Avec près de 445 kilomètres à parcourir et 18 zones de régularité, dont 6 disputées en pleine nuit, cette troisième étape du Rallye Neige et Glace 2025 (lire ici) s’annonçait aussi attendue que redoutée. Alors que la veille, la météo était restée stable, la journée a été marquée par une alternance de pluie et de soleil, rendant les conditions encore plus piégeuses, surtout lors des épreuves nocturnes.
Dès le réveil, les concurrents ont dû se mettre dans le rythme, avec une première ZR située à seulement 400 mètres du parc fermé. Un réveil brutal, plongeant les équipages dans les bois de Malbuisson, où certaines portions du tracé se révélaient particulièrement glissantes. Une entrée en matière exigeante pour cette journée clé du rallye.
Je retrouve les 4×4 un peu plus tard dans la matinée, alors que le sol reste humide. Malgré ces conditions piégeuses, la transmission intégrale fait son job, offrant une motricité optimale et évitant ainsi toute glissade involontaire dans les enchaînements sinueux des ZR.
Puis, c’est au tour des VHC. Beaucoup choisissent de prendre la corde dans ce virage en dévers positif, mais aucun ne semble vouloir faire le show devant mon objectif. Même les Belges Delhez Johnny et Gengoux Baptiste, au volant de leur Ford Escort Mkii Rothmans, pourtant habitués des rallyes hivernaux comme les Légendes Boucles de Bastogne, restent sages et concentrés sur leur trajectoire.
Les ZR s’enchaînent et, cette fois, la pluie fait son apparition, compliquant encore un peu plus les conditions de course. Ici, au départ de l’une d’entre elles, les concurrents profitent d’un court instant pour analyser leurs notes avant de s’élancer. Distribuées le matin même afin d’éviter tout repérage préalable, l’organisation laissent en réalité très peu de temps aux copilotes pour assimiler le roadbook, tant le rythme des journées est intense.
Autre particularité du Neige et Glace : aucune route n’est fermée à la circulation pendant l’épreuve. À cette période de l’année, il n’est donc pas rare de voir un équipage bloqué derrière un camion laitier, ajoutant un paramètre inattendu à la course. Pas de casque ni de combinaison obligatoire ici, et les départs sont autonomes : à chaque pilote de gérer son écart avec le concurrent précédent. Résultat, très peu de véritables arrêts dans la journée, ce qui ne leur laisse aucun répit entre chaque zone de régularité.
La dernière ZR de la matinée s’achève à quelques mètres du centre-ville de Les Fins, où les concurrents profitent d’une pause bien méritée pour se restaurer. Particularité de ce secteur : c’est l’une des rares zones de régularité dont le tracé est révélé au public. Une aubaine pour quelques habitants curieux, venus se rassembler dans la dernière épingle, espérant assister à quelques belles trajectoires… et pourquoi pas à un peu de spectacle.
En ce début d’après-midi, le ciel bleu refait son apparition, offrant un bref répit aux concurrents avant qu’ils ne s’attaquent à la deuxième et probablement la plus redoutable partie du rallye, d’autant plus que les prévisions annoncent l’arrivée de la neige en début de soirée…
Le tracé alterne entre terre et asphalte, empruntant des routes étroites mais pittoresques, comme celle menant à la Cascade du Moulin de Vermondans.
Comme à son habitude, Malans a été le théâtre d’un départ type ‘Gymkhana’ pour la première ZR de nuit. Un exercice particulièrement délicat pour les 4 roues motrices. Parmi eux, la Toyota GT4 ST 205 des Franc-Comtois Mougin et Ballet s’est retrouvée en difficulté dans les virages serrés, au point de devoir effectuer une marche arrière pour se repositionner.
Place à l’une des ZR les plus exigeantes du rallye, alors que la nuit est totalement tombée et que la température continue de chuter, permettant aux premiers flocons de neige de se former. Certains équipages avaient anticipé en chaussant les pneus cloutés dès Malans, mais pour l’instant, ce n’est pas sur la neige qu’ils doivent composer… mais bien dans la boue. Sur ces ZR forestières, l’adhérence est précaire et les kilomètres défilent à la lueur des phares, dans une atmosphère aussi exigeante qu’effrayante.
Si quelques concurrents ont pris un peu de vitesse et ont fait des tout droits sans grande conséquence dans cette épingle, la Porsche 914 n°43 n’a pas eu cette chance et s’est retrouvée coincée contre les troncs d’arbre bordant le chemin. Impossible pour l’équipage de se dégager seul, mais fort heureusement, la solidarité des équipages suivants s’est manifestée, permettant à la Porsche de repartir, avec un retard considérable sur sa moyenne.
Bien que de nombreux faits de course aient ponctué cette étape, il faudra attendre la dernière journée pour connaître les vainqueurs des différentes catégories, qui devront encore affronter les dernières difficultés avant de décrocher la victoire. Le suspense reste entier, et les premiers kilomètres de la matinée pourraient bien bouleverser les classements…
Credit photos @Matthieu Bourgeois
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