Alors que certains clients s’impatientent de voir bientôt – au Salon de Genève – la Lamborghini Huracan Performante, des journalistes ont eu la chance de conduire un prototype de cette nouvelle version de la super-sportive au taureau, sur la célèbre piste d’Imola, en novembre dernier.
Maurizio Reggiani, chef de la recherche et du développement de Lamborghini, était présent pour cet événement et il pouvait donner des informations étonnantes sur la nouvelle Huracan Performante, qui est en fait une supercar de course du Super Trofeo, légale pour la route, considérablement modifiée par rapport à la version de “base”, l’Huracan LP-610-4. Le lancement officiel de la Lamborghini Huracan Performante est prévue pour le Salon de Genève 2017, en Mars prochain. Bien que les appellations Superleggera et Performante aient déjà été utilisé pour la Gallardo, pour une version allégée avec une légère augmentation de puissance, pour l’Huracan Performante, c’est différent.
D’abord quelques chiffres sur la puissance de ce nouveau modèle V10, dont la puissance maximale a été augmentée de 610 à 670 ch, soit une augmentation de 10%, tandis que le couple est évolue de 580 à 630Nm. Cette puissance supplémentaire, couplée au système aérodynamique actif apporte toute une très nette différence quand il s’agit de conduire la voiture à la limite. Au dessus de 310 km/h, les volets aérodynamiques actifs à l’avant se ferment pour réduire la trainée aérodynamique, au profit de la vitesse de pointe. En effet, l’Huracan Performante sera la première Lamborghini équipée de l’ALA, abréviation de Aerodynamica Lamborghini Attiva (Active Lamborghini Aerodynamics, en anglais), solution brevetée par Lamborghini.
Afin de réduire la trainée aéro et faciliter la prise de virage, Lamborghini a développé un brevet aérodynamique évitant l’usage d’aileron à commande hydraulique (à l’instar d’une Bugatti Veyron ou Mclaren P1), solution trop lourde et peu réactive. A ce jour, aucun chiffre n’est connu, néanmoins la solution de Lamborghini – présentée par le magazine Motortrend – relève du bon sens. L’ALA consiste à canaliser l’air pour l’envoyer dans un aileron creux, sous lequel le fluide, lorsqu’il ressort, diminue la trainée du véhicule, ou s’il ne ressort pas, augmente l’appui aérodynamique.
Sur la gauche et la droite du capot moteur se trouve une prise d’air. Chacune d’elle reçoit une double canalisation, l’une refroidit l’échappement, l’autre envoie le fluide circuler à travers le montant de l’aileron, pour terminer dans ce dernier. Tous les deux sont en carbone forgé, et creux. Chaque prise d’air s’ouvre ou se ferme en 0,2 sec, via un volet commandé par un moteur électrique.
En ligne droite, si l’écoulement de l’air est en position ouverte, les canalisations laissent passer l’air qui ressortant sous l’aileron, diminuant la trainée du véhicule. A l’inverse, l’écoulement de l’air est en position fermée, l’appui aérodynamique augmente. En virage, par exemple si la voiture tourne à droite, le volet droit se ferme lorsque celui gauche s’ouvre. Le volet droit fermé favorise l’appui aérodynamique sur la partie droite de l’aileron, donc sur la roue arrière droite, tandis que la gauche moins sollicitée s’inscrit plus facilement dans le virage. Ce qui permet de lutter contre le sous-virage et facilite la rotation, à l’instar du système “BrakeSteer” connu chez Mclaren, qui lui agit sur les freins avec un résultat identique. L’ALA fonctionne entre 70 et 310 km/h, différemment suivant les modes sélectionnés par le conducteur : Strada, Sport/Sport+, Corsa.
En virage à grande vitesse, le système de vectorisation aérodynamique déplace la charge sur la roue interne en changeant la position des volets à l’avant, l’élévation d’essieu est efficacement contrée par la fermeture de ces volets avant, à l’aide d’un moteur électrique, simple et rapide comme on le découvre sur les 3 photos suivantes notées ALA :
– première photo : la prise d’air gauche sur le capot moteur,
– seconde photo : la séparation du flux d’air, avec sur la gauche circulation du fluide vers le montant, et sur la droite refroidissement de l’échappement,
– troisième photo : la fine fente d’extraction de l’air.
La Lamborghini Huracan Performante est également plus légère de 40 kg par rapport au modèle standard LP610-4, et est livré avec pneus Pirelli P-Zero Corsa spécifique. Ce n’est pas la meilleure monte actuelle puisque les Michelin Pilot Sport Cup 2 restent la référence du marché. Toujours en transmission intégrale à quatre roues motrices, le réglage est recalibré concernant l’ESP en mode AWD. Un nouveau système d’échappement plus “ouvert” (libéré !), une suspension plus ferme et une transmission 7 vitesses encore plus rapide complètent la dotation. Au final, les performances s’en ressentent puisque la VMAx pointe de à 340 km/h (contre 325 pour l’Huracan LP610-4) et l’accélération sur le 0 à 100 km/n est annoncé à 2,9 sec (contre 3,2 sec pour l’Huracan LP610-4).
Lamborghini susurre un temps de 6 min 52 sec sur le ‘Ring, ce qui serait un exploit, la Porsche 918 Spyder possédant le record officiel des voitures de route en 6 min 57 sec. Lamborghini annoncera le temps officiel au Salon de Genève.
Notons que la voiture ne se nomme pas Superleggera mais Performante car le gain de poids ne s’élève qu’à 40 kg, Lamborghini a tranché en interne, arguant que la voiture n’est pas légère mais performante. Pour l’anecdote une LP610-4 est 33 kg pour lourde qu’une LP580-2. Si vous ajouter à cette dernière l’option baquet carbone, vous obtenez une LP580-2 plus légère que la nouvelle Performante.
Sources : Lambocars.com @ Mark Smeyers / MotorTrend / AutomotivPress @ Philippe Campana
Crédit photos @ Jonny Lieberman (Motortrend) / AutomotivPress @ Philippe Campana