Pour une fois, nous n’allons pas rédiger une long article sur la “dernière” Lotus sortie de l’usine d’Hethel. Contrairement à ce que laisse croire le communiqué de presse du constructeur anglais, l’Elise Cup 250 2017 n’est pas nouvelle, mais bénéficie seulement d’une mise à jour conforme au reste de la gamme. Lotus applique le programme proposée par les magazines féminins avant l’été, pour être la plus belle : nouvelle coiffure, nouveau maillot de bain et quelques kilos de moins…
“Non, tu n’as pas changé…”
Pour ce millésime 2017, la Lotus Elise Cup 250 reprend la cosmétique de la Sprint. Le moteur 4 cylindres 1.8L compressé de la Cup 250 version 2016 reste identique et affiche toujours une puissance de 246 ch (181 kW à 7200 tr/min) et un couple de 250 Nm (entre 3500 et 5500 tr/min). Les performances n’évoluent pas, avec le 0 à 100 km/h annoncé en 4,3 sec et une VMax de 248 km/h. Et pour cause, techniquement Lotus ne peut pas proposer plus de 250 ch (très optimiste en réalité) du bloc d’origine Toyota, étant limité par le refroidissement du moteur et notamment du compresseur Magnusson R900 (à refroidisseur d’air d’admission utilisant la technologie Eaton TVSTM).
Alors que proposer pour attirer le client ? Qui dit voiture légère, ADN de Lotus, dit baisse de poids. Là encore, les résultats sont faibles. L’Elise Cup 250 2016 pesait 931 kg à vide et 921 kg avec le pack « Carbon Aero », la Cup 250 version 2017 se situe à… 917 kg à vide. Faites le calcul, c’est 10+4 soit 14 kg de gagnés surtout sur l’utilisation de pièces en carbone, plus nombreuses et plus fines, ou d’accessoires spécifiques. Le communiqué de presse de Lotus précise tout de même que le poids à sec est de 884 kg mais qu’il peut descendre à 860 kg par le choix d’options… relativement coûteuses.
Au niveau technique, il n’y a eu d’évolution entre les versions 2016 et 2017 de l’Elise Cup 250 : transmission, boite de vitesses, trains roulants, freins, suspensions, amortisseurs, aéro (66 kg d’appui à 160 km/h, 125 kg à 225 km/h et 155 kg à la VMax), tout est identique.
Un chinois à Hethel
Lotus n’a pas le choix, la marque doit proposer des nouveautés… avec la gamme actuelle. Le développement, de nouveaux modèles, est en effet suspendus à l’évolution de son actionnariat au niveau de son capital. Propriété de Proton, le constructeur malaisien est en cours de cession de ses parts au profit de Geely. Le groupe Chinois, propriétaire de Volvo, prendrait une participation de 49,9% dans le capital de Proton (détenu par le conglomérat malaisien DRB-Hicom) et rachèterait également 51% du capital du constructeur britannique Lotus Cars. Par ailleurs, les 49% restants du capital de Lotus Cars seraient acquis par Etika Automotif Sdn Bhd… déjà détenu par DRB-Hicom ! Bref, DRB-Hicom et Geely ont indiqué qu’ils espéraient signer un accord définitif au mois de juillet.
Parallèlement à cela, Lotus a indiqué avoir renouvelé son contrat avec Toyota pour la fourniture d’ensemble propulseurs (moteurs et boites de vitesses). Mais un contrat, ça se casse, il suffit d’y mettre le prix surtout quand on pense au moteur 2.0L turbo de 367 ch installé sous le capot de la S60 Polestar (relisez notre essai). Pour le moment, le grand gagnant n’est pas Lotus mais Volvo qui pourra bénéficier de toute la compétence technique de Lotus Engineering. Notre crainte à l’avenir se dessine en chine puisque des Volvo y sont fabriquées puis importées en Europe, sans pour autant être moins chères que celles produites sur le vieux continent. Imaginez des Lotus chinoises en lieu et place des productions d’Hethel… Non vraiment, des Lotus qui ne soient plus anglaises, ça seraient un cauchemars…
Source CP Lotus
