espoir. En 2018 c’est la confirmation : le salon a retrouvé ses racines, faites d’un mélange d’exception et de passion raisonnable. Espérons que les années à venir réussiront encore à nous faire rêver. C’est bien parti !