A l’occasion du Mondial de l’Automobile, Renault organisait le 14 octobre dernier une journée évènement afin de mettre en relief les modèles les plus sportifs de la marque, mais aussi et surtout de présenter les experts, ingénieurs, chefs de produits et pilotes assurant le développement de l’ensemble de la gamme Renault Sport.
Cet événement s’inscrit véritablement dans l’ADN de Renault qui a toujours cherché à mettre en valeur sa branche sportive via Renault Sport, tant dans le cadre du développement de véhicules résolument sportifs, qu’en jouant le rôle d’acteur à part entière lors d’événements sportifs automobiles majeurs tels que la Formule 1 et plus récemment la Formule E.
Animée notamment par Margot Lafitte, ambassadrice de Renault Sport, l’événement phare de cette journée était l’annonce par la marque de la commercialisation officielle de la nouvelle Twingo GT.
Proposée au tarif de 17 000 €, cette citadine au look plus viril qu’une Twingo lambda dispose d’un châssis sport, d’un kit carrosserie et de jantes 17 pouces.
Pour reprendre les mots de Benjamin Manceau, chef de produit Clio GT et Twingo GT chez Renault Sport, « cette nouvelle Twingo est en termes de performances au meilleur niveau de sa catégorie ».
Côté moteur, cette version GT dispose du 3 cylindres de la version 90 ch gonflé à 110 ch grâce à un travail effectué sur l’admission d’air, à des régimes de turbos augmentés et à un refroidissement optimisé. Au final, elle bénéficie donc d’une augmentation notable du couple passant de 135 Nm à 170 Nm.
Le rapport poids / puissance se rapproche ainsi de la précédente Twingo RS mais avec un châssis retravaillé en profondeur afin de la rendre plus communicative et plus précise pour son « pilote ».
Concernant la Clio R.S. 16 qui reprend les couleurs de la monoplace R.S. 16, elle capte définitivement l’attention sur le stand Renault et paraît très affutée avec son 2.0 turbo 275 cv, sa double sortie Akrapovič et ses 360 Nm de couple.
Sa commercialisation n’est malheureusement pas prévue pour l’instant, celle-ci restant donc actuellement un simple concept car que seuls Kevin Magnussen et Jean Ragnotti ont eu le plaisir de piloter à l’occasion du dernier grand prix de Monaco.
Pour Jean Ragnotti, pilote sous contrat Renault depuis 1977, qui aimerait une mise en commercialisation de ce modèle, « Cette voiture décoiffe ! Si par la suite on peut la mettre entre les mains de ceux qui aiment le pilotage et la conduite sportive, ce serait quelque chose de fantastique étant donné les performances de la voiture ».
Pour l’instant il faudra se contenter de la Clio R.S. qui se révèle déjà très efficace notamment sur circuit.
A noter la présence aux côtés de Jean Ragnotti de Laurent Hurgon, pilote Renault Sport depuis 13 ans auteur des records sur le Nürburgring au volant des Megane RS Trophy et Trophy R, et de David Praschl, pilote Renault Sport Technologies depuis 7 ans.
Travaillant tous les deux pour la gamme RS et GT, ils sont pleinement intégrés dans le développement des sportives de la gamme et chargés par le constructeur d’aller chercher les limites de la voiture. C’est d’ailleurs « toute la spécificité de Renault Sport par rapport au développement d’une autre voiture de la gamme » selon Hurgon.
Ils remontent les informations recueillies lors des sessions circuit aux ingénieurs qui les prennent en compte afin d’apporter les améliorations nécessaires sur le véhicule lors de la phase de développement.
Pour Jean Ragnotti, « Si les Renault ont une bonne réputation, c’est grâce à ces deux lascars ! »
Enfin, pour l’évènement, la marque avait convié deux de ses pilotes.
D’une part, Jolyon Palmer, jeune pilote qui après un début en F1 comme troisième pilote chez Lotus en 2015 est désormais pilote officiel pour l’écurie Renault F1 Team évoluant au côté de Kevin Magnussen.
D’autre part, Nicolas Prost, pilote de l’écurie Renault e.dams arrivé 4ème à l’ePrix de Hong Kong et dont l’équipe était fière de fêter la première place de Sébastien Buemi, son coéquipier.
En effet, outre le challenge technologique offert par la Formule E et la Formule 1 pour Vincent Gaillardot (directeur du programme électrique chez Renault Sport) « l’idée est chez Renault de faire la synergie entre la compétition et la série, c’est-à-dire de faire profiter de tout ce que l’on peut inventer pour faire gagner Nico [Prost] et Seb [Buemi] à la Zoé que l’on peut croiser dans la rue. »
La puissance maximum étant définie par la FIA, elle est donc la même entre les voitures engagées en course, la différence se faisant donc sur la qualité du rendement énergétique. « La mesure électrique FIA est faite au niveau de la sortie de la batterie. Entre la sortie de la batterie et le couple à la roue il y a le rendement énergétique, c’est là-dessus que l’on travaille le plus afin d’offrir au pilote la meilleure puissance disponible à la roue » selon Vincent Gaillardo.
Concernant la voiture en elle-même, Nicolas Prost justifie son vif intérêt pour la Formule E en soulignant que « ces courses ayant lieu en centre-ville cela permet ainsi d’avoir un accès pour les spectateurs, pour les enfants, beaucoup plus facile. »
Concernant le championnat, « il est ultra compétitif avec beaucoup de paramètres à gérer, les écarts entre les différentes équipes sont très faibles. Le moteur électrique n’a pas le lag d’un moteur turbo, la réponse à l’accélération est immédiate. La voiture est un peu plus lourde qu’une voiture thermique, elle possède relativement peu d’aéro avec des pneumatiques mixtes. Elle se révèle donc assez difficile à conduire avec beaucoup de blocage de roues et de glisse dans les virages, le tout sur des circuits globalement assez hostiles avec des murs partout, c’est donc assez sélectif, rendant le championnat particulièrement attrayant. »
Au niveau des évolutions à venir en Formule E, Vincent Gaillardo nous a confié que « l’objectif pour 2018 sera de n’avoir qu’une voiture par course, de doubler l’énergie embarquée dans les batteries et ainsi de tenir 40 minutes en augmentant leur capacité avec un niveau de puissance beaucoup plus élevé, passant de 270 à 340 ch. »
Avec ces nouvelles données et compte tenu de l’étroitesse des tracés en centre-ville, le spectacle devrait être au rendez-vous et cela malgré le bruit (il faut bien l’avouer) un peu fade des Formules E…
Dans la vie de tous les jours, Nicolas Prost reste fidèle jusqu’au bout à la marque, roulant en Renault Kadjar ou en Twizy quand la météo le permet !
Crédit photos @ Alexandre Danet