Suite des légendes du constructeurs de Stuttgart aux 24 Heures du Mans. Après les 356 SL (lire ici), 917 (lire ici), 936 (lire ici) et 924 Carrera GTR (lire ici), voici la 962C.
Nom : 962C. Fait marquant : Le chant du cygne
Introduite en 1982 pour la saison inaugurale du Groupe C, la 956 domine la catégorie de la tête et des épaules. Fiable et rapide, elle dispose d’une aérodynamique très travaillée incluant l’effet de sol ce qui occasionne un bond en performances : elle génère ainsi un appui supérieur à son propre poids aux environs de 320 km/h et également c’est la première Porsche à utiliser une monocoque en aluminium (technique pourtant utilisée par les artisans anglais depuis une bonne quinzaine d’années !). Le bébé est évidemment signé Norbert Singer et devient d’entrée l’arme absolue en endurance pour bien des années. En plus, elle est disponible pour les équipes clientes à partir de 1983. Cela se traduit par une moisson de titres et de victoires tant par l’usine que par des privés en cas de défaillance des machines officielles. Bien peu de chose est laissée à la concurrence. La 956 remporte les 24 Heures du Mans 1982, 1983, 1984 et 1985 et en 1983, huit 956 se placent aux 8 premières places !
En 1984, la 962 est introduite. Non, la 956 n’était pas obsolète, mais elle ne pouvait pas courir aux USA en IMSA. La faute principalement à deux caractéristiques : le pédalier est situé en avant de l’axe des roues avant, ce qui est interdit outre-Atlantique et le sera bientôt partout pour des raisons de sécurité, et le moteur Mezger double turbo n’est retrouvé dans aucune Porsche routière, ce qui ne convient pas au règlement IMSA qui demande que les moteurs soient extrapolés de la série. Qu’à cela ne tienne, la 962 arrive aux USA en 1984 et est donc une 956 à l’empattement légèrement rallongé (visible en arrière des roues avant) et à simple turbo.
En Europe, l’usine Porsche se dote de 962C (rallongée mais gardant le Biturbo de la 956) dès 1984 avant de la proposer aux privés pour 1985 en remplacement de la 956.
Le succès continue de la même façon, mais la concurrence s’organise. Au Mans, les victoires sont décrochées en 1986 et en 1987. En 1988, les Jaguar, plus modernes (la Porsche a donc déjà 6 ans) l’emportent de justesse puis en 1989 c’est le décrochage, l’usine rangera la 962 au musée et laissera le champ libre à Sauber, Jaguar et consorts. Cependant, la 962 restera extrêmement populaire chez les privés jusqu’au bannissement du groupe C en 1993. La voiture aura aussi de la descendance, parlons de la Dauer 962C ou de la 911 GT1…
La 962C châssis 962-006 a remporté en 1987 la dernière des 6 victoires consécutives de la 956-962, avec Hans-Joachim Stuck, Derek Bell et Al Holbert avec 355 tours soit 4791,777 km parcourus.
Relisez nos articles sur la garage de Porsche aux 24 Heures du Mans à Teloché de 1951 à 1981, ici partie 1 et ici partie 2, ainsi que le Porsche Rennsport Reunion V à Laguna Seca (ici).
Crédit photos @Raphaël Dauvergne