Au fur et à mesure des éditions, la rétrospective du Mans Classic s’est enrichie. Depuis 2016, les spectaculaires prototypes du Group C ont été admis, et en 2018, les GT1 et LMP1 des années 2000 à 2010 ont rejoint les plateaux officiels de la manifestation. Couvrant désormais près de 100 ans d’histoire sarthoise, Le Mans Classic offre aux spectateurs des souvenirs de toutes les époques. Bonus supplémentaire cette année, le plateau Porsche Classic Race vient célébrer les 75 ans de Porsche, ajoutant une touche spéciale à l’événement en mettant en avant une sélection de voitures emblématiques de la marque légendaire.
Group C
Malgré un plateau légèrement moins fourni que les années précédentes, les pilotes du Group C Racing ont une nouvelle fois offert un spectacle en piste digne de leur réputation au Mans Classic 2023. Symboles incontournables de l’endurance de 1982 à 1993, ces légendaires prototypes ont défilé sur les Hunaudières à des vitesses dépassant les 300 km/h (la Porsche 962 C 1989 #16 a même atteint une vitesse maximale de 330,1 km/h).
Pour la première fois dans l’histoire du Mans Classic, deux courses ont été proposées pour les Group C. La première, plus longue, d’une durée de 40 minutes, a été remportée par Erik Maris au volant de la Peugeot 905 Evo 1 Bis 1992 #3. Il a devancé la Lola T92/10 1992 #4 de David et Olivier Hart. Cette dernière s’est distinguée par le son distinctif de son moteur V10 Judd, issu de la Formule 1, qui reste aisément reconnaissable.
Course 1 Mans Classic 2023 Group C
1. Erik MARIS -Peugeot 905 Evo 1 Bis 1992 #3
2. David HART/Olivier HART – Lola T92/10 1992 #4
3. Ivan VERCOUTERE/Ralf KELLENERS – Porsche 962 C 1990 #7
Lors de la course sprint du dimanche, c’est une Porsche qui a triomphé. La 962 C 1990 #7 pilotée par Ivan VERCOUTERE et Ralf KELLENERS, arborant la livrée Joest, s’est montrée la plus rapide en battant la Mercedes-Benz C11 1990 #31 de Kriton LENDOUDIS.
Course 2 (Sprint) Mans Classic 2023 Group C
1. Ivan VERCOUTERE/Ralf KELLENERS – Porsche 962 C 1990 #7
2. Kriton LENDOUDIS – Mercedes-Benz C11 1990 #31
3. David HART/Olivier HART – Lola T92/10 1992 #4
Parmi les nouvelles engagées de cette année, nous comptons le prototype original de la Mercedes C11 ainsi que la Porsche 962 C du team Italiya Sports
Les paddocks des Group C étaient situés à proximité du complexe de karting, ce qui a naturellement conduit à l’installation de leur prégrille sur la piste du karting international.
Attardons-nous sur la seconde Nissan engagée dans le plateau : il s’agit d’une Nissan NPT-90 (Châssis 90-12) aux couleurs MOMO. Cette voiture a été utilisée comme pièce de rechange et n’a donc jamais été assemblée à l’époque. Ce n’est qu’en 2010 qu’elle a été entièrement assemblée, conformément au règlement IMSA de l’époque. Bien que les véhicules du championnat américain n’aient jamais eu l’occasion de concourir aux 24 Heures du Mans, Peter Auto les invite chaleureusement à se mesurer à l’histoire au Mans Classic !
La première Porsche 956 privée (numéro de châssis 956-101) est de retour là où elle a terminé à la troisième place du classement général en 1983.
Initialement en exposition au Musée des 24 Heures du Mans pour “La Grande Exposition du Centenaire” (lire ici), cette Porsche 962 C (Châssis 962-003), qui a remporté l’édition 1983, a participé à toutes les séances du Group C Racing. Quarante ans plus tard, pas de victoire à la clé, mais une prise de plaisir inégalée pour son propriétaire que l’on salue également !
Endurance Racing Legends
Le périple temporel prend fin, et le plateau Endurance Racing Legends plonge les spectateurs dans une ère bien plus moderne, celle des GT1 et LMP1 de 1990 à 2010. Vingt ans d’évolutions réglementaires et technologiques sont représentés par un magnifique plateau de 70 voitures ! Parmi les modèles phares, nous retrouvons les Aston Martin DBR9, Bentley Speed 8, Ferrari 333 SP, Ferrari 550 Maranello Prodrive, Maserati MC 12 GT1 (2005), Audi R8, Porsche 911 GT1 et McLaren F1 GTR.
La grille de départ est riche en diversité et en couleur, et la course de 40 minutes a été la première à être organisée le samedi 1er juillet. Pour démarrer, une averse est venue perturber le tour de chauffe, entraînant un drapeau rouge pour permettre à tous les concurrents de passer aux pneus pluies. Malheureusement, à l’instar de la Formule 1 actuelle, la direction de course a pris une heure pour relancer la course. Cependant, cela n’a pas empêché Emmanuel COLLARD, qui faisait équipe avec Henri Pescarolo sur la Pescarolo C60 2006 #23, de conserver l’avantage de sa pole position devant François PERRODO sur la Toyota GT-One 1999 #1.
François, vainqueur des 24 Heures du Mans en LMP2 Pro-AM, est un pilote habitué des rendez-vous Peter Auto. Pour célébrer le centenaire, il a mis les petits plats dans les grands en ramenant une dizaine de voitures de sa collection personnelle pour les prêter à ses amis ou les exposer au public. Pour lui, le partage est le maître mot de sa passion, et nous ne pouvons qu’approuver cet état d’esprit, le remerciant de nous faire vibrer avec des voitures toutes plus exceptionnelles les unes que les autres !
Jamais très loin l’un de l’autre, la Pescarolo a toutefois dominé la GT-One lors de cette première course, avant d’échanger les positions pour la course sprint du dimanche. Malheureusement, une pénalité relaya la Toyota une nouvelle fois à la seconde marche du podium.
Course 1
1. Emmanuel COLLARD -Pescarolo C60 2006 #23
2. François PERRODO -Toyota GT-One 1999 #1
3. Olivier HART/David HART -Courage C60 2005 #34
Course 2 (Sprint)
1. Emmanuel COLLARD -Pescarolo C60 2006 #23
2. François PERRODO -Toyota GT-One 1999 #1 (Pénalisé)
3. Olivier HART/David HART -Courage C60 2005 #34
Voici une Dome S101. Ce modèle a terminé 6ème aux 24 Heures du Mans 2003 (4ème en LMP900) aux mains de Jan Lammers, Andy Wallace et John Bosch. Si la livrée vous intrigue, c’est que faute de sponsors majeurs, l’équipe a ouvert la voie à de nombreux petits partenariats. Chaque marque est apparue sous forme de petits carrés monochromes sur toute la voiture, donnant par conséquent cet aspect de drapeau à damier.
Deux Viper GTS-R franchissent ensemble la ligne d’arrivée pour clôturer le week-end. Le châssis C51 (à droite sur la photo) est la Viper que Alain Prost engagea en 2005 dans le championnat de France GT. Tout juste sortie de restauration en 2023, elle termine à la 3ème place de la classe GT1.
Comme vous l’aurez compris, ce plateau regorgeait de belles histoires. Une de ces belles histoires est celle de Monsieur Henry Pescarolo (lire ici), qui a eu la chance de conduire sa Pescarolo C60 de 2006. La surprise lui a été faite par le propriétaire du prototype, qui a également invité Emmanuel COLLARD à reprendre le volant de la voiture. Après quelques tours, Henri Pescarolo a décidé de laisser le reste du week-end à son pilote et de reprendre son rôle de patron d’écurie, comme il l’avait si bien fait face aux Audi par le passé.
Je ne pouvais pas m’empêcher de vous présenter cette licorne de l’automobile, dont la présence en compétition est désormais très rare. En 1995, Yannick Dalmas remportait les 24 Heures du Mans avec la McLaren F1 GTR #01R, lors de la première apparition de la supercar de Coventry. Comme un clin d’œil à 1995, quatre châssis étaient visibles durant ce weekend. « Euno Clinic » (châssis 01R) était exposé au Musée tandis que la « César » (châssis 05R), la « Lark » (châssis 13R) et la « Harrods » (châssis 06R) étaient présentes dans l’enceinte du circuit.
Aux mains de Yannick Dalmas (vainqueur de l’édition 1995 sur 01R), la Harrods a remporté sa catégorie lors de la deuxième course, 27 ans après sa 2nd place en GT1 derrière sa consœur victorieuse.
Initialement prévue au coucher de soleil, la deuxième séance qualificative s’est finalement déroulée de nuit. François PERRODO réalise le deuxième meilleur temps derrière la Pescarolo C60 de 2006.
Porsche Classic Race
En collaboration avec Porsche France, Peter Auto célèbre les 75 ans de la marque et les 60 ans de la 911 avec un plateau exceptionnel de plus de 70 Porsche historiques.
Cette course met en scène les modèles allant des premières 911 (1965) dont les versions de course étaient alors encore très proches des modèles de série, jusqu’aux dernières 935 (1981) dont les versions les plus puissantes approchaient, voire dépassaient les 800 chevaux.
1. Dominique GUENAT/Maxime GUENAT – Porsche 935 1977 #182
2. Guillaume DUMAREY/Philippe BRUNN – Porsche 911 RSR Turbo 2,1L 1974 #63
3. Johnny MOWLEM – Porsche 911 Carrera RSR 3.0 1974 #52
Texte et crédit photos @ Matthieu Bourgeois (@thecarspots)