Près d’un mois déjà que la Peugeot 208R2 poursuit son développement sur les sentiers de l’Hexagone. Début avril, les Vosges ont été choisies comme terrain de jeu de cette future version répondant à la nouvelle réglementation FIA R2C. La lionne intègre pour cela un moteur trois cylindres 1.2 litre turbocompressé dont la puissance n’a pas encore été communiquée. Mais elle n’est pas la seule à vouloir une part du gâteau. Renault Sport Racing revient aussi, à l’occasion du GP de France, en annonçant sa Clio Rally. Sur la base de la cinquième génération, le constructeur au losange mise sur la polyvalence et la maîtrise des coûts. Des kits de conversion font passer la voiture du circuit… à la boue. Comparatif.
Peugeot 208R2 : le bestseller fait peau neuve
C’est une des belles réussites de Peugeot Sport depuis quelques années. La 208R2 est actuellement la voiture de rallye la plus vendue dans l’histoire de la branche et sur le marché actuel avec 450 exemplaires. Le programme compétition client a donc encore de beaux jours devant lui. Mais si elle garde le même homonyme, le reste a évolué en profondeur. Au premier coup d’œil, il ne fait nul doute sur l’origine de la bête. Les grandes prises d’air bordant la calandre rappellent inévitablement la nouvelle 208 de série, présentée au dernier salon de Genève (lire notre article ici). Les bases esthétique mais aussi technique de la compacte servent donc de base au projet. Depuis l’été 2018, les ingénieurs de la marque travaillent d’arrache-pied sous la contrainte des nouvelles réglementations de la FIA. Selon Bruno Famin, directeur de Peugeot Sport, « l’objectif dans les mois à venir sera d’accumuler, au travers des nombreuses séances d’essais, un maximum d’expériences et de données, sur tous les terrains et dans toutes les conditions. Le but est de définir et de valider les spécifications techniques définitives de la voiture et d’être ainsi prêts pour attaquer la saison 2020. »
La féline gagne en muscles
Côté style, on remarque la large prise d’air sur le toit de la voiture pour accroître l’appui au sol. Le béquet arrière et les jupes latérales lui confèrent un style agressif. Les lignes restent tout de même assez proches de l’original pour ne pas augmenter inutilement le prix. Le cadre change mais le cœur de la 208R2 prend lui aussi du galon. Le moteur PureTech 3 cylindres 1,2 litre de série sert de témoin auquel Peugeot Sport a greffé un turbo plus important, une gestion électronique de course et une nouvelle boite de vitesses. Tout est fait pour privilégier les performances et le plaisir de conduite pour un coût modéré. Le modèle se destine en priorité au grand public et les livraisons devraient être assurées pour la saison à venir. Affaire à suivre ces prochains mois pour des phases de test de plus en plus pointues…
Renault Clio Rally : elle fait tout et le fait bien
L’approche de Renault Sport Racing pour présenter sa nouvelle Clio V Rally est bien différente. Si l’un prône ses ventes et sa dévotion au monde de la compétition tout-terrain, l’autre impose la polyvalence de sa gamme. La Clio est la voiture de série la plus vendue sur le marché français depuis plusieurs années, alors quoi de mieux que de démontrer encore un peu plus son accessibilité à monsieur tout le monde ? Pour ce faire, la marque au losange a décidé d’utiliser une base commune pour les trois différents types de compétition : la Coupe monomarque Clio (Cup), le rallye (Rally) et le rallycross (RX). Chacune des trois déclinaisons est interchangeable facilement pour une autre grâce à un kit de conversion fourni par Renault. La solution apportée est pour le moins économique et a le mérite de pousser le pilote amateur à agir comme un vrai professionnel. Un an de développement a été nécessaire aux ingénieurs pour concevoir cette base, elle aussi tirée de la nouvelle génération de la voiture de série présente à Genève.
Des éléments techniques spécifiques
La voiture est dérivée de la lignée R.S. Line de la Clio V (lire notre essai ici). Elle reprend des lignes sportives affirmées comme son bouclier avant façon lame F1 ou encore son aileron arrière. Le jaune Renault Sport avec sa livrée gris clair, sa monocoque arceautée et l’ouïe sur le toit renforcent cette impression de sportivité. L’intérieur est quant à lui dépouillé au maximum pour laisser place au seul plaisir de conduire et réduire la masse. Les caractéristiques techniques sont dans la même veine avec la reprise du bloc 4 cylindres 1.3 TCe Renault, turbocompressé pour l’occasion. La puissance varie de 170 à 180 chevaux et le couple de 280 à 320 Nm suivant les réglementations. Le moteur est associé à une boîte de vitesses Sadev séquentielle à cinq rapports et d’un différentiel à glissement limité type ZF. Les modèles seront assemblés aux usines de Viry-Châtillon et de Dieppe avec les équipes de la branche sportive. La bombinette devrait être commercialisée dès le mois d’octobre avant que les voitures ne soient livrées, prêtes à rouler, en 2020.