A tout seigneur, tout honneur. C’est une première au Mans Classic, le Group C Racing à ouvert la 8ème édition de l’évènement. Depuis le temps que l’on attendait cela… Car c’est bien d’une course dont on parle ; 45 min le samedi matin ; précédée de deux séances d’essais qualificatifs le vendredi. La rétrospective de 1923 à 1979 des 24 Heures du Mans organisée par Peter Auto et l’ACO se complète donc du Group C allant de 1982 à 1993.
Le règlement du Group C a engendré des voitures légendaires qui ont écrit quelques-unes des plus belles pages des 24 Heures du Mans et du Championnat du Monde d’Endurance. D’abord dominée par les Porsche 956 – malgré la résistance valeureuse des Lancia LC2 -, la compétition s’est progressivement renforcée pour atteindre des sommets avec la montée en puissance des Jaguar, Mercedes, Toyota, Nissan et Mazda. Aux côtés de ces grands constructeurs, les “artisans” comme Cougar, Dome, Rondeau, Spice ou WM pouvaient encore s’illustrer grâce à une interprétation habile du règlement basé essentiellement sur une limitation stricte de la consommation en carburant. Abandonnée au début des années 90 après une période de cohabitation avec les Sport 3.5 – Peugeot 905, Jaguar XJR-14, Toyota TS010, etc… -, l’ère des Group C reste considérée comme le véritable Age d’Or de l’Endurance pour la plupart des spécialistes de la discipline.
D’allure moderne avec leur pare-brise en bulle, leurs portes en élytre et leur aileron monumental, les Group C fascinent toutes les générations et sont encore capables de performances proches de celles des prototypes LMP actuels. Passé dernièrement sous l’égide de Peter Auto, le plateau Group C Racing constitue également l’un des temps forts de quatre autres évènements : le nouveau Jarama-Classic (1-3 avril), Spa-Classic (13-15 mai), le Grand Prix de l’Age d’Or (3-5 juin), Silverstone Classic (29-31 juillet) et les Dix Mille Tours (1-2 octobre).
Est-ce la chaleur de ce week-end, l’exigence du circuit en terme de charge moteur, ou l’autonomie en essence de 40 min inférieur au 45 min de course, quoi qu’il en soit, le plateau du Group C a vécu une hécatombe dans le dernier tour notamment. Des 36 voitures qualifiées seules 21 passeront la ligne d’arrivée ! Passons sur la Lancia LC2 qui n’a pas pris le départ. Quelle déception de voir Romain Dumas sur la Porsche 962C ne faire qu’un tour (moteur) comme la Toyota 85C. Mais surtout, 9 Group C ont abandonné dans les deux derniers tours ! La Nissan R90 CK du poleman Kubota dans les ultimes derniers mètres, faisant un remake des derniers 24 Heures du Mans 2016, les Porsche 962C des France et Monteiro, la Sauber-Mercedes C11 de Lynn, la Peugeot 905 Ev1 bis de Guenat, les March 85G et 84G de Perrier et O’Connel, la Nissan RC93 de Evans et la Spice 89C de Rousselot.
Au petit jeu de la fiabilité, c’est donc Julien Piguet sur Spice SE89C qui s’impose devant Eric de Doncker sur Spice SE90C et
Tommy Dreelan/Aaron Scott sur Porsche 962. A noter la 8ème place de la Rondeau M382 de Mr John of B/David Ferrer derrière un troupeau de 962 et de Spice.
Tous les classements du Mans Classic 2016 sont > IcI <
Crédit photos @ Joris Clerc, Raphael Dauvergne, Kevin Goudin
L’hécatombe du dernier tour est due à des pannes d’essence… quel dommage de décapiter cette course par une erreur aussi grossière ! Les groupes C ont une autonomie de ±40′ et la course était prévue pour 45’…