100 ex., pas un de plus, Gordon Murray Automotive (GMA) décline sa supercar T.33 en version Spider, développée à l’origine avant le Coupé pour valider la structure du châssis carbone « iStream Ultralight », les proportions et l’aérodynamique. Annoncé à 1 108 kg à sec sur la balance, le V12 4.0L atmosphérique – de 615 ch au régime maxi fixé à 11 100 tr/min – n’a aucun mal à propulser l’ensemble à la Vmax de 335 km/h. La T.33 Spider sera fabriquée à la main aux côtés du Coupé dans la nouvelle usine sur mesure de GMA, à Windlesham au Royaume-Uni.
Une supercar vraiment utilisable, voici ce que revendique GMA (Gordon Murray Automotive) en parlant de la T.33, moins exclusive que la T.50. La version Spider, basée sur le Coupé, n’y déroge pas. La preuve : les panneaux de toit en composite de carbone peuvent être rangés dans le coffre à bagages avant, de 115 litres de contenance, avec deux casiers latéraux offrant 90 litres d’espace chacun de stockage supplémentaires, soit une capacité totale de 295 litres. « Perfection de conduite, légèreté, art de l’ingénierie, marque haut de gamme, retour à la beauté, exclusivité du client », les sept principes fondamentaux de GMA sont respectés, au-delà des chiffres bruts de performance. La T.33 Spider, comme le Coupé, adopte un design aussi simple qu’efficient, orienté vers le plaisir pur de conduite, et l’efficacité.
Gordon Murray (lire ici) ne s’en ai jamais caché, comme Colin Chapman, il a fait du « Light Is Right » sa devise. La Lotus Elan, produite de 1962 à 1975, est sa voiture de sport classique préférée (ce fut sa première voiture lorsqu’il a déménagé au Royaume-Uni en 1970). Il en possède deux dont un Coupé F/H de 1967, disant : « Elle a la meilleure direction de toutes les voitures jamais fabriquées. C’est tellement précis et donne tellement de retours. Toute la voiture prend vie entre vos mains. Vous devenez une partie de la voiture. » Ses réactions et son agilité (qu’il retrouve au volant de son Alpine A110) furent des références pour les T.50 (lire ici) et T.33 (lire ici). D’ailleurs, la GMA T.33 Spider fait penser à l’Exige V6 Roadster (lire ici) dans son format et sa philosophie.
Le châssis reprend la technologie de monocoque carbone « IStream Ultralight » (lire ici), développée par Gordon Murray, assurant rigidité en torsion élevée et faible masse, avec des panneaux composites en fibre de carbone collés à des tubes en aluminium extrudé triangulés et des nœuds en aluminium moulé sous pression. Le montant A vers l’arrière reçoit un tout nouveau revêtement et la section arrière fixe du toit du Spider offre une protection contre le retournement, optimisant la rigidité et faisant partie intégrante de la conception de la carrosserie.
Comme le Coupé, le Spider est doté d’une suspension intégrale à double triangulation, en aluminium léger. Les amortisseurs monotubes haute pression sont de conception « coilover » et sont également en aluminium. GMA a délibérément choisi de ne pas proposer d’amortissement adaptatif. Conformément au sport automobile, le groupe motopropulseur de la GMA T.33 Spider est semi-structurel, la suspension arrière étant montée directement sur le carter de transmission.
En position centrale arrière, le moteur V12 atmosphérique à 65° à carter sec de 3 994 cm³, construit par Cosworth, est celui de la T.50 (663 ch et 467 Nm) en version « assagie »… C’est vite dit ! Il développe une puissance de 615 ch à 10 500 tr/min pour 451 Nm de couple à 9 000 tr/min. 75% du couple maxi est atteint à 2 500 tr/min. 90% du couple maxi se situe entre 4 500 et 10 500 tr/min et le régime maxi est fixé à 11 100 t/min (1000 tr/min de moins que la T.50) ! Ce V12 ne pèse que 178 kg et fourni 154 ch/litre. Avec 1 108 kg à sec (soit 18 kg de plus que le Coupé) et la T.33 Spider affiche un rapport poids/puissance de 1,8 kg/ch.
A noter que l’air est acheminé vers le moteur, via quatre corps de papillon et une boîte à induction à piston, avec l’admission périscopique située derrière l’habitacle, montée sur le moteur plutôt que sur la carrosserie. La boîte à air devient encore plus distinctive sur le Spider, en particulier lorsque les panneaux de toit sont retirés. Des persiennes favorisent le refroidissement du moteur et la vitre arrière tombe derrière la cloison arrière en appuyant sur un interrupteur pour compléter l’expérience sonore du Spider. Enfin, les couvres culasses orange utilisés sur le V12 dans le T.50 sont jaune sur la T,33, une couleur inspirée de la peinture de la Duckhams Ford LM de 1972 conçu par Gordon Murray.
La GMA T.33 Spider est proposé exclusivement avec la boite de vitesse manuelle à six rapports, développée par Xtrac, pesant seulement 82 kg. En effet, le développement d’une boite de vitesse à double embrayage type F1 aurait demandé un investissement de 1 M£ soit 1,14 M€. Trop cher pour le peu de clients intéressés, moins de 10% des pré-commandes. Cette option a donc, également, été abandonné pour la version T.33 Coupé. Le groupe motopropulseur est complété par un embrayage multidisque et un différentiel mécanique à glissement limité.
La direction électrohydraulique utilise une pompe électrique pour fournir l’assistance électrique. Ce système offre la pureté de la direction hydraulique traditionnelle mais avec une plus grande efficacité énergétique grâce à la suppression des pertes parasites d’une pompe entraînée par moteur.
Au niveau aérodynamique la T.33 Spider évite de recourir aux conduits, jupes et séparateurs ostentatoires généralement utilisés dans d’autres supercars. Introduit sur le Coupé T.33, le « contrôle passif de la couche limite » aéro a été affiné pour le Spider : une entrée à effet de sol à l’avant de la voiture dirige l’air à basse pression sous le plancher, qui est ensuite introduit dans un diffuseur arrière avec un conduit d’élimination de la couche limite. En combinaison avec le becquet arrière actif déployable, GMA obtient entre une faible traînée et une force d’appui élevée au profit de la stabilité à haute vitesse.
Le système de freinage (à matrice céramique carbone – CCM) a été développé spécifiquement pour les T.33 et T.33 Spider. Il comprend des disques de 370 mm x 34 mm et des étriers monoblocs à six pistons sur l’essieu avant et des disques de 340 mm x 34 mm avec des étriers monoblocs à quatre pistons à l’arrière. La T.33 Spider, comme le Coupé, utilise une spécification de roue et de pneu asymétrique. Les essieux avant et arrière sont équipés respectivement de roues légères en aluminium forgé de 19 pouces et 20 pouces, ainsi que de pneus Michelin Pilot Sport 4 S 235/35 ZR19 et 295/30 ZR20.
Comme l’extérieur, l’habitacle est sobre, simple et A-N-A-L-O-G-I-Q-U-E (!) offrant un environnement véritablement axé sur le conducteur. Convenant à une supercar, le point central du groupe d’instruments est le compte-tours central de 120 mm. De chaque côté se trouvent des écrans secondaires pour la climatisation et l’infodivertissement, ce dernier étant doté de la connectivité sans fil Apple CarPlay et Android Auto. Le volant en fibre de carbone garni de cuir et l’ensemble pédalier/le levier de changement de vitesse/appareillage de commande usinés en alliage d’aluminium. Les sièges légers en fibre de carbone inspirés de la course sont garnis d’une combinaison de cuir et d’Alcantara.
Source CP Gordon Murray Automotive (GMA).