Un de mes premiers essais pour AutomotivPress était la Mitsubishi Lancer Evo X. C’était il y a 10 ans pile-poil. Vous ne me croirez peut-être pas, mais en passant quelques jours au volant de la Mercedes-AMG A35, j’ai retrouvé quelques-unes des sensations ressenties lors de cet ancien essai. Une surprise agréable, dans une voiture qui s’est dévoilée au fil des kilomètres.
Mercedes-AMG A35, l’antithèse visuelle de la GTI.
Pour les boomers comme moi, une GTi ça doit se voir. Liseret rouge (bleu à la limite pour une GTI16…), grosses jantes, ailes élargies. Alors autant vous dire que quand je récupère la Mercedes-AMG A35 en parc presse, je suis un peu déçu. Non que la classe A soit laide, bien au contraire. C’est une assez jolie voiture, peut-être une des plus réussies de la catégorie. Mais le modèle que je vais essayer pendant quatre jours me semble bien discret pour une « super-GTi ». Le gris montagne est passe-partout, les jantes ont un dessin disons…discutable. J’ai d’abord cru qu’il y avait des enjoliveurs plastique, telles les flasques de la Tesla Model 3 (lire notre essai ici). Voici bien une option (à 1 100€) que je ne choisirais pas. Pour le reste, seule la calandre à barres verticales permet de distinguer une Mercedes-AMG A35 (lire ici) d’une version plus pépère de la compacte à l’étoile.
Au diable la nostalgie, la Mercedes-AMG A35 est peut-être plus en phase avec son temps que je ne le suis. Elle joue donc la discrétion, ce qui en fait par ailleurs le parfait “sleeper”. Ces voitures qui semblent banales mais regorgent de puissance.
Mercedes-AMG A35 : un intérieur soigné
La qualité de fabrication des Mercedes et encore plus des versions AMG a toujours été source de joie pour moi. Pourtant je ne suis pas particulièrement sensible aux arguments sur ce point. Mais il se dégage des intérieurs AMG un sentiment de qualité qui arrive à m’émouvoir. Pas de surprise dans l’habitacle de la Mercedes-AMG A35, le design général est soigné, la qualité des matériaux flatte le bout des doigts et les sièges sont plutôt confortables. On est bien dans les standards habituels de la marque.
Mercedes-AMG A35 : un intérieur soigné mais complexe
Là où la Mercedes-AMG A35 (et peut-être l’ensemble des classe A) rate le coche, c’est au niveau de l’ergonomie des commandes.
Commençons par la gestion de la musique. Si le branchement Apple Car Play se fait sans problème, c’est ensuite une véritable chasse au trésor qui s’engage pour gérer sa playlist.
Le réglage du volume ? Une ligne tactile sur le volant. Peu pratique pour les réglages fins. Heureusement elle est doublée d’une molette sur la console entre les sièges pour ajuster plus finement le volume. En revanche je n’ai jamais trouvé comment passer d’un titre au suivant si ce n’est au travers de l’écran tactile au centre du tableau de bord. N’aurait-il pas été plus simple de conserver les boutons classiques de la radio tous regroupés ?
Mais ce qui m’a le plus dérangé, c’est le sélecteur de vitesses à droite du volant. Il prend la place (et la forme) d’un commodo d’essuie-glace. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis repassé en Neutre en essayant de chasser une goutte sur le pare-brise. On s’y fait peut-être, mais il faut certainement ne rouler qu’en Mercedes…
Pour le reste, pas grand-chose à reprocher à l’habitacle de la Mercedes-AMG A35. C’est donc joli, bien fini, confortable et on se sent plutôt à l’aise au volant de la compacte sportive.
Mercedes-AMG A35 : lorsqu’il s’agit de conduire
Une fois à peu près familiarisé avec l’habitacle de l’A35, il est temps de démarrer le 2L. Relativement discret à la mise à feu, l’ensemble moteur-boite est d’une grande douceur1 : la Mercedes-AMG A35 se comporte comme n’importe quelle compacte moderne un peu puissante. Les commandes sont douces et la progression se fait sans à-coups. En cas de besoin les quelques 300ch (306 pour le moteur thermique, 14 pour le moteur électrique) permettent de s’extraire de la circulation avec aisance, mais sans brutalité.
La Mercedes-AMG A35 est un daily tout à fait envisageable.
Mercedes-AMG A35 : lorsqu’il s’agit de piloter
Il suffit de tourner deux petites molettes au bas du volant pour que les choses changent. A gauche, on déconnecte l’ESP et on sélectionne le mode manuel de la boite. A droite, on tourne en position sport+. Le moteur répond alors avec plus de nervosité, l’échappement pétarade au levé de pied. Les palettes de sélection de vitesse sont bien proportionnées. Permettant une prise en main naturelle. De son côté la boite est suffisamment réactive et ne grève en rien le plaisir de reprendre le contrôle des passages de rapports.
Dans les conditions humides de l’essai, j’ai préféré conserver l’ESP connecté, mais la Mercedes-AMG A35 s’est tout de même montré agile et joueuse juste ce qu’il faut pour devenir amusante sans verser dans le scabreux.
Mon enchaînement de référence (un droite 90° en descente, suivi d’un rond-point et d’un droite à nouveau) a mis en valeur l’équilibre du châssis. Je plonge dans le droite en conservant les freins jusqu’en troisième. L’échappement laisse entendre un couple de détonations. L’A35 reste bien calée sur ses appuis alors que je reprends les gaz sur quelques mètres. Les 4 roues motrices sont bien campées dans l’asphalte détrempé, la motricité est sans faille. Reprise des freins pour arriver sur le rond-point, un peu de volant à droite, puis bascule à gauche en lâchant la pédale du milieu. La Mercedes-AMG A35 s’allège un peu du train arrière, juste ce qu’il faut pour se remettre en ligne avant de ressortir du rond-point avec un peu de gaz et basculer dans le droite de sortie.
Mercedes-AMG A35 : interprétation moderne de la sportivité
Je vous le disais en introduction, cela me rappelle la Mitsubishi Lancer Evo X( lire notre essai ici) au même endroit, il y a 10 ans…Saperlotte, déjà !
Alors bien sûr les deux voitures sont aussi différentes que possible l’une de l’autre. Là où la Mitsubishi jouait à 150% la carte de la sportivité, laissant de côté toute notion de confort, de modernité dans l’habitacle et de qualité perçue, la Mercedes-AMG A35 est un million de fois plus polyvalente et réussie sur ces deux derniers points. Envisageable au quotidien, elle réussit le tour de force de se montrer gratifiante à conduire de façon dynamique. Sa puissance est largement suffisante pour perdre son permis, mais elle sait prévenir quand les vitesses atteintes sont élevées… Et quand le temps de l’arsouille se présente, elle répond présent en alliant sécurité et plaisir de conduire.
En conclusion
La Mercedes-AMG A35 réussit le tour de force de concilier les qualités d’une voiture moderne et les plaisirs d’une sportive « à l’ancienne ». Confortable, facile à utiliser au quotidien, elle est suffisamment puissante sans être sur-motorisée. Assez joueuse en restant facile. Efficace sans être un pousse-au-crime permanent. Une belle réussite et une belle surprise pour moi qui m’attendais à une voiture un peu fade. Son physique est certainement trop passe partout si vous aimez les GTi façon Civic type R, mais elle sera certainement plus facile à vendre à Mme si vous voulez jouer le bon père de famille. Dans tous les cas, ce sera une excellente compagne, tant pour vos sorties avec les enfants que pour vos escapades en solitaire sur des petites routes sinueuses.