La McLaren W1, nouvelle supercar hybride de sa gamme « Ultimate Series », se veut l’héritière directe des F1 (1993) et P1 (2013). Concurrente directe des Ferrari SF90 Stradale (moins radicale) et Aston Martin Valkyrie (plus extrême), la W1 propose l’ambitieuse combinaison de la surpuissante propulsion hybride auto-rechargeable (1 275 ch) avec la légèreté (1 400 kg) et le toucher de route qui font la réputation de McLaren.
Limitée à 399 exemplaires et vendue plus de 2,4 millions d’euros, la McLaren W1 rend hommage au 50ème anniversaire du premier titre de champion du monde de Formule 1 (World Championship), pilote et constructeur, remporté par McLaren le 6 octobre 1974 avec Emerson Fittipaldi au volant. Fondée par le Néo-Zélandais Bruce McLaren, l’écurie – devenue britannique – a étoffé son palmarès dans la discipline reine – du sport automobile – de 16 titres.
Plus de puissance, moins de poids
Pour être plus performante que les dernières Senna (2017) et Speedtail (2018, lire ici), il n’y a qu’une solution : plus de puissance et d’aérodynamique, moins de poids. C’est cette recette que McLaren applique à la W1.
Exit le moteur V8 4.0L M840T apparu en 2017 sur la 720S (lire ici), évolution du V8 3.8L M838T du début 2011 avec la MP4-12C et P1 (lire ici). Place à un nouveau V8 4.0L biturbo, dénommé MPH-8, de 3 988 cm³ ouvert à 90° et à vilebrequin à plat. Il développe à lui seul une puissance de 928 ch (683 kW) et 900 Nm de couple (rupteur à 9 200 tr/min), soit +178 ch et +100 Nm que le moteur de la 750S (lire ici). Ce bloc est doté d’un double système d’injection – directe et indirecte – et de turbocompresseurs à double volute. Ce moteur thermique est secondé par un moteur électrique à flux radial de 347 ch (255 kW) et 440 Nm. La boîte de vitesses à double embrayage à huit rapports contient une marche arrière électrique. L’ensemble de ce groupe motopropulseur développe 1 275 ch (938 kW) et 1 340 Nm (entre 4 500 et 5 000 tr/min) … uniquement aux roues arrière !
Hybride simple (HEV) – pour rester dans l’objectif de légèreté – la McLaren W1 (4,64 m de long, 2,07 m de large, 1,18 m de haut et 2,68 m d’empattement) est équipée d’une petite batterie de 1,38 kWh (comme celle d’une Toyota Corolla hybride, lire notre essai ici), permettant de rouler en mode électrique sur 2 km. Elle conserve sa prédominance lors des démarrages, pour la marche arrière et les manœuvres à très faibles vitesse.
Pour la W1, McLaren renouvelle la structure monocoque en fibre de carbone Aerocell. Particularité de la conception de la W1, McLaren se passe des berceaux avant et arrière qui généralement complètent ce type de châssis. À l’avant, se placent des amortisseurs à poussoirs, avec ressorts embarqués, dont certains éléments en titane sont réalisés par impression 3D. Les suspensions actives, à quatre moteurs électriques et à double triangulation, permettent d’abaisser l’avant de 37 mm et l’arrière de 17 mm (augmentation de l’effet de sol). Fidèle à sa tradition, la marque anglaise conserve, pour la W1, une direction assistée électro-hydraulique et un système de freinage entièrement hydraulique. Les jantes mesurent 19” à l’avant et 20” à l’arrière. Elles sont chaussées de pneumatiques Pirelli P Zero Trofeo RS et abritent des disques de frein carbone/céramique de 390 mm avec étriers forgés monoblocs à six pistons à l’avant et quatre à l’arrière.
Effet de sol
L’efficacité aérodynamique fait un bond par rapport aux Senna, Speedtail ou 765 LT (lire ici). Le spoiler avance ou recule en fonction de la vitesse. A l’arrière, l’aileron se déploie au maximum sur 30 cm (à haute vitesse) pour prolonger le fond plat (mode Race+), optimiser l’efficacité du diffuseur arrière et peut se lever ou s’incliner grâce à ses quatre moteurs électriques. La modification de l’ouverture des portes, passant d’élytre à papillon, permet d’installer de larges extracteurs derrière les roues avant, libérant l’espace occupé par les articulations des ouvrants, pour canaliser l’air. Cette fonction est également celle du déflecteur installé sur le toit, plaquant le flux au plus bas afin de réduire la hauteur de la position de l’aileron arrière.
La McLaren W1 génère un appui maximal d’une tonne (1 000 kg) à 280 km/h (800 kg pour la Senna), en mode Race+, destiné aux circuits. Les modes Race et Road complètent les réglages pour les revêtements de la route plus dégradés. Le design de la carrosserie, en forme de goutte d’eau, reprend celui des précédentes productions de McLaren comme les Artura (lire ici) ou GT/GTS (lire ici).
Au niveau performances, McLaren annonce une masse de 1 399 kg à sec. C’est 171 kg de moins que la Ferrari SF90 Stradale (PHEV, 4×4, 1 000 ch, 7,9 kWh, lire ici). La W1 affiche les meilleurs rapport poids/puissance et chronos de toutes les McLaren routières : 2,7 sec sur le 0 à 100 km/h, 5,8 sec sur le 0 à 200 km/h, moins de 12,7 sec pour le 0 à 300 km/h et une VMax bridée à 350 km/h. C’est plus rapide qu’une Speedtail en accélération (appui faible) et 3 sec de mieux qu’une Senna (appui élevé) sur le circuit de Nardo.
Habitacle maison
L’intérieur reprend l’aménagement vu sur les modèles précédents : volant à double méplat avec deux boutons – un pour activer un boost temporaire de puissance et l’autre pour basculer l’aileron arrière en mode DRS (faible traînée) comme en F1, combiné d’instrumentation numérique et un écran central tactile de 8 pouces positionné bas à la verticale, réglages châssis et moteur via des boutons dédiés, sièges baquets fixes intégrés à la coque, volant/pédalier/combiné d’instrumentation ajustables, rétroviseur central avec écran de caméra. Les appuie-têtes donnent accès à un espace de rangement de 118 l pouvant accueillir deux casques ou de petits bagages.
Sources et photos @ McLaren