Tous les ans c’est pareil. Au moment de Rétromobile je suis tiraillé entre l’envie de perpétuer une tradition vielle de quarante et un ans, et la crainte de voir et revoir toujours les mêmes (belles) autos exposées par des marchands pour le plaisir de millionnaires. Et pourtant…
Et pourtant, tous les ans je replonge dans les allées du parc des expositions de la Porte de Versailles. Il faut dire que le terme de tradition n’est pas galvaudé en ce qui me concerne. La légende familiale voulant qu’à peine âgé de 3 ans, je m’étais écrié dans le hall d’entrée « Oh papa, une Bugatti 35 ! », provoquant la stupeur chez les badauds et la fierté paternelle pour l’éternité. Depuis cette tendre période se fût un pèlerinage annuel auquel Papa me convia jusqu’à ce que ce soit à mon tour de le convier.
Mais je vieillis et, comme tout le monde j’en suis arrivé au fil des ans à me dire que c’était mieux avant, quand c’était les clubs et les amateurs qui assuraient le gros de l’exposition. Certes les voitures étaient dans l’ensemble moins exceptionnelles, mais elles avaient l’avantage de présenter une plus grande variété. Depuis dix ans la mutation du salon a ramené sur le devant de la scène les fameux marchands pré-cités. Voyez-y peut-être de la jalousie causée par mes modestes moyens ne me permettant pas de repartir avec une des presque dix Mercedes 300SL « papillons » présentes, mais si la qualité des autos ne prête guère le flanc à la critique, il faut bien avouer qu’on retrouve chez certains de ces professionnels toujours les mêmes offres : des placements sûrs plus que des véhicules exotiques.
Heureusement les constructeurs sont de plus en plus présents pour valoriser leur patrimoine. Les marques françaises en particulier (voir notre article > IcI <).
Les allemands ne sont pas en reste : Mercedes et Porsche en particulier avaient sorti la grosse artillerie pour l’occasion. De quoi se régaler devant le prototype de 928 Shooting Break.
Le tour du pavillon 1 ne pourrait être complet sans deux magnifiques collections de Formule 1. La première sur le thème de Ferrari qui fêtera tout au long de l’année son soixante dixième anniversaire, la seconde sur le thème des solutions techniques innovantes avec, pour ne citer qu’elle, la fameuse Tyrrell P34.
Le Pont des expositions, permettant d’accéder au Pavillon 2.2 était squatté par nos désormais amis des Grandes Heures Automobiles. Et là… C’est le choc ! En effet le jeune événement (qui en sera en 2017 à sa troisième édition) a fait les choses très bien : une exposition de véhicules de rallye Groupe B. Et pas des moindres ! Peugeot 205 Turbo 16, Lancia 037, Ford RS200, Audi Quattro Sport, Lancia Delta S4. Toutes les plus mythiques sont présentes et on espère bien les retrouver sur l’Autodrome de Montlhéry en septembre prochain.
Passons au Pavillon 2.2 donc. C’est là que se trouvent exposés les véhicules de la vente Artcurial. Une vente surprenant par son côté éclectique. Les classiques Ferrari Daytona ou Lamborghini Miura SV, en passant par une Mercedes 190E 2.5-16 Evo III, sans oublier le détour par un Combi Volkswagen 21 fenêtres. Il y en a pour tous les goûts.
Poussez finalement jusqu’au Pavillon 3. Le passage par le Pavillon 2.3 fait presque penser que vous arrivez à la fin de l’exposition avec un hall complètement dédié aux motos, mais en fait ce dernier Pavillon recèle les clubs. Triste de voir que les initiateurs de la manifestation au siècle dernier sont désormais relégués au fin fond des limbes. Mais cela ne suffit pas à décourager ces passionnés, à l’instar de mes amis du Club Lotus France qui, une fois de plus, ont mis en place une belle décoration pour accueillir une Seven ex-Gérard Crombac (c’est le 60ème anniversaire de la Seven) et une toute nouvelle Exige Sport 380 prêtée par la concession Rousseau Automobile.
N’hésitez pas à pousser la visite sur ce dernier pavillon, vous en serez doublement récompensés. Les clubs donc, mais aussi une autre collection d’une dizaine de Ferrari axée sur les voitures de sport : 250LM, 250 GT SWB, etc…
Bien entendu j’aurais pu passer des pages et des pages à vous citer toutes les merveilles présentes sur le salon Rétromobile 2017. Cependant je vous laisse le plaisir de les découvrir toutes d’ici dimanche. Je parie que vous y verrez l’auto de vos rêves. Celle qui ornait les murs de votre chambre d’adolescent.
Crédit photos @ Kevin Goudin
