Sébastien Loeb et toute l’équipe Peugeot Sport se sont livrés à une ultime répétition générale avant de s’envoler en juin vers le Colorado.
Pour le champion du Monde, c’est clair : « Le Mont Ventoux ? Il y avait plus de chance que je le fasse en voiture plutôt qu’à vélo ! ». Il suffit de quelques kilomètres sur la route qui mène à la base d’essais pour comprendre pourquoi cette montagne est un tel mythe aux yeux de tous les amateurs de cyclisme. Sa pente est ardue et ses virages ne laissent aucun répit jusqu’au sommet, à 1909 mètres d’altitude. Un relief qui offre aux plus courageux un magnifique panorama sur la douce Provence. Lorsque l’effort devient plus douloureux avec l’altitude, la végétation se fait rare et le décor devient lunaire. Les six derniers kilomètres – ceux retenus par Peugeot Sport pour sa séance d’essais – sont à couper le souffle ! Pas étonnant que « le Ventoux » constitue l’une des étapes les plus prestigieuses du Tour de France cycliste. Pas surprenant non plus qu’il ait servi de théâtre à l’une des plus fameuses courses de côte automobiles. Dès 1902, avant même la première édition de la course de Pikes Peak, les mécaniques les plus affutées se sont mesurées sur cette montée. Quel meilleur endroit pour une ultime préparation avant le défi américain ?
« C’est important, confirme Sébastien Loeb, car Pikes Peak n’a rien à voir avec le billard d’une piste. La voiture est assez facile à prendre en main dans un tel contexte. Il est donc indispensable de passer à un terrain plus proche de ce que l’on trouvera aux États Unis. Cette route en est une bonne évocation ». Le champion français ne cache pas son plaisir de retrouver la 208 T16 Pikes Peak : « la puissance n’est plus ce qui m’impressionne. Ça y est, je m’y suis familiarisé ! Par contre, la vitesse avec laquelle les virages arrivent est bien plus saisissante qu’en circuit où tu sais que tu dois freiner au panneau « 100 mètres ». Là, tu arrives en 5e ou 6e, tu vois la montagne en face et tu te demandes où tu dois freiner. Avec ses 875 chevaux, l’auto est encore très réactive au volant et, pour la maintenir à fond dans les enchainements rapides, c’est chaud ! Avec des pneus slicks aussi larges et les vitesses que l’on prend, la moindre imperfection de la route fait vraiment beaucoup bouger la voiture ». L’essai de nouveaux pneus, plus tendres, concoctés par Michelin ainsi qu’un autre réglage de la direction permettent toutefois d’améliorer la situation.
Pour Jean Christophe Pailler, le chef de projet technique au sein de Peugeot Sport, cette séance au grand air prend la forme d’une répétition générale autant pour les hommes que pour la technique : « Les mécaniciens et ingénieurs se familiarisent avec l’exploitation en condition réelle de la voiture. Ils analysent de mieux en mieux ses moindres réactions aux réglages, scrutent le plus petit bruit ou détail et sondent le dompteur pour affiner le fauve. C’est un apprentissage général. Ce ne sont pas les conditions extrêmes de Pikes Peak et ses 4301 mètres mais c’est une étape intermédiaire. Nous pouvons constater des différences de fonctionnement du moteur même si, avec nos turbos, nous espérons que la perte de puissance due à l’altitude sera bien moindre que nos adversaires », ajoute t il.
Prochaine étape : le Colorado pour les tests qui seront menés, tronçon par tronçon, les 8, 9, 14, 15 et 16 juin. Il s’agira de la dernière salve d’essais avant que ne commence le programme officiel de la compétition du 24 au 30 juin, jour J où Sébastien Loeb et la 208 T16 Pikes Peak s’élanceront à la conquête des nuages.
Vidéo officielle Peugeot
Sources CP Peugeot