On l’a déjà dit et on le sait tous, Le Mans Classic c’est l’histoire des 24 Heures du Mans, et par extension l’histoire du sport automobile qui revit sous nos yeux. Quand on est passionné par la classique mancelle, on est forcément à l’affût d’une sous-espèce très particulière : le « Le Mans Winner ». Dans l’existence d’un châssis de course, une victoire au Mans représente forcément une ligne majeure de palmarès (et parfois la seule : une victoire signifie souvent les honneurs de la retraite immédiate et la mise au musée).
Quand un « Le Mans Winner » est présent au Mans Classic, c’est donc forcément une superstar. Cette année, 5 gagnantes étaient présentes représentant les années 1926, 1955, 1966, 1988 et 1999. Superstars des pelouses et des espaces constructeurs, et rarement, superstars de la piste quand on ose les engager en course… Citons Renault avec l’unique Alipne A442B vainqueur en 1978 (en 2012), ou Carlos Monteverde avec sa Porsche 936-001 vainqueur en 1977 (en 2012 également).
Cette année, c’est une vénérable Lady britannique qui a bravé à nouveau les dangers de la course pour notre plus grand plaisir : J’ai nommé la Jaguar Type D châssis #XKD 505. Aux mains de Mike Hawthorn et d’Ivor Bueb, elle a remporté, dans des circonstances tristement célèbres, les 24 Heures en juin 1955. Étant à la racine de l’accident, son aura est encore plus particulière.
Pour rajouter encore à l’exceptionnel, au trouve à son volant, à défaut de ses pilotes de l’époque, un ancien vainqueur de l’épreuve en la personne d’Andy Wallace, sur une… autre Jaguar, en 1988 !
L’occasion pour nous de lui poser quelques questions en pré-grille auxquelles il a gentiment répondu avant de chausser son casque et ses gants :
RD : Andy, qu’est-ce que ça fait de piloter cette Type D, ici au Mans ?
AW : C’est assez extraordinaire ! J’ai beaucoup de chance. Pour moi qui suis habitué aux autos modernes, c’est entièrement différent. Elle « ne freine pas », elle a tendance à flotter à haute vitesse (elle est pourtant à la pointe de l’innovation de l’époque, avec 4 freins à disque et une dérive stabilisatrice, NDLR). Mais c’est un régal !
RD : Nous aussi, nous apprécions ! On vous a regardé passer, c’est vous qui faites le plus de bruit !
AW : (Sourire satisfait) Ah bon ?
RD : N’avez-vous pas peur de casser une voiture si chargée d’histoire ?
AW : Oh, si, bien sûr… D’autant que son propriétaire est ici… (Andy désigne l’homme installé dans la voiture garée immédiatement derrière, une Type C).
On laisse Andy se concentrer et comme Jaguar a eu la bonne idée de présenter « sa » voiture, la XJR-9 LM, châssis #TWR-J12C-488, on en profite pour l’admirer et mesurer l’évolution technologique accomplie pendant les 33 ans qui séparent ces deux Jaguar victorieuses au Mans.
Retrouvez notre article sur le Jaguar Classic Challenge iCi
Crédit photos @ Raphael Dauvergne
