Avec le Rafale, Renault revient dans le segment des véhicules statutaires après le discret passage de la Talisman. Au programme : un nouveau « langage stylistique » signé Gilles Vidal (transfuge de chez Peugeot), des motorisations hybrides auto rechargeable E-Tech de 200 ch et 4×4 300 ch (à venir) associés à une boîte de vitesses intelligente multimode, un toit vitré interactif « Solarbay », un affichage tête haute évolué et des nouveaux graphismes pour les écrans OpenR.
Rafale, l’autre avion
C’est au Salon de l’Aéronautique du Bourget que Renault présente son véhicule premium Rafale. Bien qu’utilisé par Dassault pour son chasseur de 5ème génération, le nom Rafale appartient à Renault. Passionné d’aviation, Louis Renault fait l’acquisition en 1933 des sociétés d’aviation Caudron. Il crée alors la société Caudron Renault et renomme tous les avions Caudron par des noms de vent : le C460 devient Rafale en 1934, le C500 Simoun, le C640 Typhon et le C714 Cyclone.
C’est à bord du Rafale que la célèbre Hélène Boucher a battu plusieurs records de vitesse dont celui du record du monde féminin de vitesse sur 1 000 kilomètres en atteignant 445 km/h le 11 août 1934. La ligne particulière du Caudron Renault Rafale est due aux travaux de Marcel Riffard. Cet ingénieur aérodynamicien a également travaillé sur le design des automobiles Renault de l’époque, dont la Nervasport et la Viva Grand Sport, modèle luxueux motorisé par un 6 cylindres en ligne. Sur les publicités de l’époque, Hélène Boucher, alors sous contrat avec Renault, vantait les mérites de la Viva Grand Sport à son volant.
Rafale de SUV…
En quelques mois, Renault a dévoilé trois véhicules premium, tous des SUV du segment D, ayant chacun une cible bien distincte. Après le succès commercial du SUV Coupé Arkana du segment C, la marque au losange réitère avec le SUV Coupé Rafale, reprenant la plate-forme CMF-CD des SUV Austral et Espace, pour se positionner face à une concurrence fournie : Audi Q5 Sportback, BMW X4, DS 7, Mercedes GLC Coupé, Peugeot 408 (lire notre essai ici).
Quelques mois après son arrivée chez Renault, Gilles Vidal s’attèle au projet Rafale, à l’automne 2020. Si l’Austral et l’Espace sont très proches (l’Espace étant un Austral 7 places, diront les mauvaises langues), le Renault Rafale adopte le langage stylistique initié avec la Mégane E-Tech (lire notre essai ici) et Scenic Vision (lire ici) : capot horizontal, proue sculptée, épaules marquées, surfaces creusées et arêtes vives, becquet de toit percé (rappelant les oreilles de chat de la 408…). La calandre inédite est constituée d’une multitude de petits losanges en 3D autour de l’emblème central.
Cette déclinaison de losanges noir brillant évoque les grilles alvéolées des calandres haut de gamme d’antan. L’ensemble se détache d’un fond bleu ou gris schiste (selon les versions), apparaissant ou disparaissant, en arrière-plan, selon l’angle de vision, comme les effets d’optiques des œuvres d’art contemporaines des années 70. Un clin d’œil à Victor Vasarely, le pape de ce mouvement, dont le nom est lié à Renault puisque son fils Yvaral Vasarely dessina le logo de la marque en 1972, auquel le nouveau logo actuel rend hommage.
A noter la nouvelle signature lumineuse de la marque, avec son graphisme dérivé du losange, et les deux feux arrière séparés s’inspirant des jeux graphiques chinois du tangram (carré découpé en 7 pièces : 5 triangles, 1 parallélogramme et 1 carré). Ils sont animés par la technologie micro-optiques lorsqu’ils sont allumés et affichent un effet visuel de « glaçon flottant » lorsqu’ils sont éteints.
D’un empattement identique de 2,74 m, le Rafale est presque aussi long et haut qu’un Espace, avec voies élargies de 4 cm à 1,63 m : Longueur 4,71 m, largeur 1,86 m, hauteur 1,61 m contre respectivement 4,72 m, 1,85 m, 1,65 m pour l’Espace (ce dernier étant lui-même plus grand que l’Austral qui mesure respectivement 4,51 m, 1,83 m, 1,63 m et 4,51 m d’empattement). Le coffre est d’une contenance de 530 dm3. Les jantes sont plus grandes (20” ou 21”) et adopte des pneus plus larges (245 mm). Cinq coloris sont disponibles : Rouge Flamme, Noir Étoile, Gris Schiste Brillant dont deux teintes inédites nouvelles, Blanc Nacré Satin et Bleu Alpine (bis).
Rafale 4Control
Renault a particulièrement soigné les qualités dynamiques du châssis, dont le plaisir de conduite doit nettement se démarquer des Austral et Espace. La finition « Esprit Alpine » est dotée du train arrière multi-bras couplé à la dernière évolution du système à quatre roues directrices « 4Control Advanced ». La suspension multi-bras permet d’adopter les réglages les plus performants en termes de tenue de route et de mieux contrôler les remontées acoustiques.
Les 4 roues directrices permettent de gagner en stabilité à haute vitesse (au-dessus de 50 km/h, micro-braquage jusqu’à 1 degré des roues arrière, dans le même sens que les roues avant) et de rendre le véhicule maniable en ville (braquage des roues arrière dans le sens opposé jusqu’à 5 degrés) avec un rayon de braquage 10,4 m, de digne d’une citadine. De plus, le Rafale profite d’une évolution du système de pilotage électronique du train arrière « Vehicle Motion Control » (VMC 2). Les réglages spécifiques des ressorts, des amortisseurs et de la barre anti-roulis ont été modifiés, ainsi que la direction à la démultiplication plus directe.
Rafale d’hybride
Au lancement, Renault propose le groupe motopropulseur essence hybride auto rechargeable « E-Tech full hybrid » de 200 ch, associé à une boîte automatique multimode à crabots sans embrayage. La marque annonce une consommation moyenne de 4,7 litres/100 km (à confirmer) ainsi qu’une autonomie jusqu’à 1 100 km. La motorisation « E-Tech full hybrid » est composée d’un moteur thermique 3 cylindres essence 1,2L turbocompressé (cycle Miller, longue course, turbo à géométrie variable, rendement 41%) d’une puissance de 130 ch (96 kW) fournissant 205 Nm de couple, et de deux moteurs électriques.
Le moteur principal, assurant les roulages en électrique, développe 50 kW (70 ch) et 205 Nm, le moteur électrique secondaire (type HSG, High-voltage Starter Generator) offre 18,4 kW (25 ch) et 50 Nm pour les démarrages du moteur thermique et les changements de rapports de la boîte à crabots sans embrayage. La batterie lithium-ion affiche une capacité de 2 kWh sous 400V. Avec des démarrages 100% électriques, la récupération d’énergie est activée automatiquement à la décélération et au freinage, permettant jusqu’à 80% de temps de roulage électrique en ville et jusqu’à 40% d’économie de carburant par rapport à une motorisation thermique équivalente. Quatre niveaux de freinage régénératif sont sélectionnables via les palettes au volant.
La boîte de vitesses automatique multimode à crabots, issue de la technologie F1, combine deux rapports pour le moteur électrique principal et quatre rapports pour le moteur thermique. 15 combinaisons possibles de fonctionnement, entre les différents moteurs (électriques et thermique) sont possibles. La boîte intelligente multimode sélectionne automatiquement le mode de fonctionnement du groupe motopropulseur : 100% électrique, 100% thermique, hybride dynamique (moteurs thermique et électrique ensemble), e-drive (électrique en mode motrice et thermique en mode recharge), récupération d’énergie (le moteur électrique récupère l’énergie cinétique).
Dans un second temps, le Renault Rafale recevra une évolution de son groupe motopropulseur hybride, atteindre la puissance de 300 ch, avec l’apport d’un moteur électrique supplémentaire sur le train arrière et d’une batterie d’une capacité plus importante permettant le passage à l’hybride rechargeable, à l’image du DS 7 E-Tense Performance 360 4×4 (lire notre essai ici). Cette version 300 ch PHEV du Rafale sera plus lourde que la version 200 ch HEV annoncée pour 1 650 kg.
Solarbay, toit vitré interactif
Le Solarbay est le toit vitré panoramique (1,47 m x 1,12 m) développé par Saint-Gobain. Il s’agit d’un système actif complet qui s’opacifie à la demande et qui est basé sur un déplacement de molécules provoqué par un champ électrique (technologie du PDLC, Polymer Dispersed Liquid Cristal, cristaux liquides dispersés de polymère). La protection solaire est maximale et immédiate, l’opacification s’opérant en séquence des neuf segments qui recouvrent la surface du toit vitré. Le toit vitré interactif Solarbay est piloté à la voix via Google Assistant ou par l’intermédiaire d’un bouton situé au niveau du plafonnier, avec quatre positions possibles : toit entièrement transparent, toit entièrement opaque, toit transparent dans sa partie avant et opaque dans sa partie arrière, et vice versa.
OpenR aux nouveaux graphismes d’écrans
Apparu sur Mégane E-Tech electric puis décliné sur Austral et Nouvel Espace, le cockpit digital OpenR de Renault Rafale est composé de deux dalles ajustées d’un seul tenant en forme de « L » : un écran TFT horizontal de 321 cm² et 12,3 pouces de diagonale sur le tableau de bord (1920 x 720 pixels, format paysage) et un écran vertical tactile de 453 cm² et 12 pouces de diagonale au milieu de la console (1250 x 1562 pixels, format portrait).
Positionné pour être vu et touché facilement, l’écran OpenR permet au conducteur de profiter du système multimédia OpenR Link sans quitter la route des yeux. L’expérience de navigation est enrichie par l’écosystème Google ayant fait ses preuves, référence dans le domaine. Les designers UI (user interface, interface utilisateur) ont développé un nouvel habillage graphique : le losange apparaît sous la forme d’un segment avec une diagonale ascendante de 28°. Omniprésente, cette diagonale rythme les informations affichées sur le tableau de bord et la dalle centrale. Sur l’écran du tableau de bord faisant face au conducteur, le rond traditionnel façon cadran analogique cède sa place à une diagonale de 28° – la speed line – qui se colore au gré de la montée en régime du moteur ou de la vitesse.
Enfin, référence au monde de l’aviation moderne, le Rafale reçoit un affichage tête haute évolué de grande dimension (9,3 pouces). La vitesse du véhicule, les aides à la conduite activées, l’alerte de survitesse et les indications de la navigation sont projetées directement dans le pare-brise.
Source CP Renault