Le week-end dernier se déroulait la très attendue seconde édition du Grand Prix de France Historique. Formule 1, Endurance, nombreuses animations … le programme était alléchant !
Une fois n’est pas coutume, commençons par les bémols. La fréquentation a été très faible avec des tribunes quasi vides tout le week-end. La faute à qui ? A cette fameuse canicule bien évidement, les médias ayant inlassablement relayé – à juste titre toutefois – les consignes pour rester au frais, à l’ombre, à proximité d’un point d’eau. Bref, tout sauf dans les tribunes surchauffées du circuit de Magny-Cours. Deuxième point un peu plus personnel, l’annulation du plateau Master Endurance Legends – protos & GT du Mans de 1990 à 2010 – à quelques jours de l’événement est également un coup dur. Néanmoins, pas sûr que cela ait été perçu côté grand public car l’activité en piste n’a subi aucun temps mort pendant les 3 jours ! Cela étant dit, pour le passionné de sport auto, ce GP de France Historique possédait tous les ingrédients d’un Week-end mémorable !
Ligier à l’honneur
L’occasion était belle de fêter les 50 Ans de Ligier, sur un circuit intimement lié à la marque.
Séquence émotion avec Jacque Laffite au volant de SA Ligier JS11 de 1979 ! Comme un symbole, Matteo Ferrer-Aza gagnera la course 2 au volant de cette monoplace.
Un espace était dédié dans le paddock avec plusieurs F1 et Sport Prototype, jusqu’à la toute dernière JS3R. Même le camion d’assistance de l’époque avait fait le déplacement. Mais c’est clairement au « Conservatoire de la monoplace française », dans l’enceinte même du circuit, que l’on prenait pleinement la mesure du palmarès et l’histoire de Ligier. L’ultime salle en forme d’arène présentant l’ensemble des F1 est véritablement sublime et émouvante !
Un trio qui marque la fin de l’aventure Ligier en F1 avec l’inoubliable victoire d’Olivier Panis à Monaco en 1996 – Ligier JS 43 au centre – et le début de Prost GP – Prost JS45 de 1997 à droite.
Symbole d’une ère révolue, cette silhouette restera pour toujours liée aux monoplaces Ligier.
Le Tourisme et l’Endurance sont aussi de la fête
Ouvrons le bal avec le Pré-66 Touring Cars. Le plateau ? Deux surpuissantes Ford Falcon, poursuivies par une meute de Cortina-Lotus et de Mini. Et au milieu de tout cela, une Ford Mustang ! De quoi produire du grand spectacle grâce à l’engagement, la dextérité des pilotes et les bagarres à tous les niveaux !
Je retiendrais les Ford Cortina Cortina bondissantes.
Et surtout des Mini bien souvent sur 3 roues. La technique ? Lever le pied tout en braquant sèchement à l’abord du virage pour mettre l’auto en travers, puis pied au plancher en visant la corde tout en glisse ! Non, il n’y a pas d’erreur… ils ne touchent pas aux freins !!
Le plateau Gentleman Drivers regroupait des GT d’avant 66. Un petit air de Tour Auto avec l’omniprésence de Cobra, d’Elan et de 911.
Mais beaucoup retiendront les Master Historic Sports Car. Un championnat labellisé FIA réunissant les reines de l’endurances sur la période 1962-1974. Pourtant ce sont à peine une quinzaine d’autos qui se présentèrent sur la grille de départ le dimanche.
Les lignes sensuelles de la fin des ‘60s cohabitent avec les barquettes 2.0l des ‘70s.
Cette JS3 de 1971 n’arbore pas l’habituelle robe bleue des Ligier : remarquez, Jaune / Vert / Bleu, tout est lié !
C’est finalement la Lola T70 et son V8 Chevrolet de 5.0l/450ch qui l’emportent sur la Chevron B26 et son petit 2.0l/280ch.
Coup de cœur perso pour la Chevron B16 de ’69 et sa belle robe rouge !
Tous les échelons monoplaces représentés, de la Formule Ford à la F2…
Alors, comment s’y retrouver parmi toutes ces voitures qui de loin se ressemblent tout de même furieusement. Voici mes astuces :
Absence totale d’aileron = Challenge Formula Ford Historic !
Si comme le Port Salut, c’est marque dessus : Formule Renault !
C’est parfois moins évident à voir je vous l’accorde !
Les livrées proches de celles des F1 contemporaines attirent l’œil ! Vous aurez reconnu Renault, Lotus & McLaren.
Moment de solitude lors d’une discussion avec un mécanicien dimanche matin à l’aube :
– « Tiens, c’est étonnant une Formule Renault avec un moteur Alfa ?! »
– « C’est une F3 … ».
Eureka : Une F3 c’est donc une Formule Renault sans losange !
Les F2 sont plus facilement identifiables : ce sont les plus impressionnantes en piste. D’ailleurs, les meilleurs seraient qualifiés au milieu de la grille de F1, c’est dire !
La F1 en point d’orgue !
Et tout le monde aura été servi ! Allez, petit voyage dans le temps, de 1971 à 2011, entre compétition, démonstration et exposition.
Ne vous méprenez pas, ces jantes tôles sont destinées à la Porsche 904 GTS qui partage le box avec les F1.
Cette Shadow DN8 de 1978 nous nargue, nous aurons cherché l’ombre tout le week-end !
A vendre – Surtees TS9B de 1971 : quelle meilleure publicité que cette démonstration en piste ?
Cette Williams FW33 de 2011 n’aura jamais connu le GP de France, la dernière édition ayant eu lieu en 2008.
Klaas Zwart, au volant de la Jaguar R5 de Mark Webber, aura tenté de battre le record de la piste à plusieurs reprises. Objectif inaccessible mais quel bonheur d’entendre hurler le V10 de 900ch à près de 20 000 tr/min ! J’avoue avoir été ému …
Pour d’autres, l’émotion viendra plutôt du mythique V12 Matra de la Ligier JS17 pilotée par Soheil Ayari.
Enzo Ferrari parlait des écuries anglaises comme des « garagistes ». Et elles le lui rendent bien !
Plus que quelques minutes avant le départ !
Un prénom prédestiné … de quoi se prendre pour le playboy des ‘70s !
Chez AutomotivPress, on a un petit faible pour les Lotus, notamment avec cette livrée JPS.
Plus d’une vingtaine de F1, issues de collections privées pour la plupart, étaient présentées dans les paddocks !
Dont la Benetton Renault B195 de M. Schumacher, recordman des victoires à Magny Cours (8). Keep Fighting Michael !
Après Le Castellet Motors Cup (lire ici) en début d’année, c’était la seconde occasion de retrouver ces F1 Historique dans l’hexagone. D’autant qu’à Magny-Cours, outre le paddock, le public pouvait même accéder à la grille de départ avec un supplément ! Alors, que souhaiter pour la prochaine édition ? Un vrai succès populaire, des conditions météo plus « classiques » après le déluge de 2017 et la canicule de 2019, et pourquoi pas la présence des monoplaces Ferrari … On peut toujours rêver !
Merci Eric ! Superbe auto à la livrée mythique !
bonjour Sylvain,
je suis le proprio de la Lotus F2 gold leaf, la photo que tu as prises est fantastique, peux-tu me l’envoi-yer dans une haute definition? ce serait adorable .
merci d’avance
Bonjour François,
Merci pour votre remarque. En effet, il s’agit d’une March 703 F3. Après vérification, dans le cadre du GP de France historique, quelques F3 ont complété le plateau du Challenge Formula Ford Historic, moteur 1000cm3 et pas d’aileron. J’ai précisé l’article en ce sens.
Sportivement,
Sylvain
Tu me fais encore rêver mais Magny-cours c’est un peu loin !
l’astuce pour reconnaitre une Formule Ford n’est pas bonne car sur la photo, c’est une March F3
Sportivement
Francois Mauthès