Alors que se profile dans quelques jours la 41ème édition de Rétromobile ; à Paris Porte de Versailles ; faisons un point sur les avantages et les inconvénients de posséder une automobile de collection.
Qu’est-ce qu’une voiture de collection ?
La définition du terme de véhicule de collection est notifiée par l’Art. R 311-1 du Code de la Route, catégorie 6.3 : « un véhicule de plus de 30 ans d’âge qui ne peut satisfaire aux prescriptions techniques imposées aux véhicules modernes ». Une circulaire officielle précise, depuis le 1er janvier 2014, cette définition à la fois pour mieux repérer les modèles pouvant prétendre à la mention « véhicule de collection » sur leur certificat d’immatriculation (ex-carte grise) et pour rappeler leur fiscalité spécifique.
Cette dernière impose de présenter un intérêt « historique » avec l’exigence des 4 critères suivants :
– Être âgé d’au moins 30 ans
– Correspondre à un modèle dont la production a cessé
– Se trouver dans son état d’origine, sans modification substantielle
– Avoir un intérêt historique ou une originalité technique
Avantages et inconvénients
Depuis quelques années déjà, la marché de la voiture de collection connait un intérêt croissant dont les premiers indicateurs sont les prix, qui se sont littéralement envolés. Malheureusement, pour les amateurs que nous sommes, les voitures de collection sont devenues un placement financier avant d’être un objet de plaisir et de partage entre amis, expliquant la frénésie autour des ventes aux enchères.
Sur le plan fiscal, en effet l’acquéreur a droit aux avantages suivants :
– Exonération des droits de douane à l’importation
– T.V.A. réduite à 5,5%
– Exonération de l’impôt sur la fortune français (I.S.F.)
A ceux ci, il faut en rajouter d’autres et pas des moindres :
– Contrôle technique tous les 5 ans (2 ans pour des véhicules modernes)
– Possibilité de circuler librement en France et à l’étranger
– Conditions tarifaires des assureurs plus favorables car il y a statistiquement moins d’accidents
– Proposition de tarifs dégressifs des assureurs pour ceux qui disposent de plusieurs véhicules de collections
– Référence pour le remboursement basé sur la côte officielle de collection
– Possibilité de conserver la couleur de la plaque d’immatriculation et la forme d’origine des plaques anciennes
– Possibilité d’extension d’une garantie circuit : le véhicule peut être utilisé sur circuit et lors de manifestations sportives / touristiques
Mais les contraintes sont aussi imposantes que les avantages, et les propriétaires de véhicule de collection doivent respecter une réglementation spécifique. S’ils ne disposent pas ou plus de l’ancienne carte grise, à l’aide d’une pièce prouvant l’origine de sa propriété, ils doivent produire une attestation de la Fédération Française des Véhicules d’Époque (F.F.V.E.) ou du constructeur pour obtenir un certificat d’immatriculation avec la mention « véhicule de collection ». Ce document précise les caractéristiques techniques du véhicule.
Un véhicule avec la mention « collection » perd son statut de « véhicule d’usage » et devient un « objet patrimonial » (avec ses dérives fiscales et financières), d’où la flambée des prix ! Il ne peut donc pas être utilisé pour un service de transport à titre onéreux ou une activité professionnelle.
Attention donc aux assureurs qui – s’il s’agit d’un modèle prestigieux ou rare de moins de 20 ans – peuvent assurer la voiture en tant que « véhicule de collection ». Dans ce cas, le terme « voiture de collection » n’a pas le même sens pour l’administration et les assureurs. Les tarifs varient donc de manière importante suivant la rareté du véhicule, même si les garanties proposées par les « contrats collection » ne sont pas différentes des voitures modernes (assurance au tiers, vol, incendie, tous risques, etc…).
Ainsi, l’assureur peut imposer des clauses restrictives :
– Exiger que le véhicule soit utilisé uniquement dans un cadre « loisir » avec un kilométrage annuel parfois limité
– Le prêt du volant peut être interdit à tous les autres conducteurs (sans compter l’exclusion des jeunes permis)
– Demander une copie du contrôle technique ainsi qu’une expertise préalable du véhicule (indemnisation en cas de sinistre sur la base d’une valeur agrée)
– Demander de prouver la possession d’un véhicule moderne pour un usage quotidien
Enfin, et ce n’est pas le moindre des postes de dépenses, l’entretien – dans le meilleur des cas – ou la restauration – dans le pire des cas – coûte beaucoup plus cher qu’une voiture récente. Les spécialistes sont beaucoup plus rares et le prix des pièces détachées – lorsqu’elles sont encore fabriquées – sont plus élevées. A cela, il faut rajouter l’heure de main d’œuvre du professionnel, qui selon ses compétences et sa renommée, pèsera lourd dans la facture.
Les petites annonces
Alors si comme nous, votre budget ne vous permet pas de participer aux ventes aux enchères, il ne vous reste plus qu’à faire les petites annonces. Les sites de qualités sont connus, qu’ils soient le pendant web d’un magazine dédié imprimé, où bien un portail exclusif. A l’heure de l’Europe, sortir du marché français permet – outre le fait d’avoir un choix plus large – d’être moins contraint par les prix hexagonaux. Ainsi, le dernier site ayant eu notre intérêt – qui a au moins le mérite d’afficher en page d’accueil une superbe photo de Laurent Nivalle, faite au Mans Classic 2014 – est celui de Classic-Trader.com.
Au cours de nos recherches, nous avons relevé des annonces de qualités sur des modèles ayant notre faveur : Alpine A310, BMW Série 3 E21, Datsun 240Z, Ford Lotus Cortina Mk1, Jaguar XJC 4.2, Lotus Europe(a) – dont c’est le 50ème anniversaire en 2016 -, Mercedes SLC ou Porsche 928 S4/GTS. Pour le moment, l’offre est majoritairement anglo-saxonne et professionnelle, les prix étant relativement dans la fourchette haute des tarifs moyens des autres sites sur d’autres marchés européens. Bref, voici un site d’annonces de voiture anciennes de plus à mettre dans nos favoris. A suivre…
Crédit photos @ Kevin Goudin
Good Job 😉 !