Les 24 Heures du Mans durent … 24 heures. Au-delà de cette assertion assez triviale, se cachent une multitude de facettes qui ont rendu cette course mythique. Nous vous proposons de revivre ainsi la course des Hypercars grâce à 24 photos de notre photographe Raphaël Dauvergne qui vous replongera dans les différentes ambiances de cette course hors-normes
Samedi 10 juin, 12h30 – La Toyota GR010 Hybrid #8 de Sebastien Buemi / Brendon Hartley / Ryo Hirakawa s’avance vers la ligne de départ de remettre son titre en jeu pour cette édition du Centenaire si particulière !
16h00 – Départ !!! Les deux Ferrari 499P (lire ici), très véloces sur un tour, vont-elles tenir la distance face à l’expérience des Toyota ? Le principal sera déjà de franchir le premier virage sans ennui !
16h18 – Sébastien Bourdais, parti 8ème, a de grandes ambitions au volant de la Cadillac V.Series R et son V8 qui régala les oreilles des fans durant tout le week-end ! Dans 1h30, la #3 sera harponnée par une Ferrari GT, ce qui va compromettre son début de course.
16h43 – L’unique Vanwall 680 devance Glickenhaus 007 LMH et la Porsche 936 Jota #38 après une première phase de safety car. Cette écurie illustre à merveille la possibilité donnée à des écuries privées de monter un programme Hypercar grâce à la nouvelle réglementation.
18h18 – La Toyota GR010 Hybrid #7 à l’attaque au cœur du peloton Hypercar. C’est le moment d’en profiter… la pluie est annoncée dans moins d’une heure !
21h38 – Après une énorme averse qui a rendu la course complètement folle avec de nombreuses sorties de pistes et des arrêts aux stands incessants, les 2 Ferrari 499P sont en tête et augmentent progressivement leur avance sur la Peugeot 9X8 #94 qui a plutôt bien tiré son épingle du jeu dans ces conditions dantesques !
22h02 – Il n’y a pas que les voitures qui tournent en rond, les passagers des manèges aussi !
22h05 – La Glickenhaus 007 LMH vient ajouter ses étincelles aux lumières de la fête foraine alors que le soleil est maintenant proche de la ligne d’horizon !
22h08 – Les photographes doivent se rendre à l’évidence, il n’y aura pas vraiment de coucher de soleil cette année… seuls quelques rayons de soleil fugaces perceront les nuages avant que la nuit ne s’installe.
22h33 – Il pleut de nouveau sur le tracé du Mans ! Si Alessandro Pier Guidi au volant de la Ferrari 499P #51 fait un festival en tête, les Peugeot 9X8 se défendent bien dans ces conditions pusique la #94 pointe à la 3ème place.
23h54 – C’est l’effervescence dans toutes les équipes ! Nettoyage des phares et du pare-brise, de nuit la vision est vraiment primordiale et rien n’est laissé au hasard !
Dimanche 11 juin, 0h18 : L’ambiance dans la pit-lane est vraiment magnifique tandis que la tension est palpable et la fatigue commence doucement à se faire sentir. La nuit va être longue…
00h21 – Non, Antonio Fuoco n’est pas en train de jouer à Candy Crush sur son smartphone pour passer le temps. Cela ressemble plutôt à un dernier Check Radio avant d’entamer son relais.
00h30 – Changement de pilote, de pneus et ravitaillement en carburant. Le ballet des mécaniciens qui s’affairent autour de la voiture est parfaitement orchestré : il n’y a pas une seconde à perdre !
6h25 – Au petit matin, la Vanwall 680 est toujours en course. C’est une belle satisfaction pour le petit poucet des Hypercars.
7h08 – Moins à la fête que la #94 durant la nuit, c’est pourtant la #93 de Paul Di Resta / Mikkel Jensen et Jean-Eric Vergne qui est la mieux placé des Peugeot 9X8 (lire ici) en 5ème position. Alors qu’on craignait une débâcle, les 9X8 sans aileron arrière se sont montrées véloces dans certaines conditions.
7h24 – Comme la veille au soir, déception chez les photographes, le lever de soleil tant espéré n’aura pas lieu et le jour se lève sans éclat.
11h00 – A l’inverse des Peugeot, grosse déception chez Porsche où la meilleure 963 (lire ici), la #5, n’est que 6ème à 3 tours de la 9X8 qui la précède.
11h11 – Alors qu’on est dans le dernier quart de course, les Cadillac semblent bien accrochée au podium, la #3 devant la #4 de Sébastien Bourdais. Elle peut même envisager un meilleur résultat puisqu’elle est encore dans le tour des 2 leaders, Ferrari et Toyota. Les très nombreux spectateurs ne seraient sans doute pas contre une voiture de sécurité pour pimenter la fin de course !
11h50 – Après une soirée et un début de nuit l’ayant vu mener la course durant quelques tours, la suite de la course de la Peugeot 9X8 #94 aura été plus laborieuse avec une grosse sortie de piste et de multiples soucis techniques… Néanmoins les pilotes continuent d’aller de l’avant !
12h04 – Quelle suspense pour la victoire ! Après 20h de course, la Ferrari 499P #51 ne mène que de quelques longueurs face à la Toyota GR010 Hybrid #8 !
15h26 – A quelques minutes de l’arrivée, Sébastien Bourdais, 4ème, n’abdique pas et rêve toujours de podium. Ce sera la grosse attaque jusque dans le dernier tour !
15h46 – Chez Porche, la livrée historique de cette édition du centenaire, hommage à certaines de leurs plus belles victoires (lire notre article ici), n’aura pas porté chance aux équipes de Stuttgart. Mais nul doute qu’ils reviendront plus fort l’an prochain !
16h03 – Après une ultime frayeur lors du dernier arrêt au stand, la Ferrari 499P #51 franchi le drapeau à damiers en vainqueur ! Un 10ème succès dans la Sarthe, après 50 ans d’absence et 58 ans après le sacre de 1965 (Ferrari 250 LM #21), qui promet de belles bagarres dans les années à venir !
Le top 5 (classement général) :
Ferrari 499P #51 Ferrari AF Corse – Alessandro Pier Guidi / James Calado / Antonio Giovinazzi – 342 tours
Toyota GR010 Hybrid #8 Toyota Gazoo Racing – Sébastien Buemi / Brendon Hartley / Ryō Hirakawa à 1’21”793
Cadillac V-Series.R #2 Cadillac Racing – Earl Bamber / Alex Lynn / Richard Westbrook à 1 tour
Cadillac V-Series.R #3 Cadillac Racing – Sébastien Bourdais / Renger Van Der Zande / Scott Dixon à 2 tours
Ferrari 499P #50 Ferrari AF Corse – Antonio Fuoco / Miguel Molina / Nicklas Nielsen à 5 tours
Les pilotes sont unanimes, les 24 Heures du Mans sont une épreuve unique par leurs difficultés mais également les émotions qu’elles procurent et cette édition 2023 n’a pas failli à sa réputation. La tension du départ, où l’on ne pourra pas gagner la course mais où l’on peut tout perdre. Le coucher du soleil et l’heure dorée qui précède pour le plus grand bonheur des spectateurs et des photographes. La nuit noire… si noire dans les Hunaudières qui contraste avec les lumières et la fête autour du Circuit Bugatti. Le levé du jour, comme une lumière au bout du tunnel. Les dernières heures où les équipages guettent chaque bruit suspect, redoutant le moindre incident si près du but. La météo qui peut varier drastiquement d’un bout à l’autre du circuit. Au bout de cette aventure, vient enfin le soulagement de passer sous le drapeau à damier. Avant même le résultat brut inscrit sur la feuille de temps, finir est une victoire !
Crédit photos @Raphael Dauvergne