En 1692, la MG A voit sa remplaçante présentée à Earls Court, 18 ans et un demi-million d’unités plus tard la production s’arrêtait à Abingdon. Depuis l’histoire de la MG B ne s’est jamais vraiment stoppée, elle continue même à s’écrire. Aujourd’hui, au 21ème siècle, Frontline la petite échoppe de Tim Fenna a repris le flambeau du développement de la B.
Si la copie d’origine est plutôt bien réussi, à la fois sportive et confortable comme on vous le décrivait dans notre essai d’un modèle GT de 1971, la tentation de loucher du côté des technologies moderne est forte. Le tout est de réussir à le faire sans dénaturer le concept original qui a fait le succès du modèle, un peu à l’image de ce que Eagle arrive à faire avec ses Jaguar Type-E revisitées. Et comme la MG B a longtemps trainé cette image de Type-E du pauvre, la boucle est bouclée, la légitimité de la démarche peut même se justifier 🙂
Commençons par l’extérieur, pas de mauvaise surprise, la sublime ligne dessinée par Don Hayter n’est pas altérée, la voiture semble simplement un peu plus basse avec des roues qui remplissent mieux les arches. Par contre, une fois la porte entrouverte, le choc : quelle finition soignée jusque dans les moindres détails ! C’est à tomber, les petits sièges, le tableau de bord Alcantara, le coffre avec les « rails » de chargements chromés directement inspirés de la Type-E (tiens encore elle !), on a l’impression d’être face à une MG qui serait passée dans les mains de Vanden Plas…
Un détail intrigue par contre, les compteurs semblent avoir été bolidés, regardez-moi cette zone rouge qui commence à 7.500 tr/min, n’est-ce pas plutôt 5.500 d’habitude ? Idem pour le tachymètre qui doit être bien vantard ! L’explication se trouve en fait sous le capot. Vous vous souvenez de la Mazda MX-5 mk3 essayée dernièrement avec ses 205 cv ? Et oui vous comprenez bien, Frontline glisse sous le capot de la MG un 4 cylindres Mazda légèrement affuté ! Riche idée n’est-ce pas ? Le 2.0 litres subit une petite cure d’upgrade, principalement à base d’arbres à cames retravaillés et d’injection 4 papillons. Le résultat donne 214 cv et un couple maxi de 234 Nm à 4000 tr/min, ce qui rapporté aux 900 kg de la MG laisse augurer une agilité intéressante.
N’ayez crainte, Tim est un gars sérieux, il ne s’est pas contenté de jeter le 4 cylindres Nippon sous le capot de l’anglaise avec ses 130 cv de plus que l’origine, il a aussi remplacé la boite 4 avec overdrive par la boite 6 de la Mazda et a revu le différentiel arrière, qui s’il est toujours ouvert profite d’une épure de suspension autrement plus moderne que les antiques ressorts à lames d’origine. Le freinage est revu également, étriers 4 pistons à l’avant, frein à disques à l’arrière, suspension réglable en hauteur et en dureté associés à une géométrie optimisée, voilà les secrets d’un châssis au top !
Et puis tant qu’à faire une auto parfaite, Frontline repart uniquement d’une caisse neuve de chez British Motor Heritage, ressoudée à différents endroits pour garantir une rigidité optimale, les ouvrants sont ajustés pour tomber parfaitement, tout est mis en œuvre pour aboutir à un résultat aussi proche que possible de la perfection ! Ce sont plus de 700h qui sont nécessaire à la « fabrication » d’une MG B by Frontline. On comprend ainsi mieux le tarif, qui annoncé sans autre explication peut sembler prohibitif : à partir de 50.000 £ !
Évidement toutes les finitions se font sur mesure et à la demande du client, vitre électrique ou climatisation, mais l’esprit original doit être préservé. Ainsi vous aurez beau réclamer, jamais Tim ne mettra une direction assistée venant gommer les précieuses remontées d’infos du train avant !
La gamme est simple, un premier modèle fort de 214 cv, la LE50 pour Limited Edition 50, pour les 50 exemplaires produits et les 50 ans de la MG B est proposé à 54.900 £ (attention il en reste moins d’une dizaine à produire), la « LE50 Plus » offre 238 cv pour 3.095 £ de plus tandis que la Abingdon Edition, équipée d’un 2.5L toujours d’origine Mazda sortant 304 cv ( !), coiffe la gamme affichée au tarif de 79.900 £.
Oui c’est cher, voire très cher, mais pour avoir vu la voiture exposée dans les allées du Goodwood Revival la qualité de finition est tout simplement hallucinante ! Et l’idée s’associer la mécanique explosive de la MX-5 à une MG B au châssis affuté et à l’intérieur soigné est loin de me laisser insensible…
Source : CP Frontline Development