Peugeot présente la troisième génération de son SUV 3008, un succès pour la marque qui en a vendu plus de 2,3 millions d’exemplaires depuis son lancement en 2007. Il inaugure l’inédite plate-forme STLA Medium de Stellantis ; évolution de l’EMP2 de PSA ; et prend la forme d’un SUV « fastback ». Au lancement, trois versions du 3008 sont proposées : un nouveau bloc 1.2 PureTech micro-hybride de 136 ch, un groupe motopropulseur 1.6 hybride rechargeable de 195 ch et une variante 100 % électrique baptisée e-3008 dont le poids dépasse allègrement les 2 100 kg !
Peugeot ne s’en vante pas et il faut aller fouiller dans la fiche technique pour s’en apercevoir : le nouveau 3008 pèse entre 2 114 et 2199 kg en version électrique. Autant dire qu’avec 343 Nm de couple et une puissance de 210/230 ch (157/170 kW), le e-3008 ne sera pas un foudre de guerre. A titre de comparaison, le nouveau Renault Scénic électrique (lire ici) de 220 ch (160 kW)/300 Nm affiche 1 842 kg sur la balance, avec sa capacité de batterie la plus élevée de 87 kWh. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 8,7 sec par Peugeot (optimiste ?) contre 8,5 sec à Renault. A vérifier lors des essais réels. Les VMax sont limitées à 170 et 180 km/h.
Pour mémoire, l’actuel 3008 sortant pèse 300 kg de moins dans sa plus lourde version (hybride rechargeable). Tout repose donc sur les batteries et la nouvelle plate-forme STLA.
Alors que l’ADME préconise une capacité maximum des batteries de 60 kWh, privilégiant l’efficience énergétique avec une limitation du poids et du temps de recharge. Peugeot propose deux tailles de piles : 73 et 98 kWh « Grande Autonomie » de chimie lithium-ion NMC (nickel, manganèse et cobalt), sous une architecture de 400V. Chaque pack de batteries pèse à lui seul 520 kg (73 kWh) et 574 kg (98 kWh). Les cellules, pour le moment sont fournies par la marque chinoise BYD. A terme, elles seront ensuite remplacées par des cellules ACC (à partir du second semestre 2024 pour la 73 kWh puis premier trimestre 2025 pour la 98 kWh), produites en France, dans le Pas-de-Calais, à cheval sur les communes de Douvrin et Billy-Berclau. Le temps de recharge pour passer de 20% à 80% est annoncé en 30 minutes, quel que soit le pack batterie, avec le chargeur triphasé embarqué de série de 11 kW (option 22 kW) en courant alternatif AC et jusqu’à 160 kW en courant continu DC. Les autonomies annoncées vont de 525 km (73 kWh) à 700 km (98 kWh) en cycle WLTP.
C’est une grand bond en avant pour Stellantis d’utiliser les nouvelles plate-formes STLA dédiées à l’électrification. Quatre sont au programme : Small, Medium, Large et Frame. Ces nouvelles plate-formes accueillerons des groupes motopropulseurs électriques de troisième génération. Développé à partir de la plate-forme EMP2, PSA avait en 2020, déjà dans ses cartons, une plate-forme électrique baptisée e-VMP (Electric Vehicle Modular Platform) destinée à une entrée en production en 2023. Elle devait accueillir des motorisations allant jusqu’à 250 kW (340 ch), en deux et quatre roues motrices, avec des batteries 60 à 100 kWh de capacité, pour une autonomie cible entre 400 et 650 km. Mais rien ne s’est passé comme prévu avec la naissance de Stellantis en 2021, fusion de PSA et FCA.
Logique industrielle, mutualisation des investissements, des coûts de développement et de production, Stellantis a du concevoir des plate-formes utilisables par les 14 marques du groupe. La STLA Medium – pour des modèles de 4,30 m à 4,90 m avec un empattement allant de 2,70 à 2,90 m et une garde au sol de 22 cm maximum – est très différente de l’e-VMP conçue pour répondre à des spécifications européennes et incompatible avec les produits américains du groupe FCA. Ainsi, tout a été modifié, sauf les points d’interface avec les balancelles sur les lignes de montage, afin de ne pas modifier l’outil industriel.
La partie centrale a été intégralement redessinée autour de la batterie afin de loger la batterie de 98 kWh, dans la plus petite longueur prévue pour cette plate-forme de 4,30 m, entraînant une nouvelle conception du train arrière multibras. La STLA Medium doit respecter les normes de crash tests américain (notamment le « Small Overlap »). La partie avant a été rigidifié, ainsi que le montant A (au niveau du pare-brise).
C’est le grand écart entre les marques de Stellantis dont les modèles sont vendus en Europe et aux Amériques.
Premier véhicule du groupe Stellantis à utiliser la nouvelle plate-forme STLA Medium, le Peugeot e-3008 est décliné en trois configurations 100% électrique doté de groupes motopropulseurs Emotors (coentreprise PSA/Nidec basée à Metz-Trémery) :
– associé à la batterie de 73 kWh : soit un moteur de 210 ch (157 kW entre 4370 et 14000 tr/min) et 343 Nm (entre 250 à 4370 tr/min), soit une version à quatre roues motrices de 320 ch (210 ch/157 kW à l’avant et 110 ch/83 kW à l’arrière entre 4670 et 14000 tr/min) et 509 Nm (343 à l’avant et 166 à l’arrière entre 0 à 4670 tr/min),
– associé à la batterie de 98 kWh : un bloc de 230 ch (170 kW entre 4740 et 14000 tr/min) et 343 Nm (entre 250 à 4740 tr/min).
Deux versions hybrides thermiques seront également au catalogue : le 1.2L PureTech Hybrid 48V de 136 ch et 1.6L PureTech Hybrid Rechargeable de 195 ch.
Tous le goûts sont dans la nature, mais le design de la face avant du 3008 est chargé, lourd (comme son poids !) et torturé, les pare-chocs sont massifs, à l’image des dernières 308 (lire notre essai ici) et 408 (lire notre essai ici). Le faux profil « fastback » de SUV Coupé joue avec une ligne de toit qui n’est pas plongeante, un grand becquet flottant sur l’inclinaison de la lunette arrière et des sommet de vitres et de portes arrière de forme droite et non biseautée. Les dimensions du nouveau Peugeot 3008 augmentent : plus long de 9 cm soit 4,54 m, plus large de 5 cm soit 1,89 m et plus haut de 2 cm soit 1,64 m. L’empattement s’étire de 6 cm soit 2,73 m. Le coffre avec double fond affiche le même volume de 520 l que de la précédente génération.
Dans l’habitacle, l’i-Cockpit cède sa place au « Panoramic i-Cockpit » composé d’une dalle numérique incurvée de 21 pouces (finition GT, en option en finition Allure) ou d’un ensemble de deux écrans de 10 pouces chacun remplacant l’instrumentation numérique logée sous une casquette plus classique. La visibilité de l’instrumentation est meilleure que sur l’actuel 3008, Peugeot ayant pris en compte les critiques des clients. A noter que les boutons physiques sont remplacés pour la plupart par les i-Toggles, comme sur la 308. Ces touches numériques personnalisables sont situées sur la console centrale. Elles permettent de configurer jusqu’à dix raccourcis vers les fonctions choisies.
Les tarifs du nouveau Peugeot 3008 seront communiqués au lancement, début 2024.
Sources CP Peugeot