Jean-François (Jef pour les copains) et sa Porsche Boxster S 986. Cela fait 20 ans environ que nous partageons notre passion automobile. Premières rencontres au sein du forum Mazda Mx-5 (feu Mx5Passion), sorties circuit, soirées gastro-mécaniques. La proximité de nos lieux de travail nous a rapproché, nous aimions nous évader du boulot pour des déjeuners à discuter de voitures plutôt que de gestion de projet. Au fur et à mesure des années, nous avons écumé nombre de pistes ensemble, de Lurcy-Lévis au Nurburgring. Les contraintes familiales et professionnelles l’ont petit à petit éloigné des circuits, mais pas des voitures sympathiques. Alors on a continué à partager notre passion à coup de soirées à surfer sur le net à la recherche des bons plans exotiques. Sa dernière acquisition, un Boxter S (modèle 986 phase 2) était l’occasion de se faire une virée dans le Perche pour passer une bonne journée en réalisant l’essai de sa voiture.
Un parcours automobile dicté par l’utilisation
Depuis qu’on se connait, Jef a dû avoir environ une grosse vingtaine de voitures. Si on met de côté les bétaillères familiales, il reste tout de même près de 15 voitures plaisir.
Deux Honda S2000, Trois Opel Speedster (atmo, turbo, turbo préparé), deux Porsche Boxster (986 et 981), deux Lotus Elise (S1 préparée « merguez » et SC) pour bien cocher les cases des meilleurs roadster/cabriolets sportifs des années 1990-2000.
Une Porsche 912 (lire ici ses aventures) pour goûter aux joies de l’ancienne, une 911 (996) pour s’essayer à la GT (expérience que vous pouvez d’ailleurs retrouver sur AutomotivPress, ici).
Une SLK AMG (R171) pour le plaisir d’un moteur hors norme.
Une MX-5 NA « project car » qui aura commencé sa vie comme merguez achetée en Allemagne avant de finir en Cobra moderne, équipée d’un V6 3.0L Jaguar. De quoi faire un article, tiens !
Mentionnons aussi un Combi Volkswagen de 1972 (bus Samba 23 fenêtres).
Tout cela pour arriver au Boxster S 986 dont nous allons parler maintenant.
L’avis du propriétaire
Pourquoi la Porsche Boxster S 986 ?
Ce qu’il faut savoir à propos de Jef, c’est qu’il prend autant de plaisir à chercher une voiture qu’à la conduire et à en prendre soin.
Quand le Boxster est apparu dans son radar, elle avait tout pour plaire : un tarif raisonnable, les bonnes options (pack sport design, châssis sport M030, jantes 996 GT3, échappement Techart, sièges spéciaux…) et un état général globalement correct. Alors sans tarder il a envoyé un copain la voir (elle était à Biarritz) et après validation de visu il signait le chèque.
Pourquoi cette auto plutôt qu’une autre ? Simplement parce que l’occasion était trop belle. Une super occasion sur une Lada Niva se serait présentée à ce moment, je suis certain qu’il aurait sauté dessus de la même manière. Ou peut-être pas quand même…
Peut-être y avait-il aussi un arrière-goût d’inachevé de son premier 986 ? Quoi qu’il en soit, les expériences Porsche successives (986-996-912-981) ont conduit Jef à apprécier particulièrement la marque. Un retour en arrière était l’occasion de se refaire une opinion sur la première version du Boxster.
Quels sont les défauts de la Porsche Boxter S (986) ?
Deux chapitres sont nécessaires pour faire le tour des défauts d’une voiture achetée d’occasion.
Les défauts du modèle essayé
En premier lieu les défauts spécifiques à cet exemplaire précis. La voiture avait déjà eu 5 propriétaires avant Jef et elle avait subi quelques modifications qui devaient être « détunées ». Entre des éléments décoratifs dans l’habitacle et des ajouts électriques (audio, lumières additionnelles), il a fallu quelques heures de bricolage à Jef pour remettre l’auto dans l’état qui lui convenait. Il faut dire que Jef est, dans son genre, un geek de la remise en état.
Petite anecdote : quand j’ai mis en vente ma Peugeot 309 GTi 16, Jef a tenu à venir nettoyer l’auto avec moi. Super ! Je n’avais pas prévu cependant de sortir les brosses à dent pour nettoyer les joints dans l’habitacle. Jamais je n’aurais imaginé que voir le reflet du soleil à contre-jour dans l’intérieur des jantes rutilantes pouvait faire autant plaisir…
Bref un peu de nettoyage de l’habitacle, d’épuration du faisceau électrique et enfin un « detailing » pour faire reluire la carrosserie ont suffit pour remettre l’auto dans un état acceptable pour Jef.
Les défauts généraux de la Boxster S 986
Pour ce qui est des défauts inhérents à la 986, évoquons rapidement le design. Pas encore du bon côté de la frontière entre occasion et collection, la face avant, partagée avec la 911 (996) reste décriée. Même si dans cette phase 2 avec les clignotants transparents (et non orange) et les boucliers retouchés, le Boxster n’est pas si mal.
A part cet aspect esthétique qui devrait s’effacer avec les années, il n’y a pas grand-chose à reprocher au 986. Peut-être des sièges un peu raides, ce qui se ressent sur le confort après plusieurs heures de conduite. Mais ce type de problème, c’est surtout une question de morphologie du conducteur. Pour le reste la voiture est une vraie Porsche : pas de défauts rédhibitoires à signaler. Ça m’embête une fois de plus de devoir l’avouer.
Porsche Boxster S 986 : pour faire quoi ?
Pour Jef, le Boxster S est parfait pour une utilisation « GT ». Enchaîner les kilomètres, quel que soit le profil de la route est un plaisir avec cette auto.
Facile à vivre et à entretenir, le Boxster est l’outil idéal pour s’enquiller quelques centaines de kilomètres d’autoroute dans un confort plus qu’acceptable. Et il reste très bon pour se dérouiller les cylindres sur des petites routes de campagne à un rythme dynamique.
Sans compter que son volume de chargement, avec deux grands coffres, permet d’emmener tout ce qu’il faut de bagages pour deux.
Au niveau de la conduite, Jef a été habitué à des jouets extras. Avec le recul, le Boxster s’avère plus excitant qu’il ne l’était il y a deux décennies. Ses performances – 260 ch – sont par ailleurs suffisantes pour se faire plaisir sans être un pousse-au-crime. Il ne vous propulse pas à des vitesses astronomiques contre votre gré.
Et pour Jef qui aime mettre les mains dans les entrailles de ses autos, le Boxster S 986 reste certainement une des rares Porsche dont le prix ne fait pas encore la part belle à la spéculation. Ce qui permet de l’entretenir partiellement soi-même sans (trop) perdre en valeur potentielle.
L’avis de l’essayeur occasionnel
Prise en main
Commençons par le physique. Comme à la base je ne suis pas un fervent Porschiste, je m’accommode assez bien du look de la 986. Le Boxster reste une petite voiture aux standards actuels, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Et grâce aux bons soins de Jef, l’intérieur est rutilant. Je m’y sens de fait très bien tout de suite.
La première chose qui m’étonne c’est la densité des commandes. Pédalier, levier de vitesse, je ressens tout de suite qu’il n’y a pas autant de filtres que sur les voitures modernes. En passant les vitesses, j’ai l’impression de véritablement agir sur les éléments mécaniques. La sensation est équivalente à ce que j’avais ressenti lors de mon essai de la Nissan 300ZX. Rien n’est dur, mais tout est lourd et c’est un vrai plus pour le plaisir de conduire.
Le flat six 3.2L s’exprime bien, très bien même grâce à la ligne Techart qui magnifie le son au-delà des 3000 trs/min. Malheureusement une résonance gâche un peu la fête entre 2500 et 3000. Un futur chantier pour Jef.
Après quelques kilomètres
La poussée mécanique ? Elle est bien présente sans être impressionnante. L’avantage c’est que l’on se fait plaisir sans être un délinquant dès que la troisième est engagée. Je me suis même surpris à être encore dans les limites des vitesses autorisées après une accélération franche. Bref, une voiture en phase avec notre époque.
Côté tenue de route, la météo capricieuse lors de notre promenade n’aura pas permis de véritablement pousser le Boxster. Mais l’adhérence piégeuse du fait des flaques et des feuilles dans les sous-bois n’aura jamais été un problème pour la Porsche qui ne s’est jamais montrée scabreuse. Au pire une petite dérobade dont l’ESP fait son affaire facilement.
Le Boxster S 986 de Jef ayant désormais presque 20 ans (année modèle 2004), il n’était cependant pas question de le pousser aux limites. En fin de journée quand nous échangions nos volants avec Jef, j’arrivais facilement à prendre quelques centaines de mètres d’avance sur ma MX-5 ND 2.0L (lire l’essai comparatif ici). Preuve que l’allemande a encore de beaux restes s’il faut arsouiller.
Conclusion
Vraie Porsche, pas avare de plaisir au volant, performante juste comme il faut, le Boxster est agréable en toutes circonstances. Le Boxster S 986 est certainement LE bon plan actuellement pour qui veut goûter aux plaisirs Porsche à moindre frais.
Et au-delà du blason, il faut bien avouer que cela reste une excellente voiture qui gagne en charme avec les années. L’âge magnifie l’authenticité et le plaisir de conduire à une époque où les automobiles deviennent de plus en plus aseptisées.
Merci Jean-François pour cette belle redécouverte.