La semaine dernière, le Motor Village situé sur les Champs-Elysées accueillait Mario Isola, Responsable de la compétition automobile chez Pirelli. A quelques jours du Grand Prix de Melbourne 2018, c’était l’occasion d’en savoir un peu plus sur l’engagement de Pirelli en compétition, les nouvelles gommes introduites par la marque cette saison et la place que va pouvoir reprendre la France avec le Grand Prix de France qui se déroulera le week-end du 24 juin sur le circuit Paul Ricard.
Pour la saison F1 2018, Pirelli va élargir sa gamme et proposer deux nouveaux types de pneus, le but est de donner plus de dynamisme à la course en augmentant le nombre d’arrêts et donc le jeu des stratégies mises en place par les écuries. La gamme slick passe de cinq à sept composés, avec l’introduction d’un nouveau pneu super-dur (orange) et du nouveau hyper-tendre (rose).
Le nouveau pneu appelé super-dur reprendra les caractéristiques de la gomme dure de l’année dernière et ne sera a priori que très peu utilisé. Pirelli va décaler d’un cran l’ensemble de sa gamme, les pneus utiliseront des composés plus tendres et plus rapides en 2018 afin de tenter de répondre aux attentes des pilotes et de s’adapter plus précisément aux différents circuits mais aussi à l’augmentation des contraintes exercées sur les gommes du fait des nouvelles réglementations (charges et vitesses plus importantes qu’auparavant).
Cette palette élargie va permettre de laisser la part belle aux stratégies. Un pneu hyper-tendre sera plus rapide avec un haut niveau de grip. En revanche, il aura une durée de vie nettement plus courte que les autres pneus de la gamme.
Une équipe qui optera pour l’un des 2 pneus les plus durs de la gamme s’orientera alors vers une course avec un arrêt.
A contrario, 3 arrêts seront nécessaires pour les équipes sélectionnant les pneus les plus tendres.
Les tests hivernaux effectués notamment sur le nouveau tarmac du circuit de Barcelone, très différent de celui de l’année dernière, ont permis de collecter des informations et d’analyser la performance et la dégradation des pneumatiques sur ce nouvel enrobé et de croiser ces informations avec les relevés faits à Abu Dhabi fin 2017 et ainsi communiquer ces informations aux différentes équipes.
Enfin, la météo changeante de Barcelone a permis de tester avec succès l’ensemble de la gamme de pneus.
Globalement, ces essais ont aussi permis de constater que l’ensemble des voitures étaient plus rapides que l’an passé et de mieux connaître leurs limites. Les records de temps au tour sur les différents circuits devraient donc être revus à la baisse !
A noter les bonnes performance de l’écurie McLaren et Haas soulignées par Mario Isola.
Pirelli souhaite confier aux pilotes des pneus qu’ils vont pouvoir exploiter au maximum tout en tenant compte de la dégradation liée aux différentes contraintes thermiques dites normales et au « surface overheating » (en effet, lorsqu’un pilote se trouve en bataille avec un concurrent la surface du pneu entre alors en surchauffe, les pneumatiques perdent alors en adhérence et en performance et le pilote ne peut plus se battre).
Il s’agit donc pour Mario Isola de « trouver le bon compromis en conservant un pneu qui se dégrade suffisamment pour qu’il y ait des arrêts aux stands et des rebondissements dans la course sans pour autant augmenter le phénomène de « surface overheating » qui s’avère très désagréable pour les pilotes. »
Pour mémoire voici la réglementation 2018 en F1 en terme de pneumatiques :
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- « Pirelli fournira trois composés différents de pneus pour temps sec aux équipes que ces dernières utiliseront lors de chaque weekend de course. Le nombre de jeux de pneus slick fourni pour chaque voiture durant un weekend restera de 13.
- Pirelli sélectionnera deux jeux devant être disponibles pendant la course et un jeu du composé le plus tendre sera également conservé pour la dernière partie des qualifications. Les équipes composeront leurs 10 jeux restants à partir des trois composés disponibles lors de chaque course.
- Les choix faits par les équipes peuvent varier pour chacune de leur voiture, de sorte que des équipiers pourront avoir différents nombres de composés disponibles pendant un weekend donné.
- Comme par le passé, les conducteurs doivent continuer à utiliser au moins deux composés différents lors d’une course par temps sec.
- Les jeux seront rendus à Pirelli pendant un weekend, y compris le jeu destiné à être utilisé en Q3. Les conducteurs ne passant pas en Q3 pourront utiliser ce jeu pendant la course.
- Les équipes doivent communiquer leurs choix de composés à la FIA avant chaque course et au moment opportun pour respecter les délais fixés avec Pirelli. Les décisions demeureront secrètes. »
Enfin, Gilles Dufeigneux, actuel directeur général du Grand Prix de France, était également présent ce matin aux côtés de Mario Isola. En effet, le retour d’un Grand Prix en France après 10 ans d’absence constitue un réel challenge.Un festival aura lieu du 20 au 24 juin à Marseille, dans la lignée de celui qui a eu lieu l’année dernière à Trafalgar Square, pour fêter ce retour.
Ce dernier espère organiser un bel évènement avec un passage de la patrouille de France, des concerts et beaucoup d’autres animations.
Le but est d’ouvrir et de promouvoir l’événement auprès d’un public plus large, plus jeune, plus féminin, plus « digital », avec notamment de nombreuses applications qui vont être mises en place à cette occasion.