Cette édition 2023 du centenaire du Mans Classic a généré un enthousiasme incroyable auprès des passionnés. Alors que les plateaux compétition ne prendront la piste qu’à partir du vendredi après-midi, nous étions nombreux à avoir rejoint le Circuit du Mans dès la veille pour découvrir les lieux. Et je vous assure, il y avait déjà de quoi être émerveillé avant même que le moindre moteur ne rugisse !
Avec 235 000 spectateurs sur le week-end – record de fréquentation de 2022 battu – c’est un magnifique plébiscite de la voiture ancienne mais également de la classique Mancelle qui fête son centenaire cette année. La victoire de Ferrari (lire ici), trois semaines plus tôt, après 50 ans d’absence, s’inscrit dans cette belle histoire des 24 Heures du Mans qui va nous accompagner tout au long du week-end.
Le village des constructeurs, l’hommage du présent au passé
Au sein du village, les constructeurs étaient invités à présenter des modèles faisant écho à des autos ayant participé à la gloire des 24 Heures du Mans. Et il faut avouer qu’ils ont vraiment joué le jeu avec de magnifiques stands mélangeant passé et présent !
Au-delà de la toute dernière Continental GT, le stand Bentley présente surtout la filiation entre la Bentley Speed 8 de 2002 et son aïeule la Blower de 1929.
Chez Maserati aussi on a respecté le thème, la MC20 (lire ici) en tête d’affiche.
A l’instar du Tour Auto, BMW était présent en force avec deux stands. On passera sur les affreux SUV hybrides XM pour se focaliser sur les « vraies » sportives de la marque. D’un côté, un duo de 3,0l CSL avec la Batmobile des ’70s et sa réinterprétation moderne sur base de M4 (lire ici). De l’autre, l’Hypercar M Hybrid V8 rêvant de refaire le coup de la V12 LMR en ’99 (lire ici) qui l’emporta devant tous les favoris ! A suivre en 2024 !
Chez Skoda, nous ferons l’impasse sur l’Eniaq Coupé iV RS électrique pour évoquer la belle histoire autour de la Skoda Sport de 1950 engagée dans le plateau 2. En effet, Michal Velebný, l’un des deux pilotes de l’équipage et responsable de l’atelier de restauration Skoda, pilotera une auto dessinée par son grand-père, 73 ans auparavant !
Du côté de chez AC Cars, la présence d’une Cobra originelle n’était peut-être pas nécessaire tant la ligne de cette AC Cobra GT Roadster respecte celle de son aînée !
Entre les différents stands des constructeurs, on retrouve des marchands qui n’hésitent pas à exposer des Youngtimers comme cette charismatique Mercedes 500 SEC subtilement revue et corrigée par Koenig. Vive les années ’80s !
Enfin, c’est l’opportunité de flâner dans l’espace dédié aux artistes pour ramener quelques souvenirs ou simplement échanger quelques mots avec eux. En ce qui concerne les 24 Heures du Mans, les œuvres de François Bruère font référence.
Une soirée au musée
A l’occasion de ce fameux Centenaire des 24 Heures du Mans, les équipes du Musée ont réussi un véritable tour de force en présentant une exposition de plus de 80 modèles emblématiques – dont 60 exemplaires victorieux – qui ont fait l’histoire des 24 Heures du Mans! Une Grande Exposition du Centenaire que Raphael nous a présenté de manière très détaillée dans une magnifique série d’articles (à lire ici) ! Parmi les modèles les plus iconiques n’ayant jamais remporté l’épreuve mancelle, on retrouve la Ferrari 330 P4 – une des plus belles voiture de course de l’histoire – ou encore la Porsche 917 LH malgré un travail aérodynamique très poussé.
La vente aux enchères Artcurial
Comme à l’accoutumée, Artcurial proposait une vente aux enchères au cœur même de l’événement. Si le chapiteau était réservé aux acheteurs du catalogue de la vente, de beaux modèles étaient présentés sur la partie extérieure. D’une authentique Porsche 962C, 3ème au Mans 1990 à une Subaru Impreza Gr.N en passant par une Spyker C8 Aileron, il y en a pour tous les goûts et – presque – toutes les bourses. La vente 2023 du Mans Classic se terminera avec un total de 10 M€ et 75% de lots vendus.
L’espace Club et les parades
Les clubs occupent une place importante au sein de l’univers Le Mans Classic : le circuit Bugatti est littéralement envahi par plus de 9000 voitures de passionnés. Certains en profiterons même pour faire quelques tours du grand circuit de 13km lors des parades du vendredi et samedi matin. Et si Porsche occupe un immense espace, Le Mans Classic est un des rendez-vous phares de clubs français et même internationaux.
Fêtant également son centenaire en 2023, Alfa Romeo proposait un plateau très étoffé avec notamment trois modèles Zagato : la toute récente Giulia SWB (lire ici) mais surtout un duo Alfa TZ3 Corsa – basée sur l’Alfa Romeo 8C – et TZ3 Stradale – basée sur une Dodge Viper – de toute beauté !
Paddock … le calme avant la tempête !
OK, OK, il est maintenant temps d’aller voir les voitures de course. Nous laisserons de côté la piste et la pit-lane que mes camarades ne manqueront pas de vous présenter prochainement pour se concentrer sur les paddocks. Le Mans Classic offre au spectateur une proximité absolument jouissive, permettant d’observer les détails des mécaniques, les subtilités des lignes de carrosserie ou encore apprécier la mélodie d’un moteur qui s’éclaircit timidement la voix. Venez, je vous emmène !
Fraîchement débarquées des camions, les autos sont au repos en ce vendredi matin. Mais cela ne va pas durer !
Garée au cœur du paddock, la De Tomaso P72 a fait sensation avec ses lignes néo-rétro évoquant les courbes sensuelles des reines de l’endurance dans les ‘60s. Accompagnée pour cette édition 2023 du Mans Classic de trois Appolo Intensa Emozione lors des démonstrations en piste, elles auront marqué les esprits – et les tympans – des spectateurs !
Se balader dans le paddock et tomber nez à nez avec une véritable Ferrari 275 GTB , 2ème en GT des 24 Heures du Mans ’66. C’est ça aussi Le Mans Classic !
Du côté des Endurance Racing Legends, la McLaren F1 GTR – Chassis 06R, 3ème des 24h du Mans ’95 (lire ici) – s’apprête à prendre son envol tandis que la Maserati MC12 est déjà en apesanteur. La belle italienne n’a jamais été autorisée à courir au Mans en son temps, elle fut indétrônable en FIA GT de 2005 à 2010 !
Que le spectacle commence !
Vendredi, 9h30 – Les Groupe C entrent en piste pour une première séance d’essais qualificatifs. Les hurlements des moteurs ne s’interrompront plus jusqu’à dimanche après-midi !
C’était ensuite le tour du plateau « Benjafield’s Racing Club » regroupant près de 80 Bentley d’avant-guerre !
Comme la marque anglaise, Porsche avait également droit à un plateau au niveau de pilotage assez hétérogène dédié « Porsche Classic Race Le Mans » composé de 70 modèles de la marque, des fluettes 911 S de ’65 aux monstrueuses 935 de ’81 et passant par cette magnifique 911 RSR Turbo 2.1L de ’74.
Apparu en démonstration lors de l’édition 2018, le plateau Endurance Racing Legends regroupant les voitures des années ’90 et 2000 n’en finit pas de s’étoffer. Présente exceptionnellement pour Le Mans Classic 2023, la Toyota GT One est clairement l’une des icônes de l’ère moderne même si elle n’a jamais remporté les 24 Heures du Mans.
Contrairement aux plateaux officiels qui patientent sur le Circuit Bugatti, la pré-grille des Endurance Racing Legends et des Groupe C se situe sur la piste de Karting Alain Prost. Et celle-ci est complètement accessible au public !
En plus de pouvoir admirer les autos, c’est également l’occasion de pouvoir croiser les pilotes. De la légende Henri Pescarolo aux gentlemen drivers, ils étaient tous plutôt accessibles en ce début de meeting. Nul doute que la pression sera autrement plus importante samedi et dimanche quelques minutes avant le départ des courses.
Lorsque les officiels présentent le panneau « 5’ » puis « Start Engine » aux pilotes, on bascule dans une tout autre atmosphère : le public libère la piste, les moteurs démarrent puis la soixantaine d’autos défilent sous nos yeux pour aller prendre la piste !
De jour comme de nuit, des centaines d’autos se relaieront en piste pour célébrer le Centenaire des 24 Heures du Mans de la plus belle des façons. Nul doute que les spectateurs présents se souviendront longtemps de cette formidable édition !
Crédit Photo : Sylvain Bonato / Aventures-Automobiles.fr
Possible que tu aies raison, j’ai surtout été attiré par la De Tomaso P72 😉 En tout cas, étonnant de voir ces Supercars dans cet univers “Classic” 🙂
2 Apollo I.E. et une Project Evo si je ne me trompe pas.
Vu la qualité de l’article et des photos, s’il y a erreur, je te pardonne 100 fois.