Avec la « Dodici Cilindri », 12 cylindres en français, Ferrari rend un brillant hommage à une illustre berlinette du « Cavalino Rampante » présentée au salon de Paris 1968 : la 365 GTB/4 « Daytona ». Comme son nom l’indique, le nouveau vaisseau amiral de Ferrari est motorisé par un douze cylindres, ADN originel de la marque italienne. Au menu, un grosse évolution de la Ferrari 812 Superfast présentée en 2017, qui elle même était basée sur la F12 Berlinetta de 2012 remplaçante de la 599 GTB Fiorano de 2006.
Au cas où les clients auraient un QI bas du front, comme pour LaFerrari qui est une… Ferrari, la 12Cilindri est mue par un… 12 cylindres. Au delà de ce manque d’imagination du nom, la nouvelle Ferrari 12Cilindri fait table rase du style torturé de la 812. L’équipe du design de Flavio Manzoni, dont Marc Poulain (parti depuis chez Alpine), s’est parfaitement inspirée des lignes et volumes de la 365 GTB/4 « Daytona » et ses immuables codes de la GT à moteur avant, tout en évitant de tomber dans le néo rétro : immense capot, poupe tronquée, cockpit rejeté sur l’essieu arrière.
De Daytona à Roma
Un bandeau noir laqué horizontal ceinture les blocs optiques avant. Un jonc métallique souligne les petits extracteurs prolongeant les feux de jour. A l’arrière, des feux doubles ultrafins horizontaux s’inspirent ceux de la Roma (lire ici). Un spoiler de coffre en trois parties, dont les éléments latéraux sont mobiles, s’active automatiquement entre 60 et 300 km/h. De couleur noire, ces derniers se fondent avec la lunette arrière pour former une aile delta. Vue de dessus, son toit forme un V évasé entre le pare-brise et la lunette arrière.
Fluidité des flancs (très lisses), ligne épurée, galbes discrets et musculeux, aucun appendices aérodynamique excessifs et disgracieux. De nombreux éléments aérodynamiques sont cachés sous la voiture : déflecteurs, fond plat, générateurs de vortex. Tous ces détails stylistiques ont pour but d’assurer l’écoulement de l’air, de réduire la traînée, d’augmenter l’appui aérodynamique, le refroidissement des organes mécaniques et la dissipation de la chaleur. Du bel ouvrage !
Côté châssis, la 12Cilindri reprend la plateforme de la 812 Superfast (lire ici) mais repensée en acier et aluminium extrudé (rigidité accrue de 15 % en torsion) : allongement de 80 mm de la longueur (4,73 m) et un empattement réduit de 20 mm (2,70 m). La version Berlinetta sera proposée avec un toit en trois configurations : verre, carbone ou tôle. Sur la version Spider, le toit pivote électriquement à 180° pour se ranger dans un couvre-tonneau à double bossage, en 14 secondes et jusqu’à 45 km/h.
Enfin, la 12Cilindri est une quatre routes directrices (4WS). L’essieu arrière se dote d’une nouvelle mécanique rendant les réactions du train arrière plus rapides et précises. La répartition des masses, 1 560 kg à sec soit 35 kg de plus que la 812 Superfast, s’affiche à 48,4% à l’avant et 51,6% à l’arrière.
Les jantes mesurent 21 pouces et sont chaussées de pneus Michelin Pilot Sport S5 ou Goodyear Eagle F1 Supersport au choix. Les freins de 398 mm à l’avant et 360 mm à l’arrière sont actionnés par une commande électrique de type brake-by-wire.
Le coffre de 270 l perd 50 l par rapport à celui de la 812 Superfast et 70 l de moins dans la version Spider plus lourde de 60 kg que la Berlinetta.
Cœur d’Enzo
Le moteur atmosphérique de 6,5L en V12 à 65°, inauguré en 2002 sur la Ferrari Enzo, est repris de la 812 Competizione (lire ici). Il développe une puissance de 830 ch à 9 250 tr/min (zone rouge 9 500 tr/min) pour un couple en baisse de 678 Nm à 7 250 tr/min (vs 692 Nm à 7 000 tr/min). Ferrari n’a pas cherché à en augmenter la puissance mais a travaillé sur la souplesse du moteur, afin de gommer les creux des moteurs atmosphériques. Resultat : 80 % du couple, soit 540 Nm, est disponible dès 2 500 tr/min !
Le moteur F140, qui prend ici la dénomination « HD », a été allégé : nouvelles bielles en titane (40 % plus légères), vilebrequin revu (3 % plus léger), frictions minimisées entre les pièces en mouvement (Diamond like Carbon), système d’admission variable raccourci (Aspired Torque Shaping), soupapes et échappement redessinés (2 fois 6 en 1). Son taux de compression s’élève à 13.5:1. Il est secondé par une une transmission à double embrayage DCT comptant huit vitesses (vs sept sur le 812) comme sur les SF90 (lire ici) et 296 GTB (lire ici).
Ferrari annonce des performances identiques pour la 12Cilindri : 2,9 sec sur 0 à 100 km/h, 7,9 sec pour atteindre 200 km/h et plus de 340 km/h en VMax.
Économies d’échelle pour un prix élevé
Avec 25 % de rentabilité nette, Ferrari s’avère être le plus rentable des constructeurs automobiles. Et il n’y a pas de petites économies. Pour preuve ? L’habitacle et le tableau de bord en trois parties issus du Purosangue (lire ici) : deux énormes casquettes abritent les instruments, écran numérique de 15,6 pouces face au conducteur, une dalle tactile de 10,25 pouces pour le système multimédia et un écran de 8,8 pouces pour le passager. A noter le grand nombre de commandes au volant, dont une bonne partie d’entre elles sont planes et capacitives.
Les tarifs de la Ferrari 12Cilindri sont très élevés : 390 000 euros pour la Berlinetta et 10 % de plus pour le Spider, sans compter le malus de 60 000 euros en France.
Source et photos @ Ferrari