La 11ème édition du Grand Prix de Monaco Historique s’est déroulé sous une météo variable, sèche et ensoleillée aux essais, humide pour les courses. Autant dire que nombreuses ont été les figures entraînant plus ou moins de dégâts sur les autos, dont le mérite est de ne pas dormir dans des musées mais d’affronter la piste. Voici donc une synthèse de ce week-end mythique passé en terre monégasque, si vous n’avez pu y assister : 1ère partie, les voitures jusqu’à 1960.
Préambule 2018
Pour cette édition du Grand Prix de Monaco Historique, le Comité d’Organisation et la section Historique de l’Automobile Club de Monaco ont retenu trois axes forts. En effet, à la demande des concurrents des voitures de course d’avant-guerre, la série A (qui a été organisée en démonstration en 2016) a été réintroduite sous forme d’une course dans le but de devenir le rendez-vous mondial et incontournable de cette catégorie de voitures de Grand Prix, appelées Formule 1 après la guerre. La course Sport a également été repensée, afin de proposer un plateau composé des plus belles voitures de Sport de la première décade de l’après guerre. Enfin les monoplaces de petites cylindrées (Formule Junior et F3), dont Monaco constituait une sorte de Championnat du Monde, ont été abandonnées. Avec la série des « Avant-Guerre », ce sont plus de 180 voitures de Grand-Prix sélectionnées pour leur intérêt historique et leurs degrés d’authenticité qui se sont affrontées sur l’emblématique circuit de la Principauté de Monaco pour disputer de véritables courses.
Présentation des séries et résultats des courses
Série A : Authentiques et très rares voitures de GP de la Formule internationale qui à ce titre se sont retrouvées en période sur les grilles de départ en compagnie des invincibles Auto-Union et Mercedes.
Ex : La Maserati V8RI (n°36), la Talbot MD (n°42).
En qualifications, les ERA ont trustées les 3 premières places de la manche. Le pilote suisse, Michael Gans obtient la pole position avec une ERA R1B de 1935. Dans le même ordre qu’hier, Michael Gans (SUI), Paddins Dowling (IRL) et Nicholas Topliss (GBR) devancent la Maserati 6CM du Suisse Anthony Sinopoli de 1,630 secondes. En 5ème position, belle performance de Lukas Halusa (AUT) sur sa vénérable Bugatti 35C de 1927 qui améliore son temps de près de 8 secondes par rapport à la veille.
En course, Michael Gans (#22) manquait complètement son départ et laissait s’échapper son dauphin, Paddins Dowling (#26) suivi de Nicholas Topliss (#24). Le Suisse Nicholas Sinopoli (#32) suivait, de loin, devançant un spectaculaire Lukas Halusa sur sa bien moins puissante Bugatti 35C. La course se résumait, alors, à un cavalier seul de Paddins Dowling creusant l’écart tour après tour. Au 7ème tour, Topliss, après un passage dans les stands, cède la 3ème place à Sinopoli. Un dernier tour marqué par le tête à queue de Sinopoli dans Mirabeau, rendant ainsi la 3ème place à Topliss. Le podium, constituait de Dowling, Gans relégué à 20 secondes et Topliss, ne comptait que des ERA. La Bugatti de Halusa prenait une belle 5ème place juste derrière le malchanceux Sinopoli.
Série B : Voitures de Grand Prix F1 et F2, à moteur avant et construites avant 1961.
Classe 1 : Voitures construites entre le 1er Janvier 1946 et le 31 Décembre 1953, équipées d’un moteur à compresseur de 1500 cm3 maximum ou d’un moteur sans compresseur de 4500 cm3 maximum.
Classe 2 : Voitures de Formule 2 construites avant le 31 Décembre 1953, dont la cylindrée n’excède pas 2000 cm3 sans compresseur.
Classe 3 : Voitures de Formule 1 construites entre le 1er Janvier 1954 et le 31 Décembre 1960, dont la cylindrée n’excède pas 2500 cm3 ou de 750 cm3 avec compresseur.
Ex : La Ferrari 246 (n°36) dernière voiture de GP à moteur avant à avoir gagné un GP comptant pour le championnat du Monde (GP d’Italie 60 avec le futur champion du monde Phil Hill), la Gordini n°16 4ème du 1er Grand Prix de Monaco d’après guerre en 1948 aux mains de Maurice Trintignant (vainqueur des 24 heures du Mans 54 et vainqueur des GP de Monaco 55 et 58), la Maserati 250F n°42 présente sans discontinuer au GP de Monaco entre 55 et 59 et utilisée à Monaco en période par Maria-Théresa de Filippis 1ère femme engagée en GP F1 du championnat mondial, la Talbot T26C n°14 archétype de la voiture de GP des premières années du championnat du monde de F1.
Nick Padmore (GBR) sur sa Lotus domine les qualifs’, améliorant au passage son temps de près de 3.5 secondes ! Se tenant dans la même seconde, les Anglais Barry Wood (Tec-Mec) et Julian Bronson (Scarab) améliorent aussi leur temps de la veille de près de 3 secondes… L’Espagnol Joaquin Folch-Rusinol (Lotus) concède plus de 2 secondes au leader. Au 5ème rang, on trouve Max Smith-Hilliard sur Lotus. A noter la progression de près de 8 secondes de la Maserati du Français Jean-Jacques Bally, détenteur du record de participation au Grand-Prix de Monaco Historique, il partira en 15° position sur la grille.
23 voitures au départ de la course, Julian Bronson (#50) en pole, Nick Padmore (#30), Joaquin Folch-Rusinol (#34) et Barry Wood (#48) suivent. Départ anticipé pour Bronson et Padmore qui pointent en tête au Tour N°1. Bronson ne tarde pas à s’échapper entraînant Padmore dans ses roues. Au tour N°4, Padmore, auteur du meilleur tour en course, passe Bronson, derrière Wood mène le groupe de chasse avec Floch-Rusinol et Fierro-Eleta (#42). Pénalités sous forme de « drive through » pour les 2 leaders qui laissent la 1ère place à Wood. Padmore réussi à conserver la 2ème position devant Folch-Rusinol et Bronson. Guillermo Fierro-Eleta termine 5ème.
Série C : Voitures de Sport et Prototypes à moteur avant – de 2L de cylindrée et plus – ayant couru de 1952 à 1957 inclus.
Classe 1 : Voitures dotées d’un moteur 2L.
Classe 2 : Voitures dotées d’un moteur de plus de 2L et de freins à tambour.
Classe 3 : Voitures dotées d’un moteur de plus de 2L et de freins à disque.
Ex : Les barquettes Maserati, la Ferrari 340MM n°18 utilisée par Luigi Villoresi aux Mille Milles et par Mike Hawthorn avant d’être vendue au Suisse Hans Ruesch.
Chris Ward (GBR) sur Cooper-Jaguar conserve la tête, améliorant son temps de plus de 2 secondes, il est le seul à tourner en
moins de 2 minutes ! Sur une voiture identique, Frederic Wakeman (GBR) prend la 2° place à 3.383 secondes. Martin Hunt (GBR) sur HWM-Jaguar, Ben Short (GBR) sur Lister Maserati et Maximilian Werner (DEU) sur Maserati 300S complètent le top 5.
La pluie s’est invitée… Les Anglais sont à la fête ! Après un départ canon, Chris Ward (#8) devance ses compatriotes Anglais, Ben Short (#44), Tony Wood (#42), Frederic Wakeman (#14) et Patrick Blakeney (#22). Ward, impérial sous la pluie, possède déjà 22 secondes d’avance sur Short et 55 sur Wood à la mi-course ! La bagarre se situe derrière le trio de tête entre Wakeman, Hunt (#30) et Blakeney.
Sans avoir été inquiété, Chris Ward prend la victoire devant Short et Wood. Hunt et Blakeney terminent aux 4ème et 5ème rang.
Tous les classements sont disponibles ici.
La 2ème partie, de 1961 à 1980 est à lire ici.
Source CP ACM / Crédit photos @ ACM / Crédit vidéos @ Goodwood Road & Racing