AMG coiffe la gamme C d’une époustouflante C63s équipée d’un V8 biturbo au caractère volcanique. Cependant si vous souhaitez profiter du prestigieux blason avec un véhicule moins extrême, vous pouvez désormais vous rabattre sur la C43. Nous avons essayé la version cabriolet de cette AMG motorisée par un V6.
Autant l’avouer tout de suite, j’ai fait une grosse boulette lors de cet essai : je n’ai pas vérifié les photos avant de rendre l’auto. Et ça n’a pas loupé : problème de carte mémoire, j’ai réalisé trop tard qu’aucune des prises de vues extraordinaires – que j’avais réussi – n’étaient enregistrées. La mauvaise nouvelle c’est donc que vous n’aurez pas de détails du modèle essayé mais des photos issues du dossier de presse de la marque. La bonne nouvelle c’est que la qualité des photos professionnelles sera certainement bien meilleure que mes propres clichés. En prime la charmante demoiselle au volant est sans aucune contestation possible, bien plus photogénique que moi.
Esthétique : une Mercedes sans surprises
Alors pourquoi essayer un cabriolet en plein mois de janvier ? Tout d’abord parce que Mercedes n’avait pas en parc la version coupé qui m’apparait plus homogène esthétiquement. Non pas que le cabriolet soit raté, mais je lui trouve une certaine lourdeur, en tout cas lorsque la capote est en place. Ceci dit il faut raison garder : le cabriolet Mercedes Classe C n’a pas vocation à être une sportive affirmée mais bien un véhicule avec quatre vraies places et un confort digne de la berline de la gamme.
Côté esthétique donc, peu de surprises.
Habitacle : luxe, confort & complexité
A l’intérieur, on retrouve la qualité générale des versions AMG avec, pour le modèle essayé une splendide sellerie en cuir blanc. Les commandes de l’infotainment sont identiques à celles du reste de la gamme et avec un peu d’habitude il se montre finalement plutôt intuitif. Les sièges sont très confortables mais peu sportifs. Ce qui, on le verra plus tard, n’est pas si grave.
Ce qui est plus gênant c’est l’ergonomie des commandes autour du volant. A gauche, le commodo du haut regroupe les fonctions clignotant et essuie-glace. Juste en dessous, un autre commodo au touché très similaire sert à l’activation de la limitation et régulation de vitesse. Entre les deux on a vite fait de s’emmêler les pinceaux. Il m’aura fallu une bonne journée pour finalement identifier que je n’appuyais pas sur le bon déclencheur pour actionner le lave-glace… A droite, le commodo unique tient lieu de sélecteur de vitesse : Dive, Rear ou Neutral. Il est certes très simple à utiliser, mais son positionnement fait que je me suis retrouvé à plusieurs reprises en neutre en pensant actionner les essuie-glace (qui sont à droite dans mon véhicule habituel). Bref, quitte à avoir une boite auto, autant laisser la partie sélecteur sur la console centrale.
Très bon point par contre pour le système d’affichage tête-haute qui s’avère parfaitement intégré et très agréable à l’usage.
Au volant, premières impressions
La principale motivation de cet essai restait cependant de me faire une idée sur la proposition V6 d’AMG. La première impression n’est pas très engageante. Le moteur semble relativement aphone quand le mode économique est engagé. Heureusement il retrouve un peu de voix en mode Sport ou Sport+. Les 367 ch et 520 Nm promis semblent bien au rendez-vous, mais ils ont fort à faire avec les 1870 kg du cabriolet. Du coup les montées en vitesses sont franches sans être brutales. En revanche la rondeur de ce moteur, associé à la boite automatique neuf rapports fait des merveilles pour cruiser en toute décontraction avec le sentiment d’en avoir toujours sous le pied s’il fallait accélérer le rythme.
C’est d’ailleurs en utilisation décontractée que cette Mercedes C43 AMG Cabriolet 4Matic (oui c’est long…) est le plus à l’aise. Elle permet alors de profiter de la belle ambiance intérieure et du confort qui, capoté, n’a rien à envier à une berline. Décapoté ? Eh bien ce n’est pas vraiment plus mal. Moi qui suis habitué aux roadsters quelques peu « roots », j’ai éprouvé un plaisir certain à rouler décapoté sans mourir de froid malgré la température toute hivernale de ce début janvier. Même si cela à des limites. C’est très agréable à basse vitesse, mais sur autoroute la nature reprend ses droits et les courants d’air reprennent possession des lieux.
Au volant : façon AutomotivPress
Je suis malheureusement un peu comme le héros de Robert Louis Stevenson : tout à fait capable de me comporter en gentleman mais animés au plus profond de mon être par un monstre aux instincts brutaux et vils. C’est pourquoi, après quelques kilomètres en mode Jekyll, j’ai tout basculé en mode « Sport+ » pour pousser un peu ce qui pourrait à première vue être le véhicule idéal du retraité aisé.
En souvenirs des coups de boutoir de la Mercedes C63s AMG essayée l’année dernière, j’ai commencé par un démarrage pied dedans en ligne droite. Histoire de me familiariser avec la potentielle violence de la C43. Fausse peur (joie ?), la transmission intégrale de l’auto lui permet de s’arracher sans la moindre perte de motricité et ce, malgré une route bien grasse. Même constat avec les roues braquées. La Mercedes C43 AMG (faisons court) reste collée à la route, la traction est sans faille. Le comportement une fois lancé n’est pas foncièrement différent. Il est envisageable d’engager une légère dérive au levé de pied mais l’électronique reprend vite la main pour redresser la situation. De toute façon le poids conséquent de l’auto n’incite véritablement pas à de telles facéties.
Par ailleurs, en étant plus brutal avec l’accélérateur, ce sera le train avant qui avouera ses limites en premier, générant alors un sous-virage rappelant bien vite qu’il ne s’agit pas là d’une voiture pensée comme une sportive.
Mais si la voiture n’est pas nativement joueuse, elle n’est pas complètement inintéressante pour autant pour un bourrin dans mon genre.
En premier lieu le moteur reste quand même une grande source de plaisir. En mode « Sport+ », il propose une belle partition de montées en régimes presque lyriques tandis que les rétrogradages s’accompagnent de borborygmes évocateurs. Comme par ailleurs le comportement reste sain, il est possible de prendre du plaisir avec la partie châssis. Pour autant qu’on n’aille pas chercher la limite mais qu’on se contente d’une conduite dynamique et coulée. Pour simplifier, conduire à 70% permet de profiter au mieux des qualités dynamiques de la voiture.
En conclusion
La conclusion de cet essai est schizophrène. Clairement la Mercedes C43 AMG n’a pas réussi à m’émouvoir comme ses grandes sœurs animées par le V8. Elle ne fait pas preuve d’autant de caractère, que ce soit au niveau de la mécanique comme du comportement. Cependant ce n’est pas là sa vocation. En revanche elle s’avère parfaite dans son rôle de voiture confortable et rapide sans être intimidante. A ce jeu-là elle frise le sans-faute. Elle arrive même donner quelques frissons grâce à sa mécanique musicale. Une très bonne Mercedes sans aucun doute. Une bonne AMG par contre, le débat reste ouvert.