En complément de notre article sur le Grand Prix de l’Age d’Or édition 2021 (lire ci), nous avons sélectionné quelques modèles historiques présents en course, stars du week-end.
Cunningham C4-R (1952)
Je ne sais pas vous, mais pour ma part, je n’en avais jamais vu. Briggs Cunningham est l’un des pionniers de l’endurance à l’américaine. En 1950, après avoir conduit l’aventure des deux Cadillac “Petit Pataud” et “Le Monstre” aux Mans, il construit ses premiers prototypes. D’abord la C1 à moteur Cadillac, puis rapidement la C2 motorisée par un “Hemi” Chrysler se montre étonnamment compétitive malgré un poids pachydermique. Au Mans, elle se classe 18ème mais entre dans l’histoire par sa livrée blanche à double bande bleue représentant les Etats-Unis, la toute première utilisation de bandes en course !
En 1952, arrive la C4-R qui nous intéresse ici. Revue et simplifiée, allégée (de plus de 500 kg !!!), la C4-R atteint la 4ème place au Mans avec Briggs Cunningham lui-même au volant.
En 1953, avec la C5-R, c’est même la troisième marche du podium qui est atteinte, derrière deux Jaguar d’usine à freins à disque ! Autant dire qu’au début des années 50, Cunningham “pèse dans le game” et ouvre la voie à d’autres compatriotes entrepreneurs comme Caroll Shelby. On retrouvera la patte Cunningham lors du début de la carrière sportive de la Corvette, sous les mêmes couleurs emblématiques.
Ferrari 250 MM (1953)
Ce modèle est la toute première Ferrari de la mythique série “250” qui fera les beaux jours de Ferrari pendant plus de 10 ans. C’est en effet la première fois que le V12 Ferrari, en constante évolution de cylindrée depuis la naissance du constructeur en 1946 atteint les 3 litres (250 étant la cylindrée unitaire). Le suffixe MM est ajouté en hommage aux Mille Miglia, remportées en 1953 par la 250S (que l’on peut qualifier de prototype). La main mise de Ferrai sur l’épreuve était alors totale avec 5 victoires entre 1948 et 1953.
Ce châssis 0298MM est l’un des dix-huit coupés Pinifarina (sur un total de 31 voitures). Quel son !
Shelby Cobra Daytona (1964)
En 1962, à la recherche d’une base pour créer une voiture de sport américaine telle qu’il l’imagine, Caroll Shelby réalise un mariage détonnant. Dans le châssis vieillissant d’une placide anglaise au bord de l’arrêt de production, l’AC Ace, il implante l’énorme V8 Ford (260 cu / 260 ch puis 289 cu / 340 ch). La voiture est optimisée pour recevoir la puissance et le couple titanesque est essayer de passer le tout au sol. Le résultat ? Venimeux ! La Cobra est née et sa domination aux Etats-Unis est sans partage. Pour 1963, deux Cobra s’attaquent aux 24 Heures du Mans, mais malgré leur hard top, sont très pénalisées face aux meilleures Ferrari (la 250 GTO, vous connaissez) par leur aérodynamique de réfrigérateur.
L’hiver 1963/1964 est mis à profit chez Shelby à Riverside pour développer un coupé aérodynamique. Pete Brock est chargé du dessin, qu’il réalise sans aucun essai en soufflerie. Il utilise les meilleures connaissances du moment, comme la queue tronquée très brutalement de type “Kamm” (que l’on trouve également sur la GTO), particulièrement efficace en termes de réduction de trainée. Aucune nouvelle homologation n’est requise, tant que la mécanique est inchangée.
Apparaissant pour la première fois aux 2000 km de Daytona, le nouveau coupé en gardera le nom pour la postérité. A Sebring, c’est la victoire en GT et au Mans, même histoire avec une défaite historique des Ferrari en GT.
Six Cobra Daytona originales ont été produites, quatre étaient en piste à Prenois, dont aucune originale ! Toutes ces autos sont donc des roadsters recarrossés, mais qu’est ce que ça en jette ! Côté performances, les Cobra ont tourné autour de leurs adversaires, et les Daytona ont montré l’étendue du gain de performance avec plus de 20 km/h en pointe en plus par rapport aux versions hard-top.
Crédit photos @ Raphael Dauvergne