Dessinée par Michel Béligond du style Renault, cette Alpine A310 1600 VE de 1972 a été modifiée par la société Politechnic de Saint-Nazaire en vue de participer à des rallyes sur terre. Utilisée par Alain Coppier et Jean Pierre Beltoise jusqu’en 1979, cette deux roues motrices sera choisie par le pilote Thierry Reverchon – connaisseur du désert africain – pour sa légèreté (850kg) et son agilité. Engagés dans le Paris-Dakar de 1981 sous le numéro 139, Thierry Reverchon et son co-pilote Georges Vaills, partis sans assistance, seront malheureusement contraints à l’abandon. Restaurée dans sa configuration « Dakar », en parfait état de fonctionnement et sera vendue chez Drouot par LECLERE MOTORCARS, le dimanche 23 octobre 2016.
Dans l’esprit de Jean Rédélé, le fondateur d’Alpine, l’A310 doit succéder à la sportive berlinette A110. Afin de mieux affronter la concurrence, elle sera équipée d’un V6 à la place du 4 cylindres Renault. Pour faire face aux Porsche, éternelles rivales en rallye, mais aussi sur route, l’A310 sera également plus bourgeoise, délaissant le dépouillement sportif de la berlinette pour un confort et une finition plus élaborés. Elle est même dotée de deux places d’appoint à l’arrière. Joliment dessinée par Michel Béligond du style Renault, elle se distingue par sa rampe de phares qui occupe tout l’avant. Elle est dévoilée en 1971 au salon de Genève, avec un quatre cylindres 1600, un ensemble moteur-boîte emprunté à l’A110 1600 S qui sera remplacé par le 1600 de la R17 TS pour la série. En 1974 elle est dotée de l’injection et ne recevra le V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo) qu’en 1976, en même temps que d’importantes retouches à la carrosserie, aux suspensions et à l’intérieur. À partir de 1980, elle sera dotée d’un nouveau train avant et de suspensions arrière modifiées, empruntées à la R5 Turbo. Bien qu’elle ait été engagée en rallye, elle ne connaitra jamais le succès de son ainée l’A110.
La voiture proposée est un modèle unique et peut s’enorgueillir d’un historique particulièrement riche. À l’origine, il s’agit d’une A310 1600 VE à carburateurs de 1972, prélevée sur la chaine de production à Dieppe afin d’être modifiée par la société Politechnic, le préparateur de Saint-Nazaire, en vue de participer à des rallyes sur terre. Décorée aux au couleur d’Esso, elle sera utilisée par Alain Coppier et Jean Pierre Beltoise jusqu’en 1979. Lorsque l’équipage s’en sépare, elle repart chez Politecnic où la découvre un autre pilote de rallye, Thierry Reverchon, à la recherche d’une monture pour participer au Paris-Dakar à la suite de la destruction de la Peugeot 505, qu’il devait originellement engager avec son co-pilote Georges Vaills, parrainés par Les Chaussures André. Il décide faire préparer l’A310 par Politecnic. Fin connaisseur du désert africain, il privilégie une deux roues motrices, plus légère et plus agile.
L’A310 est dotée d’un châssis tubulaire et d’un plancher plat avec des sous-ensembles avant et arrière démontables pour les interventions techniques. Sa garde au sol est portée à 28 cm et elle reçoit 2 réservoirs de Renault 20 derrière les sièges pour les longues étapes du Dakar, ainsi qu’une galerie de toit et une rampe de 4 projecteurs Cibié Oscar, installés sur la calandre, protégés par des grilles. Elle est équipée d’un moteur 4 cylindres 1800 cm3 de 180 ch, doté d’un arbre à cames spécifique réalisé sur mesure, alimenté par 2 carburateurs double corps Weber 45DCOE63 avec un échappement 4 en 1. Elle est équipée de jantes en tôle de Renault 30 chaussées de pneumatiques Michelin TRX. Elle ne pèse que 850 kg, ce qui lui confère un excellent rapport poids/puissance. L’habitacle dépouillé est équipé de deux sièges baquets, d’un arceau de sécurité et d’un répartiteur de freinage manuel.
Partis sans assistance, Thierry reverchon et Georges Vaills seront contraints à l’abandon suite à des problèmes – entre autres – de surchauffe, à 5 000 km de l’arrivée. Georges Vaills utilisera l’A310 en rallye avec son père, Louis Vaills, lui-même ancien pilote de rallye, comme co-pilote. Lorsqu’il se tue dans un banal accident de la route en 1997, Thierry Reverchon offre l’A310 à Louis Vaills qui décide de restaurer l’A310 dans sa configuration du Dakar en mémoire de son fils, en 2000. Présentée aujourd’hui sans sa galerie de toit, avec un seul réservoir afin de placer une roue de secours dans l’habitacle, elle arbore ses jantes en aluminium d’origine, chaussées de Michelin XAS FF neufs. L’auto a fait l’objet de deux articles spécifiques dans les revues “Berlinette” et “Mille Miles”. C’est la seule Alpine jamais engagée dans le mythique rallye-raid. Estimation : 60 000 / 80 000 € TTC.
Source CP LECLERE MOTORCARS