La Lexus LC500 / LC500h est à mon sens une des plus belles réussites esthétiques de ces dernières années, toutes marques confondues. Rien qu’en lisant ces quelques mots, vous devez vous doutez que je ne pars pas avec un avis totalement objectif pour cet essai…
Design : au niveau des meilleurs
J’assume totalement ce manque d’objectivité sur l’aspect design. La première idée qu’il m’est venue à la présentation de la voiture est qu’elle serait totalement à sa place dans un film de super-héros Marvel. Iron Man roule en Audi R8 (lisez notre essai ici), Batman en Lamborghini Aventador et depuis cet hiver, la LC a trouver un propriétaire à son image avec Black Panther. Un outsider capable de faire jeu égale avec les valeurs établies de longue date.
La Lexus LC500 s’impose sur la route avec l’aisance d’une Aston Martin DB11. Rejouant les proportions classiques des grands coupés à moteur avant avec modernité. La face avant, reprenant les traits typiques des dernières Lexus, réussit à dégager ce qu’il faut d’agressivité sans jouer la surenchère. Le profil de galet est dynamisé par l’entrée d’air sur l’aile arrière. Enfin, le profil du pavillon de toit rappelle une fois de plus l’Aston Martin DB11…Il y a des comparaisons moins flatteuses.
Intérieur : Cocooning
La teinte marron Topaze proposée sur notre modèle d’essai n’est certainement pas le choix que j’aurais fait instinctivement, mais le rendu final est définitivement splendide. La finition Grenat aurait peut-être été plus attirante sur le papier, mais au final elle ne couvre que quelques éléments dans l’habitacle (panneaux de portes, console centrale). Le Topaze de son côté se retrouve partout dans le cockpit, donnant à la Lexus LC500 un supplément de classe. Il n’y a pas de doute : le noir n’est plus la panacée.
Vie à bord :
Si dans la LC500h j’avais trouvé les sièges un peu trop ferme en regard de la philosophie générale de la voiture (voir essai de la Lexus LC500h), il en va autrement dans la version V8 du coupé japonais. Mais je reviendrais sur ce point dans les chapitres suivants.
Pour le reste, la Lexus LC500 conserve toutes les qualités de confort de sa sœur hybride. Un poste de conduite bien agencé et moderne, un volant à la prise en main agréable, des réglages permettant de trouver la position de conduite parfaite et un infotainment intuitif et complet. Je dois cependant avouer ne pas avoir tenté de jouer avec le GPS qui ne m’avait pas convaincu dans la LC500h.
Si les deux places avant sont agréables, il faut bien avoir en tête qu’à l’arrière cela reste limité aux enfants de moins de dix ans. Au delà il faudra vraiment être passionné pour accepter de voyager plus que quelques minutes plié en deux.
Moteur-boite : une bonne vieille recette
Autant la LC500h se montre innovante, autant la Lexus LC500 est d’un classicisme rassurant côté mécanique.
V8 atmosphérique, boite automatique 10 rapports, finalement il n’en faut pas plus pour rendre un conducteur heureux. Et un essayeur encore plus. Car il faut bien l’avouer, jusque là il était difficile d’écrire un article un tant soit peu différenciant par rapport à celui écrit précédemment sur la LC500h. Même design (jusque dans le dessin des jantes), même intérieur (au coloris près), le copier-coller commençait à être difficile à éviter.
Heureusement le changement de motorisation permet de donner une personnalité toute différente aux deux versions.
Le changement se perçoit dès la mise en route. La sonorité est celle d’un bon vieux V8 américain. Ça remue les tripes à coups de “glouglou” bien profonds. Mais contrairement à une Mustang (voir essai Mustang GT) par exemple, il change de tonalité au delà de 4 000 tours/minutes. De caverneux et gavé aux burgers, ce V8 passe alors dans les aigus. Toutes proportions gardées, il rappelle en plus policé les hurlements magiques de sa merveilleuse grande sœur la LFA. Sans aucun doute cette mécanique est un des points forts de la Lexus LC500 avec sa plastique.
De son côté la boite de vitesse fait plus que bien son boulot. Là où la LC500h pâtissait de sa transmission hautement technologique, la LC500 s’accorde très bien de sa boite automatique 10 rapports. Douce en mode “normal”, elle devient suffisamment intelligente en mode sport et clairement réussi quand le pilote décide de passer en mode manuel pour profiter des 477ch de la belle. Les deux grandes palettes derrière le volant sont agréables à manier et il est possible de se faire plaisir avec la Lexus LC500 en reprenant la main sur les changements de rapports.
Châssis : joueur juste ce qu’il faut
Le châssis déjà réussi dans la LC500h est ici transfiguré par la mécanique plus vigoureuse et jouissive. Sans jamais se départir de son efficacité, il se montre plus joueur encore, permettant en mode sport ou sport+ une légère dérive à l’accélération qui reste toujours contrôlable. En grande partie grâce à l’électronique toujours aux aguets mais rarement castratrice.
Grâce à ses roues arrières directrices (DRS), la Lexus LC500 en version Sport+ est relativement agile pour son gabarit et son poids. Cependant il ne faut jamais oublier ce dernier ni même la largeur de la voiture. Le Coupé sera toujours plus à l’aise sur les grands axes que sur les petites routes de campagne. Au final, si elle ne rechigne pas à une petite arsouille, la meilleure façon d’en profiter reste de trouver un tunnel pour faire hurler le moteur jusqu’à son régime maximum. C’est puéril j’en conviens, mais sans aucun doute orgasmique. Et si la Lexus LC500 est en retrait d’une Mercedes AMG GTS en performances pures (voir l’essai Mercedes AMG GTS), son moteur est clairement plus mélodieux que celui de la belle allemande. De quoi succomber définitivement pour la japonaise.
Conclusion
J’ai encore en tête le commentaire d’un magazine reconnu concernant la LC : si vous aimez les voitures, oubliez la LC500H et allez directement vers la LC500.
Après mon essai de la version hybride, je trouvais ce constat très sévère et globalement injustifié. Une fois au volant de la version V8 je comprends mieux le propos initial, sans pour autant y adhérer. La Lexus LC500h est une superbe GT à laquelle il ne manque qu’une mécanique envoûtante. La Lexus LC500 comble cette lacune grâce à des qualités sublimées par un moteur mélodieux qui fait de la LC une véritable GT sportive. Belle, confortable, (très) bien finie, efficace et jouissive, c’est une fantastique réussite qui se pose en digne descendante de la LFA. Quand le ramage se rapporte au plumage, il n’y a plus qu’à applaudir.