Le meilleur temps réalisé par Mark Webber (Infiniti Red Bull Racing) lors des qualifications du Grand Prix du Japon 2013, permet à Renault de porter à 209 le nombre total de pole positions obtenues en Championnat du Monde FIA de Formule 1, ce qui constitue un nouveau record pour un motoriste. Le précédent, qui s’élevait à 208 poles, était jusqu’alors détenu par Ferrari. Renault est engagé en F1 depuis 1977 et a traversé les époques marquées par l’avènement du V6 turbo, du V10 puis du V8. Les monoplaces propulsées par le moteur Renault ont à ce jour remporté 161 Grands Prix, 11 titres de Champions du Monde des Constructeurs et permis à 10 pilotes d’être titrés.
Palmarès en qualification impressionnant
Renault a disputé à ce jour 514 Grands Prix de Formule 1. Une monoplace propulsée par un moteur Renault s’est élancée en première ligne au départ de 40% de ces courses. A titre de comparaison, Ferrari et Mercedes, les motoristes concurrents actuels, bénéficient respectivement d’une moyenne de 23 et 28%. La première pole position a été décrochée par Jean-Pierre Jabouille au volant de la Renault RS01, en 1979, sur le circuit de Kyalami en Afrique du Sud.
– 50 des 209 poles positions ont été réalisées par le moteur V6 1,5 litres turbocompressé utilisé entre 1977 et 1986 (EF1-EF4-EF4B-EF15/EF15B), 44 par le V10 3,5L entre 1989 et 1995 (RS1-RS2-RS3/RS3C-RS4-RS5) et 53 par le V10 3,0L qui a traversé deux époques, de 1995 à 1997 tout d’abord (RS7-RS8-RS9/RS9B), puis de 2002 à 2005 (RS21-RS22-RS23-RS24-RS25). Apparu en 2006, le V8 2,4L s’est pour sa part élancé depuis la pole en 62 occasions (RS26-RS27).
– 8 Champions du Monde ont obtenu une pole position avec Renault l’année de leur sacre : A. Prost (23 poles), N. Mansell (18 poles), A. Senna (218 poles), M. Schumacher (24 poles), D. Hill (20 poles), J. Villeneuve (13 poles), F. Alonso (16 poles) et S. Vettel (41 poles). Ce dernier a décroché à lui seul 20% des pole positions réalisées par Renault avec le châssis Red Bull Racing.
– 6 équipes différentes sont parvenues à signer une pole position grâce à un moteur Renault : Elf Renault puis Renault F1 Team : 51 (1979 et 2009), Lotus : 19 (1983 à 1986), Williams : 80 (1989 à 2012), Benetton : 6 (1995 à 1997), et Red Bull Racing : 52 (2009 à 2013).
En 2011, la RB7 du Red Bull Racing, propulsée par le moteur Renault, a signé 18 des 19 pole positions. Un record en F1. Le V10 Renault a dominé le championnat du monde au début des années 90. Entre 1992 et 1997, le moteur a été en pole de 77 courses, soit 80 % des Grands Prix disputés. En accrochant 62 pôles positions à son tableau de chasse depuis 2006, le moteur V8 Renault s’est adjugé 44% des pôles possibles.
Renault 3ème au nombre de victoires en F1, Ferrari loin devant
Concernant le nombre de victoires, Ferrari est largement devant avec 222 succès, deuxième Ford Cosworth avec 176 puis Renault avec 160.
Les versions du moteur Renault F1 en détail
I/ V6 turbocompressé 1.5L
Renault EF1 (1977-1983)
Type : 6 cylindres en V turbocompressé
Cylindrée : 1 492 cm3
Poids : 179 kg
Puissance : 510 ch à 11 000 tr/min (1977-1979), 520 ch à 11 000 tr/min (1980), 540 ch à 11 500 tr/min (1981), 560 ch à 11 500 tr/min (1982), 650 ch à 12 000 tr/min (1983)
Châssis : Renault, Lotus (1983)
Renault EF4 (1984)
Type : 6 cylindres en V turbocompressé
Cylindrée : 1 492 cm3
Puissance : 750 ch à 11 500 tr/min
Châssis : Renault, Ligier
Renault EF4B (1984-1986)
Type : 6 cylindres en V turbocompressé
Cylindrée : 1 492 cm3
Puissance : 760 ch à 11 500 tr/min
Constructeur : Renault, Lotus, Ligier, Tyrrell
Renault EF15 (1985-1986)
Type : 6 cylindres en V turbocompressé
Cylindrée : 1 494 cm3
Puissance : 810 ch à 11 500 tr/min
Châssis : Renault, Lotus, Ligier, Tyrrell
Renault EF15B (1986)
Type : 6 cylindres en V turbocompressé avec “Rappel de distribution pneumatique”
Cylindrée : 1 494 cm3
Puissance : 800 ch à 12 500 tr/min
Châssis : Lotus
II/ V10 atmosphérique 3.5L
Renault RS1 (1989)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 4 soupapes par cylindres, injection directe.
Cylindrée : 3 493 cm3
Puissance : 650 ch
Matière : Aluminium
Poids : 141 kg
Châssis : Williams
Renault RS2 (1990)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 4 soupapes par cylindres, injection directe.
Cylindrée : 3 493 cm3
Puissance : 660 ch à 12 800 tr/min
Poids: 139 kg
Châssis : Williams
Renault RS3 (1991) et RS3C (1992)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 4 soupapes par cylindres, injection directe.
Cylindrée : 3 493 cm3
Puissance : 700 ch à 12 500 tr/min
Poids : 137 kg
Châssis : Williams
Renault RS4 (1992)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Cylindrée : 3 493 cm3
Puissance : 750 ch à 13 000 tr/min
Poids : 137 kg
Châssis : Williams, Ligier
Renault RS5 (1993)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Cylindrée : 3493
Puissance : 780 ch à 13 800 tr/min
Châssis : Williams, Ligier
Renault RS6 (1994)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Cylindrée : 3 493 cm3
Puissance : 790 ch à 14 300 tr/min
Constructeur : Williams, Ligier
III/ V10 atmosphérique 3.0L
Renault RS7 (1995) et RS8 (1996)
Type : 10 cylindres en V à 67°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 40 soupapes pneumatiques, injection directe
Cylindrée : 3 000 cm3
Puissance : 750 ch à 14 300 tr/min (14 500 tr/min RS8)
Châssis : Benetton, Williams
Renault RS9 et RS9B (1997)
Type : 10 cylindres en V à 71°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 40 soupapes pneumatiques, injection directe
Cylindrée : 3 000 cm3
Puissance : 755 ch à 14 600 tr/min
Poids : 121 kg
Châssis : Benetton, Williams
Renault RS21 (2001)
Type : 10 cylindres en V à 110°
Configuration : 40 soupapes
Cylindrée : 2 997 cm3
Puissance : 780 ch à 17 400 tr/min
Châssis : Benetton
Renault RS22 (2002)
Type : 10 cylindres en V à 110°
Configuration : 4 arbres à cames en tête, 40 soupapes, soupapes pneumatiques, injection directe.
Cylindrée : 3 000 cm3
Puissance : 820 ch à 17 500 tr/min
Châssis : Renault
Renault RS23 (2003)
Type : 10 cylindres en V à 110°
Configuration : 40 soupapes
Cylindrée : 3 000 cm3
Puissance : 830 ch à 17 800 tr/min
Poids : 90 kg
Châssis : Renault
Renault RS24 (2004) et RS 25 (2005)
Type : 10 cylindres en V à 72°
Configuration : 40 soupapes
Cylindrée : 3 000 cm3
Puissance : 900 ch à 19 000 tr/min
Poids : 115 kg
Châssis : Renault
IV/ V10 atmosphérique 3.0L
Renault RS26 (2006)
Type : 8 cylindres en V à 90°
Configuration : 32 soupapes
Cylindrée : 2 400 cm3
Puissance : 750 ch 19.500 tr/min
Poids : 95 kg
Matière : Aluminium
Châssis : Renault
Renault RS27 (2007-2013)
Type : 8 cylindres en V à 90°
Configuration : 32 soupapes
Cylindrée : 2 400 cm3
Poids : 95kg
Matière : Aluminium
Châssis : Renault, Red Bull, Lotus (à partir de 2011), Caterham et Williams (à partir de 2012)
Nouvelle réglementation moteur en 2014
A partir de 2014, la F1 va connaître une nouvelle réglementation technique concernanr les motorisations, les des plus importantes de son histoire. Après 7 ans de gel des évolutions moteur, la nouvelle réglementation va remettre au premier plan le rôle des motoristes dans la performance des monoplaces. Les ingénieurs devront conserver les performances et la puissance (750 chevaux), tout en consommant près de 40% de carburant en moins sur un Grand Prix. Ils devront ainsi développer un power-unit (unité de puissance) constitué d’un moteur thermique fortement downsizé accouplé à un double système de récupération d’énergie composé de 2 moteurs électriques.
– Downsizing : avec le passage d’une architecture V8 à V6, une réduction d’un tier de la cylindrée, de 2.4L à 1.6L et une suralimentation par turbo-compresseur, régime maximum limité à 15 000 tr/min.
– Double système de Récupération d’Energie (ERS) : il récupère à la fois l’énergie cinétique du véhicule (ERS-K) et l’énergie thermique issue des gaz d’échappement (ERS-H) grâce respectivement à 2 moteurs générateurs électriques (MGU-H et MGU-K).
Les nouvelles limites imposées par le règlement FIA 2014 se divisent en 3 catégories :
– Une double-limitation liée au carburant : avec d’une part la limitation de la quantité de carburant, puisque la quantité de carburant maximale embarquée en course passe à 140 litres; et d’autre part, une limitation du débit maximum de carburant, avec un débit instantané maximum de 140 litres par heure.
– Une double-limitation du flux d’énergie électrique : limitation de la quantité d’énergie récupérée par tour et limitation de la quantité d’énergie électrique transformée en énergie propulsive.
– Une limitation des coûts de développement et du nombre de moteurs par saison : 5 moteurs par pilote en 2014, 4 à partir de 2015 (contre 8 aujourd’hui). Les technologies et matériaux utilisés doivent se rapprocher de ce qui se fait en série.
Sources : CP Renault et Stats F1