Enfin, voici la Maserati que l’on attendait depuis (très) longtemps. La MC20 – pour Maserati Corse 2020 – est le point de départ d’une nouvelle ère pour la marque au Trident qui affiche “MMXX : The time to be audacious” et son retour dans l’univers de la course automobile. La production de cette supercar sera réalisée dans l’usine historique de Maserati située “Viale Ciro Menotti” à Modène. Le menu est très alléchant : châssis carbone (identique pour les trois configurations prévues coupé, cabriolet et électrique), nouveau moteur V6 3.0L bi-turbo de 630 ch/730 Nm avec transmission à double embrayage à 8 vitesses, masse 1,5T à vide, rapport poids puissance 2,33 kg/ch, 2,9 sec pour le 0 à 100 km/h et 8,8 sec pour le 0 à 200 km/h et une VMax de 325 km/h !
Fille de la MC12
Avec la MC20, Maserati (lire ici) inaugure un nouveau moteur qui remplacera à terme le V8 F154 d’origine Ferrari sur les autres modèles de la gamme (Ghibli, Quattroporte, Levante…). Il intégrera autres modèles de la marque au Trident. Baptisé “Nettuno” (pour Neptune, dieu des eaux vives et des sources), il a été entièrement conçu, dessiné et construit en interne mais reprend cependant la base du moteur Ferrari F154 (V8 pour Ferrari (488, Portofino, Roma) et V6 pour Alfa Romeo (Giulia QV)). Il adopte la technologie MTC (Maserati Twin Combustion), système de combustion développé par la marque, issu de la technologie utilisée en Formule 1, composée pour chaque cylindre d’une préchambre de combustion, d’une bougie latérale d’allumage et d’un double système d’injection (indirecte à 6 bars et directe à 350 bars). L’objectif est la réduction du bruit à bas régime, des émissions polluantes et de la consommation de carburant. Le développement d’un moteur à nécessité de six mois à un an en salle d’essai (entre 400 et 600 heures) sur les bancs pour vérifier les émissions polluantes et la consommation de carburant.
Le mélange air-carburant est forcé dans la préchambre pendant la course de compression du piston. Près du point mort haut, la bougie principale enflamme le mélange dans la préchambre, déclenchant une combustion, puis se propage dans la chambre de combustion classique. Le processus génère une combustion à fronts de flamme multiples, caractérisée par une forte turbulence et donc un meilleur rendement. Cela améliore le rendement global du moteur et augmente la puissance spécifique, sans pénaliser la consommation spécifique de carburant. Résultat : le nouveau moteur “Nettuno” génère une puissance de 210 ch/litre. Cubant 3.0L (course 82 mm/alésage 88 mm, idem Ferrari F154 de la SF90 Stradale), ce V6 à 90° bi-turbo à carter sec, taux de compression de 11:1, offre une puissance de 630 ch à 7500 tr/min (régime maxi 8000 tr/min) et 730 Nm de couple entre 3000 et 5500 tr/min. Son poids est inférieur à 220 kg. il est secondé par une transmission automatique à 8 rapports à double embrayage à bain d’huile, dont les deux dernières vitesses sont surmultipliées pour s’assurer du respect des normes d’émissions polluantes. Cinq modes de conduites sont disponibles : Pluie, GT, Sport, Corsa et ESC Off qui désactive les fonctions de contrôle de traction. Chacun est identifié par une couleur : vert pour Pluie, bleu pour GT, le rouge pour Sport, jaune pour Corsa.
Pour mémoire, le V10 5.2L atmo de l’Audi R8 Performance (lire ici) dispose de 620 ch/580 Nm, son jumeau sur la Lamborghini Huracan EVO (lire ici) affiche 640 ch/600 Nm, le V8 3.9L bi-turbo de la Ferrari Roma (lire ici) atteint 620 ch/760 Nm et le V8 4.0L bi-turbo de la McLaren GT (lire notre essai ici) offre 620 ch/630 Nm.
Fine aéro
La Maserati MC20 dispose d’une (très) belle plastique. Aucuns éléments aérodynamiques disgracieux ne viennent troubler une ligne pure, qui se veut élégante et sportive. Son dessin a nécessité plus de 2000 heures de travail dans la soufflerie de Dallara et plus de 1000 simulations CFD (Computational Fluid Dynamics). Le design aérodynamique de la MC20 se divise en deux parties : au niveau supérieur les formes répondent principalement à des priorités esthétiques, le niveau inférieur étant orienté vers la technologie. Dans la partie supérieure de la voiture, les bouches d’aération sur le capot et les conduits d’air latéraux, qui assurent l’admission d’air du moteur et le refroidissement de l’intercooler, deviennent pratiquement invisibles lorsque l’on observe la voiture sous certains angles. De plus, il n’y a pas d’appendices aérodynamiques proéminents, uniquement un aileron arrière discret mettant en valeur le flux d’air généré par le plancher et augmentant la force d’appui sans nuire à l’esthétisme de la voiture. Le CX descend sous 0,38.
Dans la partie inférieure, en revanche, les conduits d’air avant ont été optimisés pour assurer une distribution efficace en air vers les radiateurs, le plancher et la partie supérieure de la voiture. Le plancher est complètement encastré. La face avant intègre un système générateur de tourbillons, pour augmenter le flux d’air. Le canal de ventilation – dans la zone située derrière les roues avant – génère une charge verticale, au niveau l’axe de l’essieu avant, circulant par le bas et le passage de roue. Cette caractéristique, dérivée de la course, implique une configuration spéciale du châssis monocoque en fibre de carbone, du passage de roue et des portes à ouverture en élytre (vers le haut et vers l’avant), comme c’était le cas sur la MC12. Les conduits d’air des seuils de porte, situés immédiatement devant les roues arrière, permettent la circulation de l’air à travers le compartiment moteur. La partie arrière du plancher de la voiture comprend un grand diffuseur, avec des canaux de différentes profondeurs et des spoilers verticaux pour une optimisation de la circulation des flux d’air.
la Maserati MC20 génère une charge aérodynamique dotée d’une excellente traînée, lui permettant d’atteindre une VMax de 325 km/h. Avec 1470 kg à vide, les performances annoncées sont de premier ordre : 2,9 sec pour le 0 à 100 km/h et 8,8 sec pour le 0 à 200 km/h. C’est identique à la Lamborghini Huracan EVO, -0,5 sec de mieux que les Audi R8 V10 Performance et Ferrari Roma, -0,2 sec de mieux que la McLaren GT. Le châssis monocoque en fibre de carbone est composé de 57 pièces moulées. Il a été conçue chez Maserati, industrialisé par Dallara ( à qui l’on doit la barquette Stradale) et produit par TTA Adler, société italienne spécialisée dans les composites, qui a participé au développement des châssis des Alfa Romeo 4C (lire notre essai ici) et Ferrari LaFerrari. Ne vous fiez pas aux photos, la Maserati MC20 est une supercar qui n’a pas la taille d’une Alfa Roméo 4C, elle est beaucoup plus grande : 4,66 m de long, 1,96 m de large, 1,22 m de haut, empattement 2,7 m, voies AV/AR 1,68 m/1,65 m, double compartiment à bagages 50L à l’avant et 101 litres à l’arrière. C’est proche des Ferrari F8 Tributo (lire ici) et Pininfarina Battista que nous avions imaginé en version thermique (lire ici).
La suspension avant, comporte un double bras triangulaire avec direction semi-virtuelle, deux bras inférieurs et un bras supérieur. La même disposition semi-virtuelle est adoptée sur la suspension arrière. L’ensemble en aluminium forgé est associé à des barres antiroulis et l’utilisation d’une suspension semi-virtuelle permet de maintenir constante la surface de contact du pneu en virage, au bénéfice de la tenue de route, des accélérations et freinages. A noter que l’essieu arrière est doté d’un différentiel mécanique à glissement limité, un différentiel électronique étant disponible en option. Les jantes mesurent de 20 pouces et sont chaussées de pneus Bridgestone 245/35 ZR20 à l’avant et 305/30 ZR20 à l’arrière. Les freins sont signés Brembo, avec des disques ventilés de 380 millimètres à l’avant et de 350 millimètres à l’arrière, équipés respectivement de d’étriers à six et quatre pistons. A noter qu’un variateur de hauteur de véhicule est disponible en option, augmentant la garde au sol lors du franchissement d’obstacles comme les dos d’âne ou les rampes d’accès. Il se désactive au delà 40 km/h.
Intérieur dédié au conducteur
L’habitacle place le conducteur au centre de l’attention avec deux écrans de 10,25” (un pour le cockpit et l’autre pour le Maserati Multimedia System), un rétroviseur centrale numérique, une console centrale gainée de fibre de carbone, qui ne comporte que les principales fonctionnalités, le sélecteur de mode de conduite, deux boutons de sélection de vitesse, les commandes des lève-vitres électriques, les commandes du système multimédia et un compartiment de rangement sous l’accoudoir. Toutes les autres commandes se trouvent sur le volant, avec le bouton de démarrage à gauche et le contrôle de traction à droite. La Maserati MC20 sera connectée à tout moment au programme Maserati Connect (navigation connectée, Alexa et Wifi Hotspot, etc…). Pour le lancement, Maserati a également développé six nouvelles couleurs spécifiques à la MC20 : Bianco Audace, Giallo Genio, Rosso Vincente, Blu Infinito, Nero Enigma et Grigio Mistero. Les tarifs ne sont pas communiqués à ce jour.
Source CP Maserati