Le petit constructeur anglais Lotus sort à peine d’une longue et douloureuse restructuration, après le départ de l’équipe dirigeante menée par Dany Bahar. Elle a laissé la place à celle de Jean-Marc Gales, nouveau PDG nommé par le propriétaire de la marque d’Hethel, DRB-Hicom. L’espoir est revenu avec une augmentation des ventes de +54% par rapport à 2013, soit 551 véhicules vendus en plus, sur un total de 1565 unités écoulées en 2014. La concurrence ne craint rien, le chiffre en valeur absolue reste faible, loin des niveaux de vente de Lamborghini, Ferrari ou Porsche, certes adossées à de grands groupes automobiles. Le retour de Lotus au Salon de Genève est une très bonne chose, un signe positif envoyé aux clients et aux passionnés de la marque de Colin Chapman.
Hausse des ventes et nouveau réseau de distribution
C’est l’Europe qui tire les ventes par le haut avec une croissance de +81%, suivi des USA +29%, de l’Asie et du Moyen-Orient +24%, même si les stocks des concessionnaires ont fortement augmentés, ceci expliquant en partie cela.
Cocorico ! C’est sur le marché français que les ventes ont le plus progressé avec +143%, suivi de peu par l’Allemagne +139%, la Chine +130% et le Japon +125%. Le réseau s’est étoffé avec 25 nouveaux revendeurs en 2014 soit 163 concessions au total, 50 de plus devraient ouvrir en 2015.
“La hausse des ventes et du nombre de revendeurs démontre la confiance des clients en notre marque” explique Jean-Marc Gales. “L’accueil reçu par nos dernières productions est aussi bon sur nos marchés déjà établis que sur les nouveaux marchés. Ce qui traduit un développement stratégique qui va dans la bonne direction”.
Nouvelle version “excitante” d’un modèle existant pour la Salon de Genève
Les rumeurs vont bon train, aussi nous allons essayer d’y voir plus clair. Commençons par des modèles radicaux, conforme à la philosophie du “Light Is Right”. L’évolution de la récente Elise S en version Cup vient proposer une offre typée circuit se plaçant sous l’Exige S V6 Cup. Qu’il y a t il au dessus ? Deux propositions à retenir avec tout d’abord une Evora S V6 Cup de 450 ch reprenant les caractéristiques de l’Evora GTE de 444 ch déjà vue en 2011 et 2012. Version améliorée aussi bien au niveau moteur que châssis, mais aussi restylée et plus pratique d’accès à bord, avec un nouvel intérieur, plus légère de 80 kg soit 1,3 T donnant un rapport poids/puissance de 2,9 kg/ch.
Moins probable, mais à ne pas écarter tout de même, la descendante de la Lotus 2-Eleven, dotée cette fois ci du V6 compressé de l’Evora S Cup, 450 ch pour un poids très contenu. Pour rappel, avec 255 ch pour 670 kg à sec soit 851 kg en ordre de marche et un rapport poids puissance de 3,3 kg/ch, la Lotus 2-Eleven a été une “circuit car” des plus efficace et performante, ces dernières années. La récente Elise S Cup ne pourra guère évoluer encore longtemps, Lotus se doit de ne pas abandonner cette niche.
Autre piste à ne pas négliger, moins radicale, l’Evora E-Hybrid issue du prototype Evora 414 E-Hybrid vu au Salon de Genève 2010. Le principe est simple, deux moteurs de 207 ch (2 x 207 = 414 ce qui explique le nom de cette étude) placés sur chacun des trains roulant sont alimentés par des batteries lithium-polymère de 17 kWh. L’autonomie annoncée en mode “zero emissions” est d’environ 45 kilomètres . Après, un petit bloc thermique 3 cylindres 1.2L de 47 ch prend le relais pour continuer à alimenter les moteurs électriques, étant donc générateur d’énergie. Le 0 à 100 km/h était donné pour 4.0 sec.
Lotus manque cruellement de trésorerie. Ses ventes, même en hausse, ne suffisent pas à subvenir à ses besoins. Le Groupe Lotus équilibre ses comptes, quand il le peut, grâce notamment à son département d’ingénierie, Lotus Engineering. Comme Porsche Engineering, ce département conseille d’autres constructeurs et clients.
Ainsi, Infiniti a confié le développement de l’Emerg-e Concept présenté au Salon de Genève 2012 à Lotus Engineering. Vu au Festival Of Speed de Goodwood 2012 au main de Mark Webber, l’Emerg-e Concept fonctionne et roule tout comme son inspiratrice, l’Evora 414 E-Hybrid.
Ce nouveau genre de sportive ne vous rappelle rien ? Si, bien sur, la BMW i8, élue par Top Gear voiture (sportive) de l’année 2014 ! Il est temps pour Lotus d’appliquer à sa gamme les développements vendus à ses clients.
Un SUV Lotus pour le futur proche ?
En 2005, au Salon de Genève, Lotus a présenté sur son stand, l’APX Concept, un SUV dont les initiales signifient Aluminium Performance Crossover. Châssis aluminium, moteur 6 cylindres de 300 ch, poids inférieur à 1,6T, 0 à 100 km/h en 5,4 sec, VMax de 245 km/h. Cette étude était destinée au propriétaire de Lotus à l’époque, le constructeur malaisien Proton.
Sept ans après, au Salon de Pekin, c’est chez la marque chinoise Yougman que cela se passe. Jeune marque automobile créée en 2001, elle est propriétaire également de Saab avec Pang Da, des autocars Neoplan et des camions MAN. Yougman vend notamment des Proton rebadgées sur le marché chinois. En 2012, elle y présente un SUV proche de la pré-série, le T5. Lotus Engineering a, une nouvelle fois, été mis à contribution pour son expertise. L’APX Concept n’est pas loin, d’un empattement de 2,70 m, celui du T5 mesure 10 cm de moins soit 2,60 m. Plus de 6 cylindres 3.0 L mais un 4 cylindres 1.5L turbo conçu chez Campro en Chine.
Un SUV Lotus ? Horreur ? Malheur ! Initié par les marques prémiums, BMW, Mercedes puis Audi, les constructeurs spécialistes se sont engouffrés dans la brèche, à commencer par Porsche et son Cayenne. Le dernier annoncé en date, est Jaguar avec le F-Pace, demain ce sera Lamborghini avec l’Urus.
Ce type de produit est très rémunérateur pour les marques, à tel point qu’elles déclinent le concept SUV sous toutes ses formes, Sport Utility Vehicule, Sport Activity Vehicule et Sport Activity Coupé… Le précurseur Range Rover a créé un marché.
Comme la clientèle, le marché a évolué, renforçant le poids des places dites “émergentes”. Aujourd’hui la Chine, l’Asie, le Moyen-Orient et la Russie ont rejoint l’Amérique, l’Australie et l’Europe.
Pourquoi Lotus ne répondrait à cette demande par une offre adaptée ? Lotus Engineering a démontré son savoir faire en la matière. Mais n’est ce pas trop tard pour Lotus ? Et surtout, l’usine d’Hethel a t elle la capacité de production suffisante pour un tel véhicule ? Les marges dégagées permettraient ainsi de relancer le développement des futures Lotus de sport. L’Elise S2/S3 va avoir 15 ans… et l’Esprit n’a toujours pas de descendance.
Oui, Très bonne Analyse !
Très bonne analyse, une seul mot d’ordre, Wait & See et rendez début Mars à Genève