Je l’avais rencontrée pour la première fois il y a maintenant plus d’un an, alors qu’elle faisait ses débuts au Salon de Genève 2017 et j’étais tombé sous le charme. Plus tard, je l’avais croisée sous la forme d’un prototype RHD, au détour d’un rassemblement local, non loin de sa clinique valenciennoise, le courant avait continué de passer et j’en étais peut être tombé amoureux avant même d’en prendre le volant.
Ce 5 Avril 2018, j’atterris à Bastia afin de faire plus amples connaissances avec celle qui m’échappait jusqu’alors, la Toyota Yaris GRMN 2018. Toutefois, j’en profiterai aussi pour passer le bonjour à ses grandes sœurs les Yaris WRC engagées au Tour de Corse 2018. Affaire à suivre !
Prise en charge chez un “rallyman local”
C’est Georges Monti, un amateur de rallye éclairé, qui nous accueille au sein de l’une de ses concessions Toyota pour débuter notre aventure corse. A bord de sa Yaris TS de rallye, il a déjà été confronté aux routes du Tour de Corse à quelques reprises. Sa monture nous attend d’ailleurs devant le bâtiment, escorté par les Yaris GRMN, nouvelle née de la gamme sportive de Toyota. Equipée du 4 cylindres 1.8L compressé que l’on peut retrouver sur les Lotus Elise S3, cette bombinette nous semble être le parfait compromis pour profiter des routes corses le temps de cette journée ensoleillé. Allons vérifier ça !
Découverte sur les spéciales du Tour de Corse 2018
Ni une, ni deux, Ancelin et moi même prenons la route direction notre premier stop du jour : La Porta. Nous en profitons pour nous habituer au comportement routier de la Toyota Yaris GRMN sur les routes du littoral avant de plonger vers le centre de l’île et rejoindre l’ES1 du rallye. Considérée comme l’une des épreuves mythiques du Tour de Corse, cette spéciale représente cette année un parcours de près de 50 kilomètres, ponctuée par des virages et un environnement plutôt étroit, voire même dangereux par endroit avec des précipices sans barrière de sécurité, mais elle est surtout magnifiée par un passage devant l’Eglise Saint Jean Baptiste de la Porta, un édifice baroque datant du XVIIIème siècle.
Un arrêt ravitaillement est nécessaire pour les pilotes et copilotes d’un jour que nous sommes ! A emprunter des spéciales de rallyes, avec rubalises et autre flèches présentes, on en vient vraiment à s’imaginer au volant de voitures de rallye. Ce premier repas dans un restaurant local est aussi l’occasion pour nous d’échanger avec Denis Giraudet, copilote de Didier Auriol dans les grandes heures de Toyota en rallye, et vainqueur du Tour de Corse 1995 sur Toyota Celica GT-Four. Un cadre idyllique tourné vers la culture corse, en particulier dans le domaine culinaire (brocciu, charcuterie, sanglier, …).
En route pour le Cap Corse !
C’est ensuite reparti pour atteindre la pointe de l’île par le bord de mer. On continue sur la route de l’ES1 avant de couper à travers les massifs et le maquis corse. Quelle chance de découvrir ces superbes paysages verdoyant sous un soleil de plomb. Même la faune locale vient à notre rencontre, intrigué par la petite japonaise survitaminée qui nous accompagne. L’arrière pays corse est d’une richesse rare, mêlant villages typiques et églises/chapelles originales, un régal pour les yeux, qui nous force à faire des pauses touristiques récurrentes tant on a envie d’en découvrir plus.
Une fois passé Saint Florent, c’est désormais un tout autre environnement qui nous attend : le bord de mer ! Avec ces routes longeant la Mer Méditerranée, quel plaisir de se balader à vive allure en direction de Centuri. Le moteur nous pousse à rouler haut dans les tours tant sa sonorité est enivrante, les routes s’offrent à nous alors que nous suivons une autre Yaris GRMN (notre “ouvreuse”) dont le copilote n’est autre que Denis Giraudet.
Peu d’arrêts photos sur la route malheureusement, mais nous avons préféré laisser place au plaisir de rouler sous le soleil avec une voiture précise et ferme, propulsée par 212 chevaux. Pour me faire pardonner, je profiterai du coucher de soleil sur le port de Centuri pour me glisser dans le coffre d’un des exemplaires présent avec nous pour une séance de travelling, illuminée par les derniers rayons du jour.
Pourquoi bouder son plaisir ?
Après avoir échappé à une panne sèche sur la route du retour Centuri – Misincu (les stations essence se font rares dans le Cap Corse), nous arrivons à l’hôtel peu avant minuit. Un dilemme s’impose à moi : se lever très tôt et profiter de quelques moments seul à seul avec cet objet de plaisir, ou tout simplement dormir après une journée exténuante à arpenter près de 200 kilomètres de routes secondaires. Pour ceux qui me connaisse, vous aurez sans doute très rapidement deviné mon choix ! J’ai beau aimé dormir, je préfèrerais toujours prendre la route au lever de soleil et me faire plaisir alors que le monde dort encore. Voilà donc quelques images prises très tôt, avec une vue mer et soleil.
L’heure du bilan !
Cette Yaris GRMN vient se positionner sur un marché où les Peugeot 208 GTI (lire notre essai ici), Volkswagen Polo GTI et Ford Fiesta ST200 (lire notre essai ici) ont déjà fait leurs preuves. Toutefois, elle n’est en rien comparable aux modèles nommés précédemment. La nouvelle née de Toyota préfère l’emploi du compresseur là où le turbo semble, chez la concurrence, être une évidence. Cela devient alors un véritable plaisir de pousser le moteur jusque dans sa zone rouge, non loin des 6800 trs/min, régime où la puissance de la voiture est entièrement délivrée. Le différentiel Torsen fait lui aussi un travail formidable et permet d’enchaîner les virages, tout en attaquant fort dès la sortie de courbe, bien attaché dans les sièges baquets réglables dont le maintien aux cuisses et aux épaules est remarquable. De plus, et contrairement à ce que j’avais pu lire dans les premiers essais de la Yaris GRMN, je n’ai pas de critique à faire sur la boite manuelle dont le débattement court est assez similaire aux voitures que j’aime conduire en temps normal.
Quoi qu’il en soit, c’est déjà trop tard pour moi, les 400 exemplaires ont déjà été tous vendus dont une vingtaine en France, autant vous dire qu’il va être plutôt rare d’en voir sur nos routes. Cet essai sous forme de roadtrip était une occasion rare de découvrir une voiture passionnante dans un cadre enivrant tel que le Tour de Corse. Je vous invite aussi à retrouver notre essai complet en Espagne sur le lien suivant pour plus d’informations techniques.
Quand à moi, je vous retrouve très vite avec un article sur le Tour de Corse WRC et l’immersion au sein du team Toyota Gazoo Racing !
Crédit photos : Joris Clerc ©
Bonjour Seb,
En général, lors d’un lancement d’un tout nouveau modèle (hors restylage) les voitures des essais sont des pré-séries, souvent. C’était le cas pour l’Alpine A110 où les exemplaires des essais de la presse étaient directement identifiés “essai presse” par une plaque sur le tableau de bord (!) : 260 ch au lieu des 252 et 1103 kg au lieu des 1100 de la fiche technique. Donc, oui il se peut que certains points relevés lors des essais presse soient revus et améliorés par le constructeur, mais c’est une démarche qualité qui se retrouve tout au long de la production de la voiture.
Superbes photos, merci de t’être levé tôt pour nous.
Le problème de boite relevé par les premiers essayeurs auraient il pu être corrigé sur vos modèles, et donc sur les modèles de production?
Je ne sais pas si ça c’est déjà fait sur d’autres voitures de revoir quelques petits réglages suites à des essais presses.