L’Heritage Touring Cup est l’un des plateaux que je préfère, déjà pour la “bande son” avec des 4 cylindres hurlant aussi fort que des V6 déchainés, pour les autos bodybuildées très 70’s à la déco voyante et assumée et enfin pour la bonne ambiance qui semble régner au sein du plateau entre les pilotes, tant dans les paddocks qu’en piste ou la bagarre est virile mais correcte, donnant autant de plaisir aux spectateurs qu’aux pilotes.
Les 26 voitures au départ ont toutes participé à écrire les grandes heures du Championnat d’Europe de Tourisme (ETCC) de 1966 à 1984, on retrouve parmi elles de nombreuses Ford, de la frêle et dépassée en performance Cortina Lotus, les puissantes Capri 2600 ou 3100 qui trustent les premières places de la course d’une heure avec 3 Capri parmi les 4 premiers, des Escort 1600 RS sous amphétamines jusqu’aux cousines américaines, une Mustang 289 et la colorée GT Pinepac. Les BMW ne sont pas en reste non plus avec de nombreux modèles : 3.0 CLS batman, 1800 Ti, 2002 Ti, 2800 CS, 635 CSi, 530i Bastos, M535 et même une 323i pour la plus récente. Rajoutez une Volvo 240 T au Cx de boite à chaussures, quelques Alfa Romeo et une Opel Commodore, voilà un plateau coloré très sympa à suivre des stands jusqu’à la grille de départ puis en course et jusqu’au podium le dimanche matin en ouverture de la journée !
Dimanche matin, 7h45, les yeux encore un peu collés par la nuit sous la tente dans l’enceinte du circuit, bon aussi par la soirée mais c’est une autre histoire, la pitlane se réveille doucement au pied du nouveau bâtiment des stands du circuit de Dijon Prenois…
Certaines autos sont encore dans leur box
La doyenne du plateau, cette sublime Cortina Lotus mk1 de 1964 cherche le soleil pour se réchauffer
Même à l’arrêt les Escort mk1 ont l’air méchante, j’adore !
Le V6 Cologne des Capri 2600 RS est presque aussi beau que sonore
Une Batmobile aux couleurs Motorsport toutes ailes déployées, ce doit être les étirements du matin
Je vous ai déjà parlé du regard des Escort mk1 ? Oui je crois !
Les moteurs rugissent, les mécanos et pilotes s’activent, tout le monde se rend en pré-gille sous les ordres et le positionnement des commissaires. La première en place sera-t-elle la première à l’arrivée ?
Sexy curves, n’est-ce pas ?
La seconde 3.0 CSL au départ, aux couleurs Alpina
Si les voitures sont prêtes, les pilotes se préparent eux aussi. Calme et application pour Gerard Lopez qui part en pole sur sa Capri 3100 RS
Décontraction totale pour Nigel Greensall et David Huxley les pilotes de la Mustang Pinepac
Stephen Dance est quant à lui un peu plus soucieux de se savoir en deuxième ligne sur la grille avec une 20aine de furieux derrière lui pour le premier virage
Nick Traber est par contre déjà dans sa bulle, concentré et insensible aux sollicitations extérieures
Les belles couleurs du soleil matinal font resplendir la livrée Ripolin de cette Capri
Slicks raides neufs pour la course, on n’est pas là pour faire de la figuration !
Allez, les commissaires lâchent les fauves qui font un tour de chauffe pour partir se mettre en grille
Ciel uniformément bleu, chaud soleil, la température monte
Le temps de traverser les paddocks pour rejoindre l’autre coté du circuit, la frêle Cortina se fait déjà prendre un tour…
Le reste du peloton est toujours compact et au contact
La seule 635CSi engagée cette année, elles étaient pourtant nombreuses l’année dernière ici même.
Bagarre intense pour la première place !
Cette 2002Ti n’aura pas lâché la grosse M535 de toute la course, elles finissent séparées d’une demi-seconde à l’arrivée avec 60 minutes de course.
La grosse Volvo souffrira en fin de course, probablement les pneus et ne pourra plus lutter pour le podium terminant à 1 tour à la 5ème place
Yves Scemama sera le moins bien classé des Capri à l’arrivée en finissant … 4ème !
Le duo Carlo/Alain Vögele ne franchira malheureusement pas la ligne d’arrivée
Tout comme la Pinepac longtemps aux avant-postes
La loi Evin s’appliquerait-elle jusque dans les courses historiques ? Le célèbre sponsor Bastos est devenu “Basto?” !
14 ans les séparent, elles auront pourtant passé un bon moment à se poursuivre, la plus jeune finissant par prendre le large avant d’abandonner
Des slicks énormes sous des ailes tout autant énormes, vive les 70s !
Ca change un peu des 60s 🙂
Sous le drapeau à damiers c’est donc Lopez/Meaden qui franchissent la ligne en vainqueur, devant Dance aussi sur Capri et Brady complète le podium avec sa 3.0 CSL Motorsport
Et pendant que le champagne coule à flot, les voitures goutent un repos bien mérité en pitlane
Crédit photos @ Ambroise Brosselin