Samedi dernier 16 juin à à 15 heures, devant 252 500 spectateurs présents, le départ de la 87ème édition des 24 Heures du Mans était donné aux 61 voitures ayant participé à cette inédite Super Finale de la Super Saison 2018-2019 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Vincent Beaumesnil, directeur Sport ACO et Thierry Bouvet, responsable technique ACO nous donnent les clés pour décrypter ces 24 Heures du Mans 2019.
Le classement
Remportée par la Toyota TS050 Hybrid n°8 du trio Buemi-Nakajima-Alonso, la 87ème édition des 24 Heures du Mans a conclu la Super Saison 2018-2019 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. 61 voitures (183 pilotes) figuraient sur la grille de départ, 47 ont été classées. Un forfait avait été enregistré jeudi. Le 62ème box était réservé à Mission H24 développant le LMPH2G Green GT à hydrogène. Comme chaque année, jusqu’à l’issue des contrôles des moteurs de certains concurrents, le classement des 24 Heures reste provisoire (à consulter ici). Il sera officiel dans trois semaines. Deux machines, les Ford GT n°68 et n°85, ont été disqualifiées à l’issue des vérifications techniques d’après course, pour capacité de réservoir non conforme. Aucun appel n’a été déposé.
“Avant la course, lors du Pesage, les contrôles menés sur toutes les voitures concernent avant tout la sécurité de la machine. Après la course, de façon aléatoire, des machines sont retenues pour des contrôles relatifs cette fois à la performance de la voiture. Ce type de sélection aléatoire nous parait le plus adéquat, chaque concurrent étant responsable de la conformité de sa machine à tout moment de l’épreuve.” rapporte Thierry Bouvet.
La Compétition
Mike Conway a instauré un nouveau record de vitesse en course, sur un tour : 3’17’’297, lors du 4ème tour de course, au volant de la Toyota TS050 Hybrid n°7. En LMGTE Am, Matteo Cairoli a inscrit un nouveau record du circuit en course, sur un tour : 3’52″567 sur la Porsche 911 RSR n°88 de Dempsey-Proton Racing au 2ème tour.
10 486 tours du circuit ont été couverts par l’ensemble des concurrents, ce qui représente 142 900,34 kilomètres, 916 arrêts au stand ont été enregistrés, 18 309 dépassements ont eu lieu en piste, dont 853 pour gagner une position. Les changements de leader par catégorie : 11 en LMP1, 7 en LMP2, 6 en LMGTE Am.
Les interruptions de course :
Nombre de slow zones : 7
Temps de course sous slow zones : 49 min 18 sec
Nombre de safety cars : 8
Temps de course sous safety car : 2 h 9 min 18 sec
Nombre de FCY : 8
Temps de course sous FCY : 22 min 22 sec
LMP1 (lire notre article ici) :
L’EOT (équivalence de technologie) a donné satisfaction entre prototypes hybrides et non hybrides, et motorisations différentes. Quelques éléments importants sont à relever. La SMP n°17, machine privée, qui détient la VMax la plus importante (350,1 km/h), figure à 3 dixièmes de la Toyota n°8 victorieuse, certes pas la plus rapide des Toyota, 3’16’’159 vs 3’15’’908 (tour le plus rapide de l’événement). “L’analyse de la moyenne des 10 meilleurs tours en course qui reflète la performance pure de la machine, livre que le plus rapide est Conway (Toyota), suivi de Menezes (Rebellion), Laurent (Rebellion) et Alonso (Toyota).” souligne Thierry Bouvet. Une fois encore, en 2019, les 24 Heures du Mans démontrent que la machine la plus rapide en course n’est pas forcément la gagnante dimanche à 15 Heures, sous le drapeau à damier.
LMP2 (lire notre article ici) :
Pour Vincent Beaumesnil et Thierry Bouvet, le LMP2 a été le “théâtre d’une bataille magnifique entre Signatech Alpine Matmut (n°36) et G-Drive Racing (n°26). La bagarre avait lieu en piste comme dans la voie des stands, durant les ravitaillements.” Jusqu’au problème rencontré par G-Drive qui mit fin à ce duel. A noter aussi, pour Vincent Beaumesnil, “le podium de TDS Racing (n°28), qui à l’issue d’une grande course, offre une 3ème place à François Perrodo pour sa dernière course en LMP2, avant son retour en LMGTE.”
LMGTE (lire notre article ici) :
En Pro, catégorie régie par la BOP (balance de performance), l’analyse de la moyenne des 100 meilleurs tours en GT installe Corvette en tête, suivie de Porche à 2 centièmes, puis de Ferrari à 5 centièmes de la Corvette. Un trio de tête particulièrement serré. Ford pointe à 3 dixièmes de la Corvette. “La course a été superbe en LMGTE Pro, l’intervention d’un safety car a certes impacté ce déroulé.” reconnait Vincent Beaumesnil qui tient à souligner l’intérêt des 3 outils à la disposition de la direction de course, en cas de neutralisation. Safety car, slow zone et depuis cette édition, le régime de Full Course Yellow peuvent être appliqués en course, dans des circonstances très spécifiques (voir en haut de l’article). “Avant tout, je tiens à souligner, et il est important de le faire sur une course de 24 heures, disputée sur un circuit de plus de 13 kilomètres : nous n’avons pas eu d’accident grave et c’est le principal à l’issue d’une telle épreuve. De gros crashes ont eu lieu, sans conséquence, ce qui prouve le bien fondé de tous les aménagements menés sur le circuit.” explique Vincent Beaumesnil.
Source ACO
Crédit photos @ Raphael Dauvergne et Emilie Drouet