Suite des légendes du constructeurs de Stuttgart aux 24 Heures du Mans. Après les 356 SL (lire ici), 917 (lire ici), 936 (lire ici), 924 Carrera GTR (lire ici) et 962C (lire ici), voici la 911 GT1-98.
Nom : 911 GT1/98. Fait marquant : La victoire à point nommé
Comme vu précédemment, la 962 aura couvert une décennie mais n’a pas eu de descendance directe lors de son retrait. Au cours du début des années 90, la situation financière de Porsche était un frein aux programmes sportifs de grande envergure.
C’est l’arrivée de la catégorie GT1 en 1994 qui a relancé la machine. Norbert Singer a réussi un « coup » en 1994 en remportant les 24 Heures avec une Dauer 962C jonglant avec les limites du GT1.
Pour 1996, un programme est validé pour le BPR et les 24 Heures du Mans. Singer utilise toute sa science de la lecture des règlements techniques et joue sur le fait qu’une voiture, si elle est produite en version routière à au moins 25 exemplaires, est acceptable en GT1. Il va alors concevoir une « 911 » d’un genre tout à fait nouveau : à une demi-carcasse de 993, coupée derrière le pilote, est associée une structure tubulaire avec un moteur et une transmission issus de la 962. Voici la 911 GT1 à moteur central !
Mais la concurrence suit la même voie – Mercedes, Nissan, Toyota – et va même plus loin avec des monocoques carbone plus rigides et plus légères, ce que Porsche n’a encore jamais réalisé dans son histoire.
En 1998 et profitant d’un assouplissement du règlement (un seul exemplaire routier est maintenant nécessaire), une toute nouvelle voiture est créée. C’est un véritable prototype à coque en carbone, transmission séquentielle, toujours avec un moteur issu de la 962.
Les seules pièces communes avec une 911 du commerce sont les feux arrière et la vitre des phares avant !
Mais la concurrence une fois encore a frappé plus fort avec la Mercedes CLK-LM et la Toyota GT-One. En championnat FIA-GT, la 911 GT1/98 ne « voit pas le jour » face aux Mercedes, et au Mans, Toyota et Mercedes sont plus rapides. Mais la Porsche a pour elle la fiabilité, qui paye avec un doublé qui arrive à point nommé pour les 50 ans de la marque, presque jour pour jour ! La seule victoire remportée sera la plus importante. Laurent Aiello, Allan McNish et Stéphane Ortelli auront parcouru 351 tours sur le châssis 003, soit 4783,761 km, laissant la voiture sœur d’Alzen/Müller/Wollek à seulement 1 tour.
Relisez nos articles sur la garage de Porsche aux 24 Heures du Mans à Teloché de 1951 à 1981, ici partie 1 et ici partie 2, ainsi que le Porsche Rennsport Reunion V à Laguna Seca (ici).
Crédit photos @Raphaël Dauvergne