Mine de rien, avant de commencer un essai il y a une certaine mise en condition qui s’opère. la Lexus LC500 me fait fantasmer mais c’est la LC500h qui m’attend pour cet essai. Entre un V8 de 477ch et un V6 hybride de 359ch, mon cœur ne balance pas longtemps. Un ré-étalonnage neuronale était donc nécessaire avant de démarrer l’essai.
Design : un coup dans l’estomac !
Et pourtant, il faudrait être bien difficile pour rechigner à essayer le nouveau grand coupé Lexus. Même affublé d’un 4 cylindres diesel de 90ch il aurait encore grâce à mes yeux tant sa plastique est spectaculaire.
Déjà sur les podiums des salons la LC m’avait tapé dans l’œil. Ses proportions la classent immédiatement dans les voitures élégantes. Un long capot et une poupe ramassée, voici une recette qui a réussi aux plus belles autos depuis des décennies.
Mais les proportions générales ne font pas tout. De la calandre proéminente typique de la Marque au traitement des surfaces vitrées, chaque centimètre de la carrosserie est une pure réussite. Une mention spéciale pour les feux avant dont la forme torturée s’intègre pourtant parfaitement au style. Donnant à la Lexus LC500h un regard de guêpe.
Vous l’aurez compris, je suis sous le charme. Et ce d’autant plus que les designers Lexus ont réussi à conserver une âme japonaise à ce coup de crayon magnifique. En ce qui me concerne, la Lexus LC500h mérite un 10/10 au niveau stylistique !
Intérieur : simple et cossu
L’habitacle de la LC500h est un véritable cocon. Dans la livrée alcantara grenat notre modèle d’essai ajoute une touche de couleur bienvenue à sa livrée blanche extérieure. La planche de bord est relativement épurée, la petite pendule face au passager restant le dernier vestige des affichages analogiques. Pour le reste, le numérique est à l’honneur avec le combiné multimédia au centre de la planche et, devant le conducteur, un compte-tour agité d’une aiguille numérique bleue.
Les contre-portes à l’aspect velours respirent le luxe et se marient parfaitement avec les magnifiques poignées de porte en métal (aluminium ?) brossé. La Lexus LC500h soutient la comparaison avec la concurrence (Allemande principalement). Difficile de trouver objectivement un quelconque défaut tant dans l’assemblage que dans la qualité perçue. A part peut-être le pavé tactile au bout de l’accoudoir centrale. Le style paraît un peu suranné et le touché n’est pas des plus agréables.
Vie à bord
Au-delà du style de l’habitacle, le confort est un paramètre important dans un véhicule de cette catégorie. Les sièges sont globalement très confortables, même si j’aurais aimé avoir la possibilité de régler la largeur des flancs. Autant se sentir enserré dans un baquet est important dans une pure sportive, autant dans la Lexus LC500h cela semble moins pertinent. A cause du « h »…
L’ergonomie générale est excellente. J’ai rarement trouvé mes marques aussi facilement dans une voiture d’essai. Que ce soit dans les réglages de siège et volant, ou dans l’utilisation du régulateur de vitesses, de la sélection des radios ou même du simple paramétrage de la température (siège chauffants compris).
Un seul point noir : le GPS. Je reste persuadé que l’avenir de la navigation embarquée c’est de pouvoir afficher le GPS de son téléphone sur l’écran de la voiture. Le système Lexus n’arrivait pas à me positionner ni sur mon emplacement réel instantané, ni sur le chemin pour atteindre ma destination. Pire, je n’ai jamais trouvé le moyen de le désarmer après le premier essai. Il m’a fallu supporter jusqu’à mardi matin ses indications (mauvaise) vers un lieu que je voulais atteindre le dimanche soir avant de juste trouver comment désactive la voix du GPS.
Ceci mis à part, l’habitacle de la Lexus LC500h est un vrai plaisir à vivre. Et comme chez BMW, l’affichage tête haute est parfait. Intuitif, jamais envahissant, une pure réussite.
Côté habitabilité, le RC-F me semblait plus spacieux, particulièrement à l’arrière. Mais aux places avant, c’est tout à fait acceptable, même si le dessin de la console centrale tend à bien séparer les passagers avant. Difficile de mettre la main sur le genou de sa passagère, mais dans l’ambiance actuelle ce n’est peut-être pas plus mal comme ça…
Moteur-Boite : La révolution Multistage
Le V6 3.5L de 299ch, hybridé pour fournir jusqu’à 359ch est plutôt une réussite. Il sait rester relativement discret sans pour autant oublier de chanter juste. D’une voix rauque tout à fait en accord avec ce qu’on attend d’un tel moteur.
Pour la première fois dans la Lexus LC500h, le constructeur propose d’accoupler sa boite CVT à variation continue avec une boite automatique à 4 rapports. L’ensemble permet de bénéficier de 10 rapports au total pour une meilleure sportivité.
Enfin, cela c’est le discours officiel. Dans la pratique, le plaisir rate un peu le rendez-vous pris. Lors des accélérations franches et prolongées, le moteur semble s’époumoner et il manque le plaisir des montées en régime progressives. Dans la Lexus LC500h, le moteur se cale tout de suite à son régime maximum et (en effet) les rapports s’enchaînent sans que ce régime de change.
Si l’efficacité de l’accélération n’est pas à remettre en cause, la sensation auditive n’est pas au rendez-vous.
Le mode manuel change-t-il la donne ? je dois avouer que je n’ai pas la réponse à cette question. Il s’avère que, pour la première fois depuis bien longtemps, je n’ai pas ressenti le besoin de tester le mode manuel. Le plaisir de conduite de la Lexus LC500h réside ailleurs que dans l’arsouille de cochon.
Châssis : Dynamique
Dès les premiers kilomètres, la Lexus LC500h surprend par la qualité de son train avant. Vif et précis, il tranche franchement avec celui de la RC-F (pour rester dans la même marque). Une précision d’autant plus agréable qu’elle n’est jamais trop acérée. Bref, un excellent compromis pour une GT. Le reste du comportement est à l’avenant. Précis et efficace, sans trop en faire. La version essayée (Sport +) dispose de plusieurs éléments améliorant certainement le comportement par rapport à la version d’entrée de gamme (Executive). Ainsi le différentiel arrière à glissement limité (LSD, joli nom…) et les roues arrière directrices (DRS) participent certainement pour beaucoup au bon comportement de l’auto.
Malgré tout, il est clair que la LC500h n’aime pas particulièrement être bousculée. Dans le cadre d’une conduite plus virile, elle reste homogène mais rarement amusante. Il faut tout de même garder à l’esprit que la bête est imposante. Et au-delà de l’appréhension d’abîmer sa belle plastique, le gabarit n’est clairement pas adapté aux petites routes virevoltantes. Non, le terrain de jeu préféré de la Lexus LC500h est plutôt celui des grands espaces : voies rapides et autoroutes.
Dans ces conditions le confort de roulement est idéal. La puissance toujours suffisante permet de s’insérer rapidement dans la circulation. Enfin l’ensemble des aides à la conduite fait que la voiture est toujours facile à prendre en main. Même sur route mouillée dans le mode le plus sportif, l’électronique est toujours là. Veillant à ne pas laisser le châssis se faire déborder par la puissance ou l’inexpérience de son pilote.
La Lexus LC500h remplit donc parfaitement sa mission première : transporter ses occupants dans un havre de paix. La sportivité n’est certes pas au niveau de sa fabuleuse ligne, mais pour cela il reste la LC500 et son V8 de 477ch. Et même si c’est bien cette dernière que nous espérions essayer, l’expérience de la LC500h est loin de décevoir. En espérant que nous aurons bientôt la possibilité de tester la grande sœur sportive.