Avec le Circuit Paul Ricard comme écrin, le Grand Prix de France Historique pourrait bien avoir acquis une nouvelle dimension lors de cette sixième édition. La présence de nombreux anciens pilotes de Formule 1 ainsi qu’ un magnifique plateau de Ferrari sont venus apporter encore un peu plus de magie aux traditionnelles courses de monoplaces et GT. Retour sur une édition mémorable !
80 000 spectateurs ! Ils étaient quasiment 2 fois plus que lors d’une édition 2023 déjà record du Grand Prix de France Historique ! Les ingrédients d’un tel succès populaire ? De nombreuses courses de monoplaces – de la F3 à la F1 – mais aussi des GT, la promesse de voir certains des plus grands pilotes français au volant de Formule 1 emblématiques lors des démonstrations ainsi qu’un paddock très accessible permettant d’approcher pilotes et bolides.
Un Grand Prix de 40 F1 !!
C’est le cœur de l’événement. Le plateau des Master Racing Legends regroupe les Formule 1 entre 1966 et 1985. Un ère durant laquelle les F1 sont passées d’élégants petits cigares avec des roues aux 4 coins à des monstres de plus de 500 chevaux exploitant l’aérodynamique et l’effet de sol. C’est également une période où les petites structures – souvent anglaises – pouvaient accéder au plus haut niveau mondial, notamment grâce à Cosworth qui équipait l’essentiel de la grille de départ avec son fameux V8 DFV, puissant et fiable.
D’ailleurs, l’engouement était tel à l’époque qu’il fallait faire des pré-qualifications pour déterminer les 26 pilotes qui pourront prendre part au Grand Prix parmi plus de 40 prétendants. Lors du Grand Prix de France Historique, plus on est de fous, plus on rit et ce sont près de 40 F1 qui s’élancèrent pour 2 courses acharnées portant fièrement leurs livrées d’époque et le nom de leurs illustres pilotes sur le côté du cockpit. En marge des célèbres Williams, McLaren et autre Ligier, ces monoplaces méconnues se retrouvent sous le feu des projecteurs !
Des courses support animées
Parce qu’il n’y a pas que les F1 dans la vie, l’organisateur HVM racing complète parfaitement le programme avec les F3 et F2 historiques. Avec leurs look de mini-F1, les gentlemen drivers se livrent à des combats acharnés ! Il en va de même pour le Trophée Lotus 7.
Au milieu de toutes ces monoplaces, nous retrouvions également le Master Endurance Legends regroupant les GT et Prototypes éligibles aux courses d’endurance entre 1995 et 2017. Quelle joie de revoir certaines autos mythiques des 24h du Mans aux côtés de quelques spécimens plus originaux.
Invité inédit cette année, le Club Ferrari GT Allemand faisait courir les différentes versions de berlinettes V8 – Challenge et GT3 – dans 2 courses durant le week-end. De la gracile F430 Challenge de 2006 à la bestiale 296 GT3 tout juste sortie des ateliers de Maranello.
Un dernier mot concernant la course de 200Km courue le samedi soir du Grand Prix de France Historique et remportée par Jean Alesi au volant d’une Porsche 934 turbo dont il partageait le volant avec ses amis Philippe Gache et Jean-Pierre Richelmi.
Le lancement du F1 ’90s Time Attack
Qu’elle soit historique ou moderne, la compétition met à rude épreuve pilotes et mécaniques. Les participants du Tour Auto qui vient de s’achever en savent quelque chose. Alors les organisateurs rusent pour inciter les pilotes à prendre la piste au volant d’autos aussi exigeantes qu’elles ravissent les spectateurs.
C’est ainsi qu’est né le “F1 ’90s Time Attack” créé par l’ex-écurie de F1 varoise, AGS. L’idée étant de récompenser les pilotes ayant fait la meilleure progression sur une série de 3 tours entre les essais et les séances de “Time Attack”. Si cela reste assez obscur vu du bord de piste, le son des V8 et V10 est clair comme de l’eau de roche !
Entre les AGS et les Prost GP, cette série était une ode aux monoplaces françaises des ’90s. Mais d’un point de vue mélodie, aucune ne pouvait lutter avec le V10 Cosworth de la Jaguar R5 de 2005 menée tambour battant !
Des démonstrations de qualité !
Enfin, en début de matinée ou en fin de soirée, le public pouvait apprécier des plateaux de démonstrations de monoplaces assez hétéroclites allant des petites Formule Renault à certaines Formule 1 dont il faut prendre grand soin, en passant par ces Superleague Formula aux couleurs de clubs de foot. Une série que tout le monde à oublier … sauf ceux qui ont un jour pu apprécier le hurlement de leur V12 4.2l de 750ch en pleine charge !
Les ex-pilotes de F1 en piste !
Annoncés fièrement sur les réseaux sociaux dans les semaines précédant l’événement, la présence de nombreux anciens pilotes de F1 a clairement motivé la venue de nombreux spectateurs. Et ils n’ont pas été déçus ! Le samedi midi, Alain Prost a repris le volant de sa première F1, une McLaren M29 de 1980, devant un public conquis ! L’émotion était également présente lorsque Gerhard Berger s’élança au volant de la McLaren MP4/6 de 1991 avec laquelle Ayrton Senna remporta son 3ème titre de champion du monde. Une élégante manière de rendre hommage à l’iconique pilote brésilien disparu il y a 30 ans déjà. Le stand de l’éditeur RedRunner était d’ailleurs tout de jaune vêtu pour présenter photos et ouvrages à la mémoire d’Ayrton.
Le dimanche, les démonstrations de la mi-journée n’étaient pas moins intéressantes pour autant avec un trio de Ferrari placées derrière la fameuse McLaren de Senna qui, souffrant de problème mécanique, n’aura fait qu’une brève apparition. Et puis il y avait ce remake du célèbre duel Arnoux / Villeneuve à Dijon en 1979, le français étant lui-même au volant de sa F1 de l’époque préparée par les équipes de Renault Classic.
En marge de ces apparitions sur piste, les fans ont pu approcher ces pilotes dans les allées d’un paddock particulièrement accessible ou lors des séances de dédicaces très prisées durant tout le week-end.
Parce que la F1 c’est Ferrari … et vice-versa !
Lors de l’édition 2023, la Ferrari F2008 de Peter Mann avait été la star incontestée de l’événement. Un fabuleux V8 à la mélodie démoniaque, un titre de championne du monde des constructeurs mais surtout un petit cheval cabré qui trône au bout de son museau.
Car il faut bien se l’avouer … Ferrari a une place toute particulière dans l’univers automobile, et c’est encore plus vrai dans le monde des passionnés de F1. La Scuderia est clairement le mètre étalon de la discipline, même lorsqu’elle ne gagne pas. Pour autant, ces monoplaces se font très très rares dans les événements historiques. Le Festival of Speed de Goodwood, le GP de Monaco historique, les Ferrari Finali Mondiali… et basta ! Alors, quand cette année, nous avons l’honneur d’avoir une demi-douzaine de monoplaces du Cavallino Rampante en démonstration sur le circuit, il ne faut pas bouder son plaisir et féliciter les organisateurs !
Le spectateur au cœur de l’événement
Au delà de l’activité en piste, quasiment ininterrompue tout au long de la journée, le GP de France historique met un point d’honneur à offrir la meilleure expérience possible aux spectateurs. Paddocks ouverts, accès à la pitlane durant la pause déjeuner voire même à la grille de départ (avec supplément), séances de dédicaces, nombreux food trucks pour la restauration, expositions statiques de F1, simulateurs, Karting, Quad, activités pour enfants… impossible de s’ennuyer!
Le bilan est donc très largement positif et qu’il est bon de sentir cette passion populaire pour la Formule 1, des enfants aux grand parents. Cela augure de belles choses pour les prochaines éditions du Grand Prix de France Historique !
Crédit photos @ Aventures-Automobiles
Merci beaucoup^Peggy ! Ça fait plaisir de réussir à intéresser des personnes pas forcément passionné par l’univers auto. 😉
Merci Thierry. Ce moment avec la Ferrari dans la pitlane en fin de journée était magique !!
Magnifique série ! Certains clichés me rappellent le style d’Alexis Goure.
La photo de la Ferrari 312B3 ’74 dans la pit lane a une lumière incroyable, bravo.
waouh… Je ne sais pas, par quoi commencer…
Les photos sont magnifiques, je m’en suis pris plein les yeux. Elles sont tellement belles. Un grand Bravo.
Le texte est juste top, on sent ta passion à chaque phrase. On sent la joie d’être sur place.
Je n’y connais rien en F1, mais j’ai été happer par ta naration. J’avais l’impression de vivre cette journée.
Un grand MERCI à toi de partager ta passion.
C’est beau !!!