Porsche 911 RSR, boxer de compétition
Historique Porsche

Porsche 911 RSR, boxer de compétition

Porsche 911 2.8 RSR Sunoco Team Penske

Au cours des 47 dernières années, la 911 RSR, développé spécifiquement pour la course automobile, a enrichi Porsche de victoires, mais aussi financièrement via des équipes privées. Début 1973, la 911 Carrera RSR 2.8 décroche la victoire générale aux 24 Heures de Daytona avec les Américains Hurley Haywood et Peter Gregg, ainsi que la victoire de classe aux 24 Heures du Mans, avec un boxer de 3.0 litres.

L’ancêtre de tous les modèles RSR de Porsche est la 911 Carrera RSR 2.8. Sur la base de la Carrera RS 2.7 (RS pour « Renn Sport »), elle est créée pour la saison 1973, en tant que prototype suivant  la réglementation FIA Groupe 4. Par rapport au modèle de production, les modifications notables étaient les roues arrière plus larges de 50 millimètres, l’alésage modifié pour passer de 2.7 à 2.8 litres, le radiateur d’huile installé à l’avant, le grand réservoir de 120 litres, l’aileron arrière nommé « ducktail », l’arceau cage. Les portes, le capot avant et les fenêtres latérales étaient en plastique.

1973 Daytona Porsche 911 Carrera RSR, Porsche 911 S
1973 Daytona Porsche 911 Carrera RSR (59) et Porsche 911 S (58)
1973 Daytona Porsche 911 Carrera RSR
1973 Daytona Porsche 911 Carrera RSR
1973 Targa Florio Porsche 911 Carrera RSR
1973 Targa Florio Porsche 911 Carrera RSR
1973 Targa Florio Porsche 911 Carrera RSR
1973 Targa Florio Porsche 911 Carrera RSR

La Porsche 911 RSR 2.8 litres de 1973 produisait 290 ch (213 kW) et le 3.0 litres litres de l’année suivante 330 ch (243 kW). L’alésage de 92 mm et la course de 70,4 mm étaient identiques par rapport au véhicule homologué pour la route. La compression de 10,3:1 était plutôt modérée par rapport aux normes actuelles. D’une masse d’environ 900 kg sur la balance, le rapport poids/puissance affiché était performant. La boîte manuelle à cinq vitesses était standard (type 915). Au cours de sa première saison de course, Porsche lance une version 3 litres, suivi en 1974 d’un nouveau flat 6 turbocompressé de 2.1 litres, aligné au Mans.

1974 Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo

Aujourd’hui, la nouvelle Porsche 911 RSR (modèle 2019, lire ici) est propulsée par un six cylindres de 4.2 litres de 515 ch (378 kW), le plus gros moteur boxer jamais monté sur une 911 de course, placé devant l’essieu arrière afin d’optimiser répartition du poids. Ce falt 6 est secondé par une boîte séquentielle à six vitesses à double embrayage. La première 911 RSR était mince et courte. La dernière génération mesure environ 50 cm de plus en longueur, 40 cm de plus largeur et 30 cm de plus en empattement.

1974 Le Mans Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Le Mans Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Le Mans Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Le Mans Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Nürburgring Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo
1974 Nürburgring Porsche 911 Carrera RSR 2.1 Turbo

« Je pense que la plus grande différence entre hier et aujourd’hui est précisément dans ce domaine. Rien ne fonctionnait sans double débrayage, dans le passé en rétrogradant vous deviez mettre votre pied gauche sur l’embrayage et votre pied droit sur le frein et l’accélérateur en même temps. De plus, la main droite devait rester sur le levier de vitesses. De nos jours, c’est plus facile grâce aux développements techniques dans presque tous les domaines. Vous pouvez piloter à la limite plus régulièrement avec les dernières Porsche 911 RSR », explique Romain Dumas.

« Il y a toujours beaucoup de nervosité dans le pilotage d’une Porsche 911 Carrera RSR 2.8 de 1973, avec un sous-virage lourd. Lors du freinage, du virage, vous deviez attendre le moment parfait pendant le changement de rapport pour reposer votre pied. Sinon, c’était difficile, un énorme défi pour nous les pilotes. Nous n’avons plus ces instabilités dans les nouvelles voitures. », explique Richard Lietz. « Pourtant la première RSR est ma préférée de toutes 911 RSR. C’est merveilleux de piloter cette voiture à la limite, qui ne demande qu’à rouler vite. », précise t il.

1975 Daytona Porsche 911 Carrera RSR Brumos
1975 Daytona Porsche 911 Carrera RSR Team Brumos

Les avancées techniques des modèles RSR de Porsche sont clairement visibles sur le chronomètre. En 1973, Gijs van Lennep et Herbert Müller ont remporté une victoire de classe et une 4ème place au classement général aux 24 Heures du Mans avec un temps de tour moyen de 4 min 20 sec. Les temps de qualification étaient environ cinq secondes plus rapides. Le circuit des 24 Heures de 13,640 kilomètres d’alors n’avait pas de chicanes sur la légendaire ligne droite des Hunaudières. Aujourd’hui, un tour au Mans n’est que de 14 mètres plus court qu’en 1973, mais les temps au tour sont très différents. En 2018, le pilote d’usine Gianmaria Bruni a établi un nouveau record de qualification pour les véhicules GTE en 3 min 47,5 sec, soit plus de 30 sec d’amélioration.

Retrouvez l’évolution de la Porsche 911, des Carrera RSR au Groupe 4 et 5 ici, lors du Carrera Trophy du Rennsport Reunion V.

Crédit photos @ Porsche et Raphael Dauvergne

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