Essai Xpeng G6 : que les constructeurs européens s’inquiètent !
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Essai Xpeng G6 : que les constructeurs européens s’inquiètent !

Xpeng G6

Le constructeur chinois Xpeng part à la conquête du marché français avec son duo de SUV, les Xpeng G6 et Xpeng G9. Nous avons pris le volant du premier avec la version « cœur de gamme » : la version Autonomie Étendue, intercalée entre la Standard et la Performance. Il nous semble que la version Autonomie Étendue soit la meilleure version et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle peut tout à fait titiller Tesla et son model Y, mais aussi renverser la concurrence européenne. Vous allez le voir, je n’étais pas branché voiture électrique et encore moins voiture chinoise, mais comme quoi, on peut changer d’avis !

Xpeng G6
Le SUV coupé chinois s’attaque lui aussi au Tesla Model Y

Déjà : c’est qui, Xpeng ? Oui, très bonne question ! C’est un peu l’inconnu du marché français avec un nouvel acteur qui veut suivre le succès de Tesla (comme beaucoup d’autres marques avant elle). Xpeng a vu le jour en 2014 grâce à Xia Heng et He Tao. La marque est soutenue par Lei Jun, fondateur de Xiaomi et He Xiapeng, un ancien de chez Alibaba et actuel PDG de Xpeng. La gamme chinoise comprend actuellement cinq véhicules : le G3, apparu en 2018, et depuis suivi par les P5, P7 et plus récemment les G6 et G9. En France, nous n’avons que pour le moment les deux SUVs cités précédemment. Le G6 se présente comme un SUV coupé et le G9 comme un SUV familial du segment C et le premier à être disponible sur le marché français.

Celui qui nous intéresse aujourd’hui est donc le Xpeng G6 version Autonomie Étendue qui annonce jusqu’à 570 kilomètres d’autonomie et une recharge rapide de 20 à 80 % en 20 minutes grâce à une architecture 800V. Nous avons passé quelques jours avec pour découvrir ce nouvel outsider à l’indéboulonnable Tesla Model Y, capable de démontrer que les constructeurs européens ont de quoi s’inquiéter avec ce nouveau SUV tant il est abouti et polyvalent.

Xpeng G6
Les angles droits ? Très peu pour les designers de Xpeng, tout est en rondeur !

Car oui, c’est bien là le souci des constructeurs européens ! Bâtir des véhicules électriques sur des bases avant tout thermiques, quand les constructeurs chinois développent avant tout des architectures pour le 100 % électrique. Nous ne donnerons pas d’exemple, mais on sait que vous savez. L’essai n’est toutefois pas un procès d’intention : c’est avant tout la mise en exergue du retard de nos constructeurs européens face à des Chinois qui ont pris le train de l’électrique bien avant nous. On le sait, le marché des voitures électriques actuellement fait grise mine et y a de quoi avec un plongeon des ventes depuis le début de l’année malgré les aides de l’État français et bien d’autres aides locales. La bascule que l’on souhaite en Europe ne semble pas aussi évidente comme on nous l’a si bien vendue depuis l’affaire du dieselgate.

Xpeng G6
Tout est lisse sur le Xpeng G6, la face avant adopte un design qui évoque un “X”

Toutefois, lorsque que j’ai échangé avec Xpeng, il m’est apparu que la marque semble piocher des choix et une stratégie bien plus élaborée que certains constructeurs qui ont tenté leur chance en Europe et en France. Citons notamment Aiways ou encore Sere : si le premier a mis la clé sous la porte, le second est quant à lui porté disparu. Alors, avant de crier Oh hé hé Capitaine abandonné avec Xpeng, sachez que le constructeur chinois se porte bien sur son marché natal, la Chine, avec déjà un peu plus de 140 000 ventes. Le G6 semble être idéalement taillé pour l’Europe et donc la France avec ses prestations. Question design, avec son dessin tout en rondeur, lisse comme un galet, le G6 adopte un design flatteur et moderne ⏤ un dessin bien plus personnel que l’impersonnelle Aiways U5 ou encore le Seres 3.

La face avant reprend le langage esthétique de la marque avec une face en avant en X où les feux sont en deux parties avec une barre de LED horizontale et une entrée d’air pour refroidir les batteries. Ne cherchez pas de lignes droites et des angles, le Xpeng G6 n’en dispose pas ! Tout est lisse, rond et galbé pour l’aérodynamique. Les roues sont bien campées dans chaque coin de la voiture, signe d’une bonne tenue de route. Le vitrage se fait fin et termine sur les épaules larges de notre SUV coupé. Annonce-t-il une habitabilité difficile à bord ? L’arrière est tronqué avec ses feux en trois parties : une bande au centre qui accueille les clignotants, tandis qu’un second bloc plus bas reçoit le freinage, et enfin le diffuseur adopte les feux de recul. L’ouverture du coffre semble large et le seuil, bien qu’un peu haut, semble permettre une échappée belle chez un certain revendeur jaune et bleu (vous savez, celui qui donne envie de divorcer dès qu’il faut monter le meuble).

intérieur Xpeng G6

A bord, le Xpeng G6 joue la carte de l’épuré et de la technologie. C’est l’un des atouts de notre véhicule chinois avec une technologie soignée et très poussée. L’écran central mesure 15 pouces, tandis que l’écran d’info-divertissement mesure 10,20 pouces, permettant très simplement de se passer d’un affichage tête haute. L’atmosphère à bord est typée haut-de-gamme et technologique par sa grande simplicité. Évidemment, avec un écran aussi grand, il n’y a aucun bouton sur le mobilier. La console centrale flottante propose sous un accoudoir un rangement qui remplace la sacro sainte boîte à gant, car le G6 en est dépourvu. On retrouve deux chargeurs à induction : un pour le conducteur et un pour le passager avant. On profite tout de même d’une grande sensation d’espace à bord et après avoir lutté compris comment la voiture fonctionne à travers sa dalle et des réglages qui passe par les mollettes du drôle de volant rectangulaire, on peut profiter d’un certain soin des passagers. Chose rare lorsqu’on descend de la voiture, les sièges conducteur et passager reculent pour offrir un plus grand espace afin de s’extraire de la voiture.

Places arrière Xpeng G6
Le Xpeng G6 s’apprécie véritablement à l’arrière avec beaucoup d’espace pour les passagers.

Car oui, le G6 s’apprécie véritablement à l’arrière avec l’immense espace pour les pieds, mais aussi les genoux. Le plus petit des Xpeng offre un empattement confortable de 2,83 m, de quoi se prendre pour un millionnaire à bord d’un jet. Supplément grand luxe, c’est l’immense toit panoramique fixe qui offre une luminosité très agréable à l’arrière, mais surtout le dossier des sièges inclinable jusqu’à 20 degrés, de quoi assurer des siestes mémorables aux enfants… ou tout autre personne qui prendra place. Autre bon point, le volume du coffre est plutôt intéressant malgré une certaine hauteur et un accès étriqué, annoncé entre 571 et 1 374 litres, banquette rabattue.

Intéressons-nous maintenant aux sensations de conduite du Xpeng G6. Tout d’abord, lorsqu’on s’approche de la voiture, un son se fait entendre, ainsi que lorsqu’on quitte la voiture. La voiture démarre à ce moment là. Elle s’élance avec beaucoup de douceur et la douceur : c’est ce qui caractérise les sensations de conduite avec le G6. Oubliez la conduite dynamique avec ce SUV : il n’aime pas être poussé, il préfère la conduite coulée et tout en douceur. Ce qui surprend, c’est l’arsenal technologique à bord de la voiture, à titiller un Tesla Model Y ! On a l’affichage des angles morts lors de l’activation des clignotants, un affichage central très poussé avec les aides à la conduite pour afficher les véhicules mais aussi les piétons avec une grande précision. Un scan de la route assure une certaine sécurité pour les occupants du SUV. Aussi, les différents mode de régénération via le freinage assurent une recharge de la batterie de manière surprenante avec une hausse du champ d’action sans passer par une borne de recharge. La conduite coulée du Xpeng G6 se montre très agréable et la voiture s’apprécie aussi par le confort des sièges. Durant notre essai, nous avons constaté des consommations respectables, oscillant entre 11 kW/h sur le périphérique à 15 kW/h sur nationale mais un étonnant 18 voire, 19 kW/h en ville. Le freinage est à la hauteur du poids de notre gros bébé de 2 025 kilos.

coffre Xpeng G6
Le volume du coffre est bon, mais l’accès est étriqué.

Autre excellent point du Xpeng G6 : la recharge rapide, qui pourrait très bien battre Lucky Luke avec une crête lors de notre recharge à plus de 350 kW et une charge de 38 à 80 % en seulement 18 minutes et un kilométrage théorique passant de 250 à 540 kilomètres.

Vous l’aurez compris, le Xpeng G6 a tous les arguments pour détourner les potentiels acheteurs d’un Tesla Model Y vers le SUV chinois. Il nous paraît si abouti qu’il friserait la perfection. Toutefois, des défauts, il en a ! Citons par exemple l’absence de tout bouton physique alors qu’on pourrait trouver très rapidement des espaces pour les placer. L’écran central est toutefois personnalisable pour créer ses favoris très facilement. Lors de mon test, le bas du dossier m’a causé des douleurs au dos pour des raisons que j’ignore encore. Le SUV chinois n’aime pas être brusqué, mais on appréciera la douceur de conduite qu’il propose. Son faible appétit est aussi un argument très intéressant pour faire de la route avec.

Merci à Xpeng France pour l’organisation du prêt du véhicule.

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GllmP

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