Avec l’Emira, Lotus ouvre une nouvelle ère, celle voulue par son nouveau propriétaire Geely. Le petit constructeur d’Hethel, qui aspire à devenir grand aux vues du plan produits à venir, a mis les petits plats dans les grands pour la présentation de l’Emira, dernière voiture de sport de la marque à propulsion thermique. Les prochains modèles seront électriques à l’image de l’hypercar Evija. Si l’Emira s’inspire fortement du design de celle-ci, ses motorisations sont reprises en premier lieu des Exige et Evora qu’elle remplace, c’est-à-dire le V6 3.5L compressé d’origine Toyota qui développe ici 406 ch (400 hp). Dans un second temps, Lotus installera le 4 cylindres 2.0L turbo M139 d’AMG, nouveau partenaire technique, dans une version de 365 ch (360 hp). Le seul sujet qui fâche est de taille pour une Lotus, c’est la masse de l’Emira : 1405 kg (DIN) dans sa version la plus légère, soit 80 kg de plus que l’Evora GT410 de 1325 kg (DIN) !
Qu’en penses-tu Colin ?
Lotus n’a pas ménagé ses efforts pour « l’unboxing » de l’Emira (prononcez « Eh-meer-ah »). La marque a ressorti les modèles qui ont marqué son histoire : Elan, Esprit, Elise S1 et la Formule 1 Type 72, pour les classiques. Autant dire que l’ADN Lotus coule dans l’Emira, née dans un berceau chinois bien garni, avec plus 100 millions de livres d’investissements pour mener à bien la modernisation des sites d’Hethel et Norwich (plan stratégique « Vision80 »). L’Emira a la lourde tâche de remplacer les 3 modèles phares de Lotus, Elise, Exige et Evora, vendus à plus de 55000 exemplaires au total.
L’Emira (Type 131) a été développé sur un tout nouveau châssis léger en aluminium extrudé collé, une technologie pionnière initiée avec l’Elise S1 (lire ici) et que Lotus maitrise parfaitement, au point que c’est une partie intrinsèque de l’ADN de ses voitures de sport. Ce châssis (inspiré de celui de l’Evora, NDA) est fabriqué dans une toute nouvelle usine – Lotus Advanced Structures – à Norwich, à quelques kilomètres de Hethel. Cette architecture – suspendue par des doubles triangles et des amortisseurs à ressorts hélicoïdaux aux quatre coins avec barres anti-roulis avant et arrière – a permis de reprendre dans les grandes lignes le design sculpté de l’Evija (lire ici) : surfaces fluides, lignes caractéristiques nettes, bord d’attaque proéminent du capot avec évents de sortie (pour guider le flux d’air sur la voiture et optimiser l’aérodynamisme), cabine rétrécie et effilée vers l’arrière, portes sculptées, évents découpés dans les hanches arrière musclées. C’est un mélange de Maserati MC20 (lire ici), McLaren Artura (lire ici), Ferrari F8 Tributo (lire ici). Il y a pire comme comparaison mais l’Emira n’a pas un style propre à elle comme les précédentes Lotus.
Les phares verticaux entièrement à LED sont de série, avec un design à double lame inspiré des ailes. À l’arrière, à chaque extrémité se trouve un évent de sortie pour évacuer l’air du passage de roue. Chaque coin est doté d’un groupe de lumière LED plat en forme de C relié par un feu stop fin. En dessous, se trouve une section noire abritant deux tuyaux d’échappement de chaque côté de la plaque d’immatriculation et avec un diffuseur d’air en dessous pour aider à l’appui. Les dimensions de l’Emira sont une longueur de 4,412 m, largeur 1,895 m, hauteur 1,225 m et empattement 2,575 m. Les bagages peuvent être rangés derrière les deux sièges (208 litres) ou dans le coffre à l’arrière du moteur (151 litres).
Les jantes mesurent 20 pouces de diamètre, une nouveauté puisque sur les précédentes Lotus la taille avant était inférieure d’un pouce par rapport à la taille arrière (19 avant et 20 arrière sur l’Evora par exemple). Elles seront équipées de pneus spécifiques pour l’Emira, des Goodyear Eagle F1 Supersport en série ou Michelin Pilot Sport Cup 2 en option avec le pack « Lotus Drivers ». La voiture a deux réglages de châssis et de suspension définis, Touring (voiture grise ci dessus) ou Sport (voiture bleue) et ce quel que soit la motorisation choisie : Touring pour une utilisation quotidienne sur route, offrant un réglage performances dynamiques/maniabilité/confort, Sport avec le pack « Lotus Drivers » pour une suspension légèrement plus rigide et un dynamisme amélioré. La direction est hydraulique et non électrique.
Emira-té ?
L’Emira sera propulsée par deux moteurs à essence, au choix. Au lancement, les premières voitures seront disponibles en version « First Edition », une série limitée propulsés par le V6 3,5L compressé d’origine Toyota qui équipe les Exige et Evora. La puissance est fixée ici à 406 ch (400 hp) et un couple fixé à 420 Nm en boite manuelle/430 Nm en boite automatique, comme sur l’Evora 400 (410 Nm), contre 416 ch (410 hp) pour les Exige 410 (lire ici) et Evora 410 (lire ici). À partir de l’été 2022, Lotus aura un partenaire technique supplémentaire, AMG la division performance de Mercedes-Benz. L’Emira sera propulsée par le quatre cylindres turbocompressé 2.0L M139 dont la puissance sera revue à la baisse par Lotus pour ne pas empiéter sur la version V6 3.5L. Monté transversalement, ce moteur a été modifiée avec un nouveau système d’admission d’air et un nouvel échappement. Il développera ici 365 ch (360 hp). Avec ce moteur, les émissions de CO2 commenceront en dessous de 180 gr CO2/km (estimation 162 gr CO2/km), soit moins que le V6 3.5L compressé qui atteint 243 gr CO2/km. Ces deux versions seront disponibles avec une transmission manuelle ou automatique à 6 rapports pour le V6 et uniquement à double embrayage DCT à 7 rapports pour l’AMG.
En termes de performances, Lotus annonce le 0 à 100km/h en moins de 4,5 sec et une Vmax de 290 km/h, sans plus de précision. Inutile de dire que nous attendions plus de valeurs, s’entend que les chiffres communiqués concernent uniquement la version V6 3.5L. Avec 1405 kg sur la balance (contre 1415 kg pour l’Evora 400), l’Emira affiche un rapport poids puissance de 3,5 kg/ch. Ses deux grandes rivales, les Alpine A110S (lire ici) et Porsche 718 Cayman GTS 4.0 (lire ici) sont proches. La légère A110S de 1114 kg (DIN) pour 292 ch/320 Nm atteint 3,8 kg/ch et la 718 Cayman GTS 4.0 de 1405 kg (DIN) pour 400 ch/420 Nm se situe à 3,5 kg/ch. Respectivement, le 0 à 100 km/h et la Vmax sont de 4,4 sec et 260 km/h (limité) pour la française, 4,5 sec et 293 km/h pour l’allemande. L’anglaise Emira, ne bouscule pas son monde et c’est bien dommage. Nous aurions aimé un peu plus d’audace de la part de Lotus qui a déjà oublié son loupé au lancement de l’Evora qui affichait 1380 kg (DIN) pour 280 ch, trop lourd pour les fervents « Lotussiens ». La nouvelle Emira ne fait pas mieux que l’Evora 400 (lire ici) présentée en 2015 créditée de 4,2 sec de 0 à 100 km/h et 300 km/h en Vmax…
Intérieur moderne
La plus grande avancée, l’Emira la propose avec l’intérieur de l’habitacle, surtout comparé aux Elise et Exige : ergonomie, design, qualité des matériaux, l’attention portée aux détails et aux technologies de pointe intégrée saute aux yeux. Des détails ont été ajoutés en hommage à l’héritage et au succès sportif de Lotus : le positionnement du levier de vitesses manuelles qui fait écho à celui de l’iconique Esprit, la tringlerie semi-exposée visible à la base de la console centrale sur les modèles V6 à boite manuelle, comme sur les Elise et Exige. Enfin citons le couvercle rouge de protection sur le bouton marche/arrêt qui rappelle les… Lamborghini.
Les sièges spécifiques de l’Emira ont été conçus pour combiner un maintien latéral en virages avec un confort pour les trajets longue distance. Il y a un réglage électrique à quatre voies en série, avec la possibilité de passer à un siège sport haut de gamme avec un réglage électrique à 12 voies pour le conducteur et le passager. Le volant sport à méplat est également unique à l’Emira qui est dotée des dernières aides aux conducteurs et à la conduite : démarrage sans clé, régulateur de vitesse adaptatif, essuie-glaces à capteur de pluie, rétroviseurs extérieurs rabattables électriques, capteurs de stationnement arrière (avec capteurs avant en option), rétroviseur à atténuation automatique, launch contrôle (pack « Lotus Drivers »), un tracker de véhicule anti-vol, système anticollision, alerte de fatigue, informations sur les panneaux de signalisation, avertissement de sortie de voie, assistance au changement de voie, alerte de trafic transversal arrière, etc…
L’accès au système d’infodivertissement de la voiture se fait via un écran tactile central de 10,25 pouces, avec un écran conducteur TFT supplémentaire de 12,3 pouces derrière le volant. Tout le contenu exclusif à Lotus a été conçu et développé par une équipe interne. Android Auto et Apple CarPlay sont intégrés en série. Le système audio haut de gamme à 10 canaux est signé de la marque britannique KEF.
Six couleurs de peinture extérieure sont disponibles au lancement : Hethel Yellow, Shadow Grey, Magma Red, Nimbus Grey, Dark Verdant et Seneca Blue. Sept couleurs intérieures sont disponibles : cuir Nappa noir, cuir Nappa rouge, cuir Nappa gris, cuir Nappa beige, Alcantara noir avec surpiqûres grises, Alcantara noir avec surpiqûres rouges et Alcantara noir avec surpiqûres jaunes. Il existe cinq choix de roues – 10 rayons moulés, 10 rayons noir brillant, rayons en V forgés argent, rayons en V forgés noir brillant et rayons en V forgés diamantés – avec quatre couleurs d’étriers de frein – noir, rouge, jaune et argent.
Les tarifs sont compris sous 60 000 £ (72 000 €) pour la version 4 cylindres à de 75 995 £ (91 195 €) pour le version First Edition V6, les livraisons commenceront à partir du printemps 2022.
En complément de cet article, vous pouvez lire le compte rendu de la présentation de la Lotus Emira ici.
Source CP Lotus